Wednesday, March 26, 2008

/Etre grand./

/Etre grand./ Savoir quand faire et ne pas faire les choses. Etre doté de discernement. /Etre grand./ Essayer certaines choses qu'on nous interdit durant l'enfance. Les essayer parce qu'elles nous ont été interdites, justement. /Etre grand./ En essayer d'autres. Qu'on ne nous a pas interdites, mais dont on connait relativement le danger. /Etre grand./ Aller un peu trop loin, parce qu'enfant on a toujours été raisonnable et qu'on se dit qu'après tout dans la vie jusque là ça a toujours été pareil... Pas de reproche pour ce seul écart, du coup ! /Etre grand./ Se coucher tard. Très tard. Savoir pertinemment qu'on ne devrait pas trainer autant dans la nuit, mais se laisser rattraper par l'ennui et lapeur de rater quelque chose. /Etre grand./ Accumuler un retard de sommeil important. Mais continuer à se coucher tard. /Etre grand./ Découvrir un jour, lors d'une aventure, quelqu'un qui en quelques mots, quelques paroles, touche les points sensibles de votre personnalité. Sans vous meurtir, non, mais vous faisant réaliser sur vous-même des vérités que nous n'étiez jamais arrivé à cibler. Bien que vous soyez tout à fait d'accord. /Etre grand./ Et penser qu'une fois pour toute, il est temps de se prendre en main à l'approche des 30 ans. Cet âge qu'on s'était fixé comme limite, en se disant, à l'époque, que si rien ne s'était débloqué une fois arrivé à la trentaine, il fallait changer de cap. /Etre grand./ Rien ne s'est débloqué ! Alors faut-il attendre l'année qui reste rempli d'un vain espoir ? /Etre grand./ Et épuisé par l'amour, fatigué comme rarement par le plaisir entre garçons, avoir juste encore la force de réfléchir. Et se dire que là, maintenant tout de suite, tout peut être arrêté. Pour recommencer... /Etre grand./ Non, continuer ! Mais mieux.

Saturday, March 22, 2008

Mais moi, je n'en ai jamais fait partie...

... de ce monde-là. ( Celui des gays. )

C'est sorti comme cela !
Tout d'un coup. Sans crier garre. Une petite phrase de rien du tout, a priori.
Mais soudain, se rendre compte qu'en réalité on n'a jamais apprécié les allusions régulières et tous ces jeux de mots idiots qu'on refusait de prendre pour du mauvais goût sur l'instant parce qu'on voulait excuser les maladresses.
Faire en une minute le constat accablant des remarques blessantes accumulées sous couvert d'humour depuis tant de temps. De cette homophobie qu'il est considéré normal de tolérer toute sa vie quand on est homosexuel, sous peine de se voir traiter de réactionnaire, ou de militant constamment sur ses gardes, par ceux qu'on prend pour des amis.
Latente, certes, mais homophobie tout de même. Qu'on vous envoie certaines fois avec tant de clarté que vous ne la remarquez même pas.
Et après tout, les fois où vous pensiez en deviner la couleur, vous vous empêchiez énergiquement de le faire savoir, persuadé que vous étiez de votre parano. ( Tous les gays le sont, crient les articles de magazines ! )
Toujours est-il, qu'hier quand ce "Mais moi je n'en ai jamais fait partie..." m'est arrivé aux oreilles, j'ai réalisé beaucoup de choses.
On est souvent déçu dans la vie.
Encore un coup... Mais la seule chose que cela me donne envie de faire, c'est d'être encore davantage moi-même et tout ce qui te dérange !

Saturday, March 15, 2008

Lire... Lire... Lire...

Ma consommation presque boulimique de livres ces derniers jours va commencer à m'effrayer si je continue sur le rythme de ma lancée...
Le fait est d'ailleurs assez nouveau pour moi, qui ai toujours cru plutôt peu aimer lire et qui trichais certains de mes rapports de lectures libres ou imposées à l'école.
De souvenirs positifs de lecture scolaires, je ne retiens que "La nuit des temps" de Barjavel, "L'ironie du sort" de Paul Guillemard et "monsieur Vertigo" de Paul Auster. Trois livres sur douze ans...
Juste pas assez pour comprendre que ce serait pourtant dans la lecture que je pourrais trouver le plaisir de la construction de mon imaginaire et de mes vérités.
Du coup, j'ai du attendre d'avoir envie d'acheter un livre - ce qui ne m'est arrivé que vers 23 ans - pour me rendre compte que lire, je pouvais apprécier cela. Que ce n'était pas qu'une chose qu'on devait m'imposer pour que je le fasse.
Certes, mes choix de lectures devaient probablement faire sourire certains, mais au moins je lisais et je lis maintenant avec plaisir !
Et c'est justement, je pense, parce que je me suis autorisé à lire des choses futiles au commencement, que l'envie de lectures plus "élevées" m'est venue. Je me suis surpris moi-même, par la suite, en terminant la trilogie biographique de d'Edmund White, ou en démarrant "Miss Dalloway" de Woolf ( Que comme beaucoup, je l'admets, je n'ai pas terminé ! ).
Je lis donc, maintenant, les livres que j'ai envie aux moments où j'en ai l'envie, et surtout, j'ai arrêté de culpabiliser quand je n'ai pas envie de terminer un ouvrage.
Précédemment, j'aurais pensé que la cause de mon ennui était mon immaturité littéraire, ou mon manque de connaissance... Aujourd'hui, je sais que c'est l'auteur ou le style. Pas moi. Alors je laisse venir les impulsions et je flâne dans les rayons des librairies en essayant de trouver toujours quelque chose de nouveau qui attise ma curiosité.

Actuellement, je suis dans "Journal d'un apprenti pervers" de Alex Taylor. ( Oui, l'ancien présentateur de "Continentales" sur France 3 ) Une autobiographie révélatrice, sur l'homme qui a bercé mes matinées d'enfance, quand je regardais Batman et The Avengers, et qui m'a tout récemment donné son numéro de téléphone... Pour goûter, disons, à la délicatesse de ma chair ! Un bouquin divertissant et plaisamment écrit, dans lequel je retrouve pas mal de façons de penser similaires aux miennes. Je vous laisse... Faut que j'y retourne.

Monday, March 03, 2008

The rain in Spain...

On a travaillé...
Y a eu pas mal de changements durant la mise en place...
Mais l'équipe de comédiens amateurs de l'atelier théâtral des professeurs du collège Saint Michel est vraiment super, et le résultat final du bal que m'avait chargé de chorégraphier Grégory est tout à fait à la hauteur de mes ( et de ses ) espérances !
Un petit moment magique durant lequel les protagonistes s'amusent autant qu le public.
Il faut dire que le spectacle est une vraie réussite dans son entièreté.
Cette version de PYGMALION, la pièce de George-Bernard Shaw, pleine de beaux moments et truffée d'ingéniosité, tant dans la composition des personnages qu'au niveau des idées de scénographie, a ravi les spectateurs le soir de la première.
Et c'est marrant, mais lorsque la scène du bal ( dont j'étais chargé ) a démarré hier soir après l'entr'acte, je ne me suis pas surpris une seule seconde à évaluer leur prestation... J'étais complètement dans la re-découverte de la situation jouée. Un vrai moment de bonheur.
Merci les amis.
Et bonne M---- pour la suite de vos représentations.

Sunday, March 02, 2008

S'amuser... Vraiment ?

Dans un vide total de plaisir, je suis resté deux heures à cette soirée « Dansez-vous français », observant tour à tour les gens du milieu de la nuit homosexuel que je vois chaque fois que sors ( Et pourtant, c’est de moins en moins fréquent ), les tristes victimes de la modes arborant leurs cheveux tellement bien structurés par Tony & Guy , et les hommes plus âgés au regard triché par les alcools pas nobles, essayant d’agripper le regard des plus jeunes jusqu’à en mourir de tristesse. Constat décevant à nouveau…
Du vestiaire à la piste de danse, du bar à la table de mixage, tout m’a fait comprendre que je ne me retrouvais vraiment pas dans ce que l’on me proposait constamment au sein de la « communauté » dans laquelle je devrais pourtant trouver du plaisir à vivre ma différence. ( Je parle comme dans un article du magazine « Psychologies », non ? )
Je suis triste. Triste au-dedans.
Vincent a eu beau essayer de me faire danser, je suis resté adossé au radiateur tout le temps. Je me sens vieux, à l’intérieur, parce que je ne m’amuse pas comme ça. Je n’aime pas les mêmes choses que la majorité de la minorité culturelle à laquelle je suis bien obligé d’admettre que j’appartiens.
Et les « - M’enfin Antoine, t’es chiant, tu ne bois jamais… C’est pour ça que tu ne t’amuses pas… », n’ont rien fait pour me rassurer…
Pourquoi ce dont je rêve, moi, c’est d’un grand bal de princes et princesses avec un orchestre de musiciens habillés d’or ? Pourquoi la musique aux beats toniques ne m’intéresse pas ?
« - La musique n’est qu’un prétexte pour danser, Antoine… On s’en fout de la musique ! ». Je n’y arrive pas. J’ai envie de beau, de faste, de grand. De lustres, de Champagne servi dans des coupes, sur des plateaux en argent. Envie de boudoirs où l’on peut converser avec les gens que l’on rencontre. De rires de plaisir. De retenue. De délicatesse.
Une grande partie des gens semble avoir tant besoin d’oublier ce qu’elle est lorsqu’elle sort ! Pour dépasser, j’imagine, le vide de ce qu’elle vit dans son quotidien…
Dans l’ensemble, ce que je fais de mes jours me plait. Je n’ai donc pas spécialement besoin de m’éloigner de moi pour arriver à m’amuser…
Je serais super content d’arriver à m’éclater avec deux extasy ou d’apprécier l’alcool à flot pour éviter de me retrouver face à moi. Seulement, ma vie est remplie de choses qui ne me donne absolument pas envie de les oublier. Et au-delà des peurs et de mes complexes, le fond de ce que je suis m’intéresse…

…Et détester les amants qui vous croisent et vous mentent pour éviter de vous revoir…
…Et se blottir dans les bras de ceux qui ne vous aimeront que pour une nuit ou moins, en espérant s’y endormir sans devoir réfléchir au pourquoi. En étant simplement mort de fatigue, à défaut de l’être de passion…
…Et tout en l’étant déjà, se sentir encore différent…