Sunday, January 15, 2006

"Rien que pour vous"

On ne peut pas dire que j'étais dans mon meilleur état hier soir vers 20h15, juste avant d'apparaitre sur la scène de la salle de la Rotonde, au Botanique de Bruxelles.
L'enjeu était de taille : Présenter mon premier tour de chant en public dans le cadre du 20ème festival du film gay et lesbien !
Mon pianiste a entamé les notes d'introduction de "Broadway Baby" à 20h34, et je suis arrivé sur le plateau empli d'une confiance toute relative. Nouvelle expérience, nouveaux critères de séduction, certes... Mais surtout nouvelle trouille.
J'ai attrapé mon micro et me suis d'abord contenté de regarder droit devant moi, puis doucement j'ai balayé le parterre des yeux. Première erreur de texte dans ma première chanson, et hop, je me raccroche à mon intention dramatique question d'assurer ! La concentration va être de mise ce soir, Antoine. Ne RIEN relâcher !
Les notes ne sont pas encore bien assurées, mais les gens m'écoutent. Et lentement je me calme... Je respire. J'aperçois Jennifer Collins côté Cour... Elle est avec Yannick ! Mon Dieu, l'article du magazine ZONE 02 a donc ramené du monde. Mathieu et Puce sont au premier rang... Oh là là...
Montée vocale. "Broadway Baby" se termine. Lumière et... ouf ! Applaudissements.
Je présente en quelques mots la trame de la soirée. ( Marc est debout ! Il fait des photos. ) Les gens sont réactifs. Je me sens déjà mieux.
Je vais enchainer treize chansons en une heure quinze, sans m'en rendre compte. Je reste moi au maximum. Je ne veux rien démontrer. Ce soir, c'est un test. Une occasion de me montrer moi. L'autre gars... Pas celui qui amuse toujours tant.
Alors bien entendu, au fil des chansons ( qui ne sont pas vraiment axées sur le rire ) les réactions ne sont pas les mêmes que d'habitude. Pourtant redécouvrir la complicité avec ces gens qui me regardent en se demandant où je vais encore bien pouvoir les entrainer me fait m'envoler à dix centimètres au-dessus du sol.
Lionel est concentré sur les accompagnements piano, je le vois hyper sérieux. Presque drôle ! La tenue des rythmes est beaucoup plus assurée qu'il y a encore trois jours. Aucun problème non plus pour les enchainements musicaux sur les applaudissements, qu'il redoutait pourtant, tout pianiste de formation classique qu'il est ! Sa concentration aide la mienne... Et lorsqu'il entame son solo après "Madame" de Barbara, je le regarde paisiblement. Tout foncyionne, et les gens sont avec nous...
"Mais où est-ce qu'on les enterre ?" détend un peu l'atmosphère après trois chansons noires, et je sens qu'ils aimeraient continuer à me voir faire des grimaces, mais je repars sur d'autres textes plus lourds.
Seul petit bémol à ma sélection : "Je ne suis qu'une chanson" de Ginette Reno ! Je ne suis pas assez musical, je le sens depuis la veille, et j'ai même voulu la supprimer... Pourtant Stéphanie a préféré parier dessus. Pas grave.
Je rattrape la petite perte d'énergie avec "Mon histoire" des Misérables et "La place au sous-sol" de Lynda Lemay.
C'est presque la fin, déjà.
Je remercie mon équipe. ( Antoine Quinet et Alexis Goslain à la régie, Stéphanie, l'équipe du festival... )et je chante "La scène".
Je sors de scène. Je suis TRES heureux.
A mon retour, Lionel a retrouvré le sourire, et lorsque nous saluons, une pluie de roses nous arrive en pleins visages. Chaque spectateur en avait reçu une de Mathieu avec la recommandation de nous les jeter si le spectacle avait plu !
Un rappel simple mais efficace avec "Electricity" d'Elton John, et pour faire plaisir aux gens qui applaudissent, j'entame "39 de fièvre", la chanson que j'ai mîmée durant les représentations de FEVER.
Ce premier tour de chant est une réussite.
Je suis ravi.

Sunday, January 01, 2006

On ne s'embrasse plus...

Etrange. Et c'est tombé tout simplement. Sans manière.
Un baiser maladroit, un mot calme. J'ai compris. Un calembour vite lancé, question de garder la face. Pas besoin de revenir dessus. Tout est dit. On ne s'embrasse plus.
On ne s'embrassera plus.
Fin d'une illusion ? Fin d'un sentiment partagé par moi seul ? Je ne sais même pas si j'ai envie de le savoir. La réponse me serait douloureuse quelle qu'elle puisse être. On ne s'embrasse plus.
Et c'est comme si le grand frère que je n'ai pas eu et que -rien que pour moi- je transposais dans cette relation, n'existait soudain plus. Non, pas soudain.
En fait, c'est comme si je m'en rendais compte, simplement. Comme si je me réveillais, alors que je n'en avais pas l'envie.
Je crois qu'un de mes problèmes fondamentaux est de ne pas suffisemment montrer aux gens qui m'importent que je tiens à eux. Du coup, il m'est impossible de les retenir au moment où ils m'échappent, parce que les mots que je pourrais dire à cet instant passeraient pour "dernier recour" alors qu'ils n'auraient le poids que d'une déclaration de début de relation...