07h55 et je transpirais à grosses gouttes.
N’ayant trouvé personne de disponible pour me droper en voiture à l’aéroport ce matin-là, je suis assis dans l’ Airport Express, le shuttle qui assure la liaison avec Zaventem tous les quarts d’heure.
Bien entendu, j’avais raté le tramway qui devait m’emmener à la gare du midi, car à ces heures matinales - un weekend qui plus est - les transports en commun non contents d’être en retard le reste du temps, sont au contraire à l’avance, ce qui n’arrange personne. Coup de chaleur donc sur le quai de la station Bourse, en compagnie de l’ivrogne endormi dans son vomi et de son ami le sdf parlant très fort et cherchant à tout prix un contact avec les trois personnes sobres présentes… Mais passons les considérations sur la condition sociale et le rapport à autrui, totalement obsolètes en l’instant. L’attente m’a semblé interminable, d’autant que je me rendais compte que mes prévisions vestimentaires étaient inutiles. Chemise manches longues et pull en laine, quelle mauvaise idée. J’étais en nage. Tout collant. Et j’avais juste peur de me choper une crève avec les différences chaud/froid et les courants d’air.
Petit stress donc, mais arrivé de justesse au guichet, j’avais pu acheter mon billet et me voilà assis, valises entre les jambes, sur les beaux sièges en skaï de la seconde classe SNCB.
J’arrive à l’aéroport bien trop tôt, mais l’avantage de cette propension à toujours être en avance c’est qu’elle me permet de profiter au mieux des situations dans lesquelles je me trouve. Je suis donc le premier à enregistrer mes bagages pour les deux vols Finnair que vais effectuer puisqu’il n’y a que le guichet « Premium Class » qui est ouvert, mais que j’ai le culot de m’y présenter avec mon E-ticket Economy, malgré tout. J’ai deux heures et demie à tuer avant le premier décollage. Je vais prendre un petit déjeuner trop cher au salon d’observation des pistes, puis je flâne un peu dans les duty free shops pas encore tous ouverts, vu l’heure matinale.
Le voyage avec Finnair fût sans grande surprise niveau service, mais tout à fait agréable.
Escale à Helsinki où il neige fort, au point qu’on ne distingue la piste que quelques secondes seulement avant de s’y poser. Impressionnant. Pendant les deux heures d’attente, je repère un bagage abandonné dans les toilettes. ( Très chouette ! Je préviens la sécurité qui vient de suite le fouiller. ) Petite balade dans les boutiques dédiées aux personnages de la série des Moomins et l’on appelle déjà les passagers pour le départ vers Shanghai…
L’avion n’est pas vraiment rempli. Le bonheur pour un long courrier ! Je me dis que je vais pouvoir étendre les jambes, vu qu’il n’y a personne sur les deux sièges à côté de moi.
Mais c’est sans compter sur le message du commandant de bord, quelques secondes après que le sourire se soit dessiné sur mon visage… « - En raison des fortes tempêtes de neige sur la ville chinoise, les atterrissages à Pekin sont annulés jusqu’à nouvel ordre. Aussi, allons-nous optimiser l’espace disponible dans cet appareil afin de permettre à un maximum de voyageurs d’arriver en Chine malgré tout. » Youppie ! D’autant que pendant cette petite annonce, je vois venir se placer de l’autre côté du couloir où je me trouve, le SEUL chinois toussant, crachant et éternuant à grand fracas sous son masque de protection médical. Super, en ces temps de psychose de contamination H1N1 ! Je vais passer 9 heures la tête tournée dans la direction opposée, et sous ma couverture.
Seulement, lorsque le vieil ébéniste finlandais en pull synthétique qui s’avérait être mon nouveau compagnon de voyage vint s’asseoir et retira immédiatement ses chaussures, laissant découvrir au reste de la cabine le pouvoir aromathérapique rare des chaussettes confectionnées justement dans la même matière que son pull, je compris toute la contre signification du mot « chance ». Surtout que la première judicieuse idée de celui que j’appellerai pour le coup Lilleroy, fut de poser ses humides extrémités sur mon sac de voyage. Je ne vous raconte pas la tête de Mickey imprimé dessus… Le pauvre !
Après avoir rapidement dîné d’une goulash de bœuf en portion miniature, j’ai avalé un Zolpidem et me suis assoupi, persuadé que je ne me réveillerais qu’un peu avant l’atterrissage. Que nenni ! Ma mécanique biologique improbable m’a rappelé à l’ordre du réveil 4 heures avant cela ! J’ai donc patienté, yeux grands ouverts dans une cabine où tout le monde dormait, qu’on nous serve le petit déjeuner, deux heures après. Une fois l’omelette terminée, j’ai relevé mon dossier et l’avion a terminé sa descente dans l’énorme couche nuageuse surplombant la ville. Passage au contrôle médical, puis à la très sérieuse douane chinoise et après récupération de mes bagages, retrouvailles avec Edwin…
Le temps semblait plaisant. Et bien que mon dos était un peu meurtri, j’étais tout excité d’être à l’autre côté de la planète. Prêt à découvrir Shanghai.
Saturday, November 14, 2009
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