9 avril 2010.
Ambiance étrange. Réveil à 11h45, gorge gonflée. Sinus congestionnés et cernes marquant profondément le visage. Juste envie de rester dans mon lit et de me réveiller quand mon corps sera en forme et ma tête allégée de tout questionnement existentiel.
Mais mes yeux s'ouvrent et mon esprit commence à cogiter 100 000 choses. C'est parti.
Et déjà cinq, six messages sms affichés sur l'écran de mon téléphone. Les amis ont pensé à moi avant même que ma journée ne démarre.
Je me sens paumé. ( Dieu que je le dis, ça, depuis quelques temps ! )
Perdu au début de ce premier jour d'une nouvelle année de vie. 31 ans. Tant d'envies, l'an dernier à la même heure. Si peu aujourd'hui.
Perte de vitesse dans la tête, au cours d'une année où les multiples voyages ont pourtant fait ressembler les semaines presque à des secondes.
Qui suis-je ?
Et pourquoi toutes ces craintes ?
Aucune envie de célébrer quoi que ce soit.
En route pour le boulot. Ça m'évitera de penser à moi...
Friday, April 09, 2010
Thursday, April 08, 2010
...and downs...
Je le savais.
Je le sais. Pertinemment.
On me l'a dit. Tellement de fois.
Avant que je ne prenne ma direction professionnelle.
Au cours de ma formation de comédien au Conservatoire.
On me le répétait et me le répétait encore.
Et malgré cela, le retour au rien est la chose la plus difficile à vivre dans mon métier.
L'obligatoire non-passionné. Les projets que l'on accepte parce qu'ils noircissent quelques cases sur les cartes de chômage et couvrent une période d'inactivité non souhaitée dans notre saison, plutôt que parce qu'ils nous passionnent...
Ces projets sur lesquels on redevient le stagiaire, le gars assis dans le noir derrière un pendrillon, devant lequel on passe sans le saluer parce qu'on oublie qu'il s'y trouve. Dans son espace un peu inconfortable et pas tout à fait défini. Entre une chaise sur laquelle il ne peut pas vraiment s'asseoir parce qu'elle est accessoire de scène et un plateau tournant dont il actionne le moteur électrique.
Le garçon de 30 ans qui attend.
Que le service de travail de 14h commence, parce qu'il est toujours l'un des seuls à être là 25 minutes à l'avance. Seulement, dans le meilleur des cas ce n'est pas avant 15h30, tant il y a toujours d'autres choses prioritaires à terminer, qu'on avait oubliées la veille.
Que les comédiens se préparent, finissent leurs conversations de loges et descendent sur le plateau.
Que le spectacle avance, pour pouvoir marquer ses repères de façon efficace.
Mais le temps est long et le reste.
Et de son petit poste, qui est-il pour penser cela ?
La lumière froide des néons de service lui donne l'impression de devenir gris à l'intérieur. Il travaille dans un environnement qui ne lui est pas familier avec des gens qui ne le connaissent pas vraiment et ne savent donc pas bien que lorsqu'il est sur une scène, d'habitude, ce n'est pas "ça" qu'il fait.
Je le sais. Pertinemment.
On me l'a dit. Tellement de fois.
Avant que je ne prenne ma direction professionnelle.
Au cours de ma formation de comédien au Conservatoire.
On me le répétait et me le répétait encore.
Et malgré cela, le retour au rien est la chose la plus difficile à vivre dans mon métier.
L'obligatoire non-passionné. Les projets que l'on accepte parce qu'ils noircissent quelques cases sur les cartes de chômage et couvrent une période d'inactivité non souhaitée dans notre saison, plutôt que parce qu'ils nous passionnent...
Ces projets sur lesquels on redevient le stagiaire, le gars assis dans le noir derrière un pendrillon, devant lequel on passe sans le saluer parce qu'on oublie qu'il s'y trouve. Dans son espace un peu inconfortable et pas tout à fait défini. Entre une chaise sur laquelle il ne peut pas vraiment s'asseoir parce qu'elle est accessoire de scène et un plateau tournant dont il actionne le moteur électrique.
Le garçon de 30 ans qui attend.
Que le service de travail de 14h commence, parce qu'il est toujours l'un des seuls à être là 25 minutes à l'avance. Seulement, dans le meilleur des cas ce n'est pas avant 15h30, tant il y a toujours d'autres choses prioritaires à terminer, qu'on avait oubliées la veille.
Que les comédiens se préparent, finissent leurs conversations de loges et descendent sur le plateau.
Que le spectacle avance, pour pouvoir marquer ses repères de façon efficace.
Mais le temps est long et le reste.
Et de son petit poste, qui est-il pour penser cela ?
La lumière froide des néons de service lui donne l'impression de devenir gris à l'intérieur. Il travaille dans un environnement qui ne lui est pas familier avec des gens qui ne le connaissent pas vraiment et ne savent donc pas bien que lorsqu'il est sur une scène, d'habitude, ce n'est pas "ça" qu'il fait.
Tuesday, April 06, 2010
Faire du théâtre intelligent.
Ça tient à fort peu de choses, en fait. Un lieu. Une ambiance de travail. Un certain type d'écriture. Et on fait soudain du théâtre intelligent. Pas de recherche de l'efficace. On essaie juste de s'en tenir à la sincérité. C'est cette gymnastique-là qui devient discipline principale. Pas de souci de démonstration. Seuls les mots sont là, l'artifice n'a pas d'intérêt.
Et ça semble évident. Finalement beaucoup moins intellectuel qu'on a tendance à en donner l'image. La simplicité du récit suffit.
On exalte un peu moins les sentiments, on triche toujours mais plus de la même façon. Et bien qu'on ne passe pas énormément plus de temps en réflexion psychologique que sur d'autres projets, le résultat est diamétralement différent de celui d'un autre format de théâtre dans lequel j'ai depuis longtemps trouvé mes repères.
Autre expérience. Autre moment. On fait du théâtre intelligent.
En prenant peut-être un peu trop de temps sur certaines indications, mais je ne sais pas si j'aime plus ou moins pour autant...
C'est différent. Les respirations, l'énergie.
ais c'est plutôt stimulant de redécouvrir complètement, de temps en temps.
Et ça semble évident. Finalement beaucoup moins intellectuel qu'on a tendance à en donner l'image. La simplicité du récit suffit.
On exalte un peu moins les sentiments, on triche toujours mais plus de la même façon. Et bien qu'on ne passe pas énormément plus de temps en réflexion psychologique que sur d'autres projets, le résultat est diamétralement différent de celui d'un autre format de théâtre dans lequel j'ai depuis longtemps trouvé mes repères.
Autre expérience. Autre moment. On fait du théâtre intelligent.
En prenant peut-être un peu trop de temps sur certaines indications, mais je ne sais pas si j'aime plus ou moins pour autant...
C'est différent. Les respirations, l'énergie.
ais c'est plutôt stimulant de redécouvrir complètement, de temps en temps.
Sunday, April 04, 2010
Un certain âge...
Tu crois qu'à partir d'un certain âge, les gens sentent que ce n'est plus la peine de s'aimer avec la même force qu'au début de leur relation ?
Que la notion de doute qui rend tout si fragile et précieux, parce qu'instable, n'a plus aucun espoir de subsister ?
Que tout est convenu définitivement ?
Que rien ne changera plus ?
Et que du coup, on peut se permettre de ne plus faire autant attention à la façon dont on s'adresse à l'autre ?
Que la notion de doute qui rend tout si fragile et précieux, parce qu'instable, n'a plus aucun espoir de subsister ?
Que tout est convenu définitivement ?
Que rien ne changera plus ?
Et que du coup, on peut se permettre de ne plus faire autant attention à la façon dont on s'adresse à l'autre ?
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