Thursday, August 28, 2008

- Mais tu sais, avec Antoine, la chair est faible...

Il y a des jours où l'on s'interroge sur ce qui construit notre parcours.
Des jours où l'on sait qu'on a réalisé quelque chose de bien.
Il y a des jours où on se sent fort grâce à ceux qu'on aime.
Des jours où ceux qui ne nous aiment pas ont le dessus.
Il y a des jours où l'on fait des constats décisifs.
Et puis il y a les jours où on grandit sans avoir rien demandé.

Ces jours où, ayant essayé de nous faire du tort -pour la première fois ou simplement une de plus- ceux qui nous veulent du mal nous replacent face à quelque chose d'eux qu'on avait enfui et qui biaisait complètement notre regard sur leur personne. Ils mettent soudain en lumière cette part de ce qu'ils sont qu'on s'obligeait à gommer pour se forcer à les apprécier, et nous rendent notre objectivité en nous ouvrant la porte d'une nouvelle façon d'appréhender leur personnalité : La distance.
( J'emploie ici le mot au sens du "discernement", du "recul face à une situation". )

Apprécier est un mécanisme totalement subjectif, guidé par une impulsion liée au ressenti de départ. On parle de libre appréciation puisque tout être humain peut s'en faire une personnelle par rapport à un sujet commun. Pourtant, il est impossible de tricher son appréciation première. Elle est de l'ordre du réflexe, de l'inné. Différents facteurs liés à notre éducation ou à la valeur qu'on attribue aux êtres nous imposent parfois de ne pas en faire cas, ou de la tempérer... Mais en aucune façon n'est-on à même d'en modifier le ressenti. Et bien qu'on puisse la transformer au fil du temps, en apprenant à découvrir les autres, elle reste première et entière.

Ce qui me frappe et qui me pousse à rédiger la page d'aujourd'hui, c'est l'incroyable faculté d'auto-persuasion dont dispose l'être humain. Cette inaltérable force de modification de sa personne dans le seul but de se sentir accepté voire compris par ceux qui l'entourent et qu'il choisit parfois sans véritable réflexion. Simplement parce qu'il pense avoir des points communs avec eux, l'individu lambda est capable de refouler en quasi totalité ce qu'il éprouve ou ressent, dans l'unique but de se sociabiliser avec certains de ses semblables.

Et je me rends compte que je l'ai beaucoup trop fait.
Mais il aura suffi d'une seule phrase !
( Liée, certes, à tout un tout un contexte dont je vous épargnerai la description. )
Un seule phrase, lancée à la va-trop-vite, qui aura fait raisonner en moi chaque effort et chaque retenue que je m'impose depuis tellement de temps à l'égard de la personne qui, elle, ne se sera pas même posé la question de l'impact de ses mots, ou qui au contraire aura consciemment mesuré sa méchanceté et la peine qu'ils pourraient
me causer...

Un battement de cil, une respiration, et on voit enfin l'autre pour ce qu'il est.
Plus du tout ce qu'il s'efforce de faire paraitre.

Ce ne sont pas ces gens là qui comptent.

1 comment:

Enchanted Boy said...

Comme le disait bien justement la vieille maman huitre :
"A la surface, le monde est fou, restez chez vous..!"
Quand c'est l'heure du goûter pour certains, d'autres se font gober ; profite de la désillusion pour rebondir, c'est ce que les Antoines font de mieux.