Voilà un petit temps déjà que je n’avais rien écrit sur ma page blog…
Toutes mes excuses. Les dernières semaines ont été fort remplies.
Mais je ne m’en plaindrai pas car le moral remonte. Doucement, certes, mais il remonte.
Pas mal de choses à raconter donc, en ce 28 février.
Et tout d’abord, l’arrêt de ma formation au sein de l’école Richard Cross.
Rien n’aura été moins facile à décider, même si depuis un petit temps je me rendais compte que le rythme de la classe n’était plus celui qui me convenait. Il faut dire que mon retour en Belgique pour Fever m’a fait retrouver le plaisir d’être sur un plateau et d’y exercer mon métier, et que les nouvelles sensations amenées par le concert au Botanique m’ont donné envie de me concentrer à nouveau sur l’écriture de projets. Alors, même si la reprise des cours à Paris s’est bien déroulée, j’ai aujourd’hui envie d’avancer plus vite. Et comme les motivations artistiques de mes camarades de classe ne sont pas forcément les mêmes que les miennes – ce qui est tout à fait normal, du reste –, j’ai compris que ce dont j’avais besoin et envie, c’était de cours particuliers axés sur mes problèmes vocaux spécifiques. J’en ai touché mot à Richard qui a très bien compris, et l’idée sera donc de travailler en sessions privées avec les membres de son équipe pédagogique, à raison de deux ou trois fois par mois.
Je serai donc libre en journée pour travailler et payer mon loyer à partir du premier mars prochain… Je viens d’ailleurs de décrocher un poste d’agent de caisse dans un théâtre de la capitale. ( J’adore cette formulation pompeuse pour dire caissier sans froisser l’ego de l’employé ! ) Une bonne nouvelle, puisqu’en plus de proposer un emploi quotidien, déclaré et en règle, ma fonction me permet de travailler à partir de 18 heures et de conserver suffisamment de disponibilité pour les autres possibilités de boulot en journée.
Je retourne à Londres dans un mois avec Stéphanie et Nicolas. Petite escapade d’une nuit sur place, le temps de retourner voir « Mary Poppins », « Billy Elliot » et de découvrir « The Woman in White » pour décompresser…
Avant cela, il y aura la soirée des anciens du lycée Mater Dei, le 19 mars. J’appréhende un peu de revoir les têtes des gens qui étaient dans mon année scolaire, car j’imagine que les parcours des uns et des autres auront de quoi étonner ! Entre les mariages -et peut-être déjà les ruptures -, les enfants, les plans de carrières et les changements de directions, il va y avoir beaucoup de choses à raconter. En espérant que les gens présents seront ceux avec qui j’avais des affinités à l’époque, parce que retrouver le premier de classe de la section « Sciences Fortes » risque de n’avoir rien de passionnant, à part pour créer de nouveaux personnages théâtraux…
Il faut que je déménage !
L’appartement me déplait de plus en plus, je ne m’y suis jamais senti chez moi, et puis je commence à en avoir plus que marre de me geler le matin, à cause du système de chauffage dysfonctionnant et de la réserve d’eau chaude épuisée après une douche et demi... Surtout qu’on est trois à devoir en prendre une ! ( Maudits radiateurs électriques qui surconsomment l’énergie ! ) J’aimerais pouvoir être parti en juillet, et mon pote Benoît m’a dit qu’il serait d’accord de co-louer avec moi. Ne reste qu’à trouver un endroit sain, contenant deux pièces isolées, à un tarif locatif raisonnable. Les hauts plafonds à la peinture craquelée, les couches de nicotine sur le vilain papier peint, les traces de moisissures dans les murs de la salle de bain, la fenêtre des toilettes qui ne ferme pas, la cuisine digne des arrières salles de restos chinois pas en règles, et l’esp ace de deux centimètres entre les fenêtres du salon et leurs chambranle ne seront, bientôt j’espère, plus que de mauvais souvenirs.
En attendant, pour oublier, je lis !
Je me suis plongé tout récemment dans l’œuvre d’Edmund White. Lors d’un passage au rayon librairie du Virgin Megastore, je suis tombé sur quelques exemplaires de ses écrits et comme « Les états du désir » m’avait bien plu, je me suis dit que ce serait sympa de découvrir le reste. Je suis donc rentré avec « La tendresse sur la peau », « La symphonie des adieux » et « Ecorché vif », sans avoir manqué de commander « Un jeune américain » qui m’est arrivé une semaine plus tard. J’avais d’ailleurs déjà lu une centaine de pages de « La symphonie… » avant de découvrir que c’était le troisième volet de la trilogie au dos de ma commande ! Edmund White a une écriture simple, un peu digressante comme si on était avec lui dans son esprit, mais le propos me parle suffisamment pour que je suive cette autobiographie avec un réel intérêt, même si je me demande parfois par quel chemin l’auteur emmène ses lecteurs.
Cette façon de parler des corps des garçons ou de leurs attouchements et de s’en empêcher ensuite sur une quinzaine de pages, comme s’il était coupable de péché, traduit fort bien la honte de la découverte de la sexualité différente de l’adolescent qu’il a été. Passages crus font suite aux moments de questionnement identitaire. Mais visiblement, l’homosexualité restera difficile à assumer pour le personnage tout au long des trois volumes. Je viens à peine d’entamer « La tendresse sur la peau » et il y est déjà question de solitude… On verra bien.
Il y a deux semaines, je suis allé applaudir Fabrice Lucchini dans « L’arrivée à New York » de Louis-Ferdinand Céline, à la Comédie Montparnasse, et jeudi dernier, Judith Magre dans « Histoires d’hommes » de Xavier Durringer à la Pépinière Opéra.
Deux spectacles riches d’intensité dramatique. Deux comédiens incroyables.
Le débit de Lucchini avait cependant quelque chose d’agaçant à certains moments, parce qu’il appuyait quelques passages du texte en haussant le volume vocal, alors que ça ne semblait pas vraiment nécessaire.
Judith Magre est belle ! C’est terrifiant. Cette femme a une présence magique. Une aura. Pour moi, Judith Magre, c’était cette vieille comédienne si drôle dans « Le déclin de l'empire américain » et surtout, cette voix suave, ce nez proéminent et cette chevelure volumineuse. Je m’attendais à un théâtre un peu affaissé, et j’ai tout simplement été subjugué par la jeunesse, la souplesse et la beauté de cette grande femme. Le texte de Durringer, écrit pour elle dans un langage hyper contemporain, est rendu de manière intelligente et réaliste, et il y a fort à parier que les représentations se prolongent… Vive la femme boa !
J’ai changé la coupe de mes cheveux !
Je m’étais dit pour la cent vingt-deuxième fois que je laisserais bien pousser pour « voir ». Et pour la cent vingt-deuxième fois j’ai vu ! C’est la catastrophe : Je ressemble plus à un Ewok qu’aux modèles de Karl Lagerfeld. Aussi ai-je demandé à Marie de me couper les cheveux à l’aide de la tondeuse que je me suis achetée il y a quatre ans. Résultat tout à fait probant : Marie est un as ! J’ai un petit look très porn-star, mais ça, ça doit être parce que je lui avais montré une image de Kevin Williams, dont j’apprécie particulièrement la coiffure depuis son come-back. Faudra qu’elle revienne faire les retouches de temps en temps.
Paris est froide pour le moment. Le vent glacé frappe les visages, les crèmes pour les mains s’appliquent à cadence soutenue ( Surtout sur les miennes ! ) et les cœurs sont réfrigérés. On a l’impression que tout fonctionne sans le son. Et vu qu’il n’y en a déjà pas des masses en période normale, ça fait vraiment tout drôle. J’essaie de faire un maximum de mes trajets à pied ; ça rafraîchit les idées. Je marche, le baladeur sur dans les oreilles, et je regarde les rues dans lesquelles je passe, au rythme de mes comédies musicales favorites. Je rêve un peu ces derniers temps. Je suis ailleurs. 2006 s’ouvre doucement…
Tuesday, February 28, 2006
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