Six heures moins le quart du matin.
Assis dans le bureau de Patrick, j'ai envie d'ouvrir grand la fenêtre parce que l'air est renfermé ; mon nez est bouché et mes yeux qui brûlent sont gonflés. ( Je ne sais trop si c'est à cause d'un coup de froid que j'aurais pris ou à cause du vieux chien qui réside ici depuis quelques jours et auquel je suis certain d'être allegique... ) C'est la troisième fois que je me lève de la nuit. Patrick dort à côté, et mes allées et venues doivent commencer à le déranger, j'imagine. Pourtant, impossible de dormir. Ces derniers jours, mon sommeil est de très mauvaise qualité. Je suis angoissé. Je me retourne dans le lit, sentant comme une énergie liquide me couler dans les veines pour m'exciter et ça m'empêche de fermer l'oeil. Comme si mon corps me refusait de trouver le repos. Mes nuits sont atroces, interminables, et je ne récupère pas. Je suis pris d'une terrible envie de boire, mais je ne descends pas parce que le chien se trouve dans le hall et que je n'ai pas envie de le croiser. Du coup, je reste à l'étage, lisant les livres de la bibliothèque de Patrick ou restant éveillé à regarder l'horloge fixement, tout en pensant à la fatigue qui va pourrir ma journée.
Je me sens mal. De plus en plus souvent. Mal en moi. Le stress me ronge et c'est comme si je ne pouvais plus faire face à ma situation. Ma solitude me pèse. Parce que j'ai trop le temps d'y penser. Et malgré la richesse des évênements récents qui animent ma vie professionnelle, je me sens inutile car je n'ai personne avec qui partager mes espoirs et mes peurs au quotidien, à part mes parents. Je suis fatigué. Physiquement. J'aimerais presque que mon corps puisse craquer, exploser, se désintégrer pour évacuer cette tension et pouvoir retrouver la plénitude de l'après...
Depuis un an, pas un matin où je me lève en me sentant en forme. Et d'être malade pour l'instant n'arrange rien. J'ai constamment l'impression que l'air n'est pas sain autour de moi. Je veux respirer. Je me sens vicié, mes articulations me font mal, ma peau me semble grasse et moîte. J'ai envie de vomir. Comme pour me "nettoyer" intérieurement.
Tout ça parce que je me sens en insécurité. Parce que je n'ai pas les moyens nécessaires à mon aisance vitale et que jour après jour, ça me dissèque.
"Je" m'énèrve. Tellement...
Tuesday, December 27, 2005
Monday, December 26, 2005
Désagréable ?
Il y a des fois où le jour de Noël prend une tournure bien différente de celle du carcan familial habituel ! Non que le réveillon se soit mal passé ( Que du contraire ) mais le jour qui a suivi, a eu pour moi, cette anneé, des reflets d'absurdie que je n'aurais pas soupçonnés...
Assis dans le wagon vide du Thalys 9927 qui me ramenait à grande vitesse vers Bruxelles où je devais jouer le soir-même, j'ai regardé défiler le paysage avec ce sentiment étrange de n'avoir pas vécu assez intensément les instants que je venais de passer avec ma famille quelques heures auparavant en déballant tous les cadeaux qui se trouvaient près de la cheminée. Le chat était devenu fou d'une souris en mousse qu'on lui avait acheté, j'avais reçu un nouvel ordinateur, ma soeur et mes parents étaient ravis de ce que je leur avais offert, mais tout cela avait été tellement vite que je me demandais si ça n'avait pas été qu'un rêve. Et ça me minait.
La représentation du soir aurait pu être bien meilleure. Mais on n'a pas relevé.
Moi je ne voulais pas rentrer dormir... Seul, du moins.
Alors je me suis décidé à sortir. Seul pourtant, parce que tout le monde avait à faire. Marla et Bruno animaient une soirée au Cabaret ( Boîte que je n'affectionne pas du tout ), Maman rentrait avec son chéri, et Michael était déjà parti avec un garçon qu'il comptait mettre dans son lit...
J'ai donc envoyé quelques sms, à tout hasard, pour voir si quelqu'un souhaitais m'accompagner. -Mon Dieu que je me sens triste quand je fais cela ! Le pauvre gars qui vérifie s'il a des amis-
Pas de réponse positive, sauf de Jéremy. Amusant. Il me proposait de le rejoindre à une soirée où il se trouvait déjà. Pourquoi pas ? Je n'avais simplement pas envie de rentrer et le revoir me plaisait, alors j'ai accepté.
J'ai débarqué vers 23h30 dans l'appartement de Denis, précédé de Jeremy.
Sept autres personnes étaient présentes, et visiblement, un grand nombre d'entre elles, si pas toutes, était déjà émèchées. Un grand gars blond, aux yeux partis dans l'alcool -dont j'apprendrais plus tard qu'il était sous médicaments- vint me voir en essayant de m'embrasser, mais je ne me laissai pas faire, puis nous partîmes chercher de quoi manger parce que j'avais faim... Revenus quelques minutes plus tard, nous nous installâmes, Jeremy et moi, dans la cuisine, où tout en avalant mes frites et en discutant, je vis passer un à un les invités du maître de maison jusqu'à ce que Denis ne vienne me proposer à boire. Jeremy ayant déjà pris soin de me servir, je refusai aimablement avant de me rendre compte, à la tête que faisait Denis, que lui aussi était déjà loin dans l'alcool.
Déroutant.
Je tint conversation comme je le pûs, passant d'un sujet à l'autre, suivant les allers et retours incompréhensibles de la syntaxe de mon interlocuteur, puis lorsqu'il cassa deux verres dans son évier par mollesse musculaire due à la boisson, je compris qu'il valait mieux me concentrer sur Jeremy et je tournai la tête.
- Et tu es toujours désagréable comme ça quand tu es invité chez les gens ?
Je n'en crûs pas mes oreilles.
- Je ne suis pas désagréable, je te posais simplement des questions auxquelles tu ne pouvais pas répondre parce que ton état d'ébriété ne te le permettait pas... Si je t'ai été désagréable, je te prie de m'excuser.
- Non, parce que je te trouve pas super agréable, alors je me demandais.
- Ben, je n'ai pas l'habitude des gens saouls, je ne bois jamais.
- Jamais ?
- Non, je préfère rester sobre.
- Sobre ? Sain... Mais qu'est-ce que ça veut encore dire ? Tu aimes te moquer parce qu'on n'a plus tous nos moyens...
Bang ! Un bruit, puis le grand blond débarque dans la cuisine, le visage rouge de s'être violement cogné contre un chambranle de porte. Tout le monde rit, mais lui s'effondre dans le canapé. Un coma éthylique peut-être ? Après tout, c'est Noël ! On demande de l'aide, et on le porte dans la chambre où on l'allonge tant bien que mal... Denis le déchausse, et m'envoie ses chaussures au visage. Cette fois, il est allé trop loin. On va partir. Je demande à Jéremy de bouger, et il comprend. Un quart d'heure pour dire au revoir. Essais d'embrassade manqués de la part de Nicolas sur ma personne. Les autres ne m'adressent pas même la parole sauf une jeune fille pour me saluer. On descend les cinq étages. Nous voilà dehors. On va dormir chez un ami de Jeremy qui n'est pas chez lui. Vive l'aventure !
Je ne sais pas si je suis vieux avant l'âge, mais je dois bien admettre que l'état des jeunes gens que j'ai vus, tenant compte de leur moyenne d'âge ( 16 à 20 ans ), m'a passablement effrayé. Car bien que j'aie été dans cette tranche d'âge là moi aussi, je n'ai pas souvenir d'un comportement si désinvolte et autant bercé par l'oubli des valeurs de base. Il y a quelque chose de fondamentalement déréglé dans notre société. Quelque chose qu'on ne peut plus maîtriser, et c'est détestable.
( Quel discours, on dirait un fondamentaliste ! )
Je suis désagréable.
Assis dans le wagon vide du Thalys 9927 qui me ramenait à grande vitesse vers Bruxelles où je devais jouer le soir-même, j'ai regardé défiler le paysage avec ce sentiment étrange de n'avoir pas vécu assez intensément les instants que je venais de passer avec ma famille quelques heures auparavant en déballant tous les cadeaux qui se trouvaient près de la cheminée. Le chat était devenu fou d'une souris en mousse qu'on lui avait acheté, j'avais reçu un nouvel ordinateur, ma soeur et mes parents étaient ravis de ce que je leur avais offert, mais tout cela avait été tellement vite que je me demandais si ça n'avait pas été qu'un rêve. Et ça me minait.
La représentation du soir aurait pu être bien meilleure. Mais on n'a pas relevé.
Moi je ne voulais pas rentrer dormir... Seul, du moins.
Alors je me suis décidé à sortir. Seul pourtant, parce que tout le monde avait à faire. Marla et Bruno animaient une soirée au Cabaret ( Boîte que je n'affectionne pas du tout ), Maman rentrait avec son chéri, et Michael était déjà parti avec un garçon qu'il comptait mettre dans son lit...
J'ai donc envoyé quelques sms, à tout hasard, pour voir si quelqu'un souhaitais m'accompagner. -Mon Dieu que je me sens triste quand je fais cela ! Le pauvre gars qui vérifie s'il a des amis-
Pas de réponse positive, sauf de Jéremy. Amusant. Il me proposait de le rejoindre à une soirée où il se trouvait déjà. Pourquoi pas ? Je n'avais simplement pas envie de rentrer et le revoir me plaisait, alors j'ai accepté.
J'ai débarqué vers 23h30 dans l'appartement de Denis, précédé de Jeremy.
Sept autres personnes étaient présentes, et visiblement, un grand nombre d'entre elles, si pas toutes, était déjà émèchées. Un grand gars blond, aux yeux partis dans l'alcool -dont j'apprendrais plus tard qu'il était sous médicaments- vint me voir en essayant de m'embrasser, mais je ne me laissai pas faire, puis nous partîmes chercher de quoi manger parce que j'avais faim... Revenus quelques minutes plus tard, nous nous installâmes, Jeremy et moi, dans la cuisine, où tout en avalant mes frites et en discutant, je vis passer un à un les invités du maître de maison jusqu'à ce que Denis ne vienne me proposer à boire. Jeremy ayant déjà pris soin de me servir, je refusai aimablement avant de me rendre compte, à la tête que faisait Denis, que lui aussi était déjà loin dans l'alcool.
Déroutant.
Je tint conversation comme je le pûs, passant d'un sujet à l'autre, suivant les allers et retours incompréhensibles de la syntaxe de mon interlocuteur, puis lorsqu'il cassa deux verres dans son évier par mollesse musculaire due à la boisson, je compris qu'il valait mieux me concentrer sur Jeremy et je tournai la tête.
- Et tu es toujours désagréable comme ça quand tu es invité chez les gens ?
Je n'en crûs pas mes oreilles.
- Je ne suis pas désagréable, je te posais simplement des questions auxquelles tu ne pouvais pas répondre parce que ton état d'ébriété ne te le permettait pas... Si je t'ai été désagréable, je te prie de m'excuser.
- Non, parce que je te trouve pas super agréable, alors je me demandais.
- Ben, je n'ai pas l'habitude des gens saouls, je ne bois jamais.
- Jamais ?
- Non, je préfère rester sobre.
- Sobre ? Sain... Mais qu'est-ce que ça veut encore dire ? Tu aimes te moquer parce qu'on n'a plus tous nos moyens...
Bang ! Un bruit, puis le grand blond débarque dans la cuisine, le visage rouge de s'être violement cogné contre un chambranle de porte. Tout le monde rit, mais lui s'effondre dans le canapé. Un coma éthylique peut-être ? Après tout, c'est Noël ! On demande de l'aide, et on le porte dans la chambre où on l'allonge tant bien que mal... Denis le déchausse, et m'envoie ses chaussures au visage. Cette fois, il est allé trop loin. On va partir. Je demande à Jéremy de bouger, et il comprend. Un quart d'heure pour dire au revoir. Essais d'embrassade manqués de la part de Nicolas sur ma personne. Les autres ne m'adressent pas même la parole sauf une jeune fille pour me saluer. On descend les cinq étages. Nous voilà dehors. On va dormir chez un ami de Jeremy qui n'est pas chez lui. Vive l'aventure !
Je ne sais pas si je suis vieux avant l'âge, mais je dois bien admettre que l'état des jeunes gens que j'ai vus, tenant compte de leur moyenne d'âge ( 16 à 20 ans ), m'a passablement effrayé. Car bien que j'aie été dans cette tranche d'âge là moi aussi, je n'ai pas souvenir d'un comportement si désinvolte et autant bercé par l'oubli des valeurs de base. Il y a quelque chose de fondamentalement déréglé dans notre société. Quelque chose qu'on ne peut plus maîtriser, et c'est détestable.
( Quel discours, on dirait un fondamentaliste ! )
Je suis désagréable.
Sunday, December 18, 2005
Electricity...
It's a bit like being angry
It's a bit like being scaredConfused and all mixed up
And mad as well
It's like when you've been crying
And you're empty and you're full
I don't know what it is
It's hard to tell
And then suddenly I'm flying
Flying like a bird
Like electricity
Electricty
( "Billy Elliot - The Musical" )
It's a bit like being scaredConfused and all mixed up
And mad as well
It's like when you've been crying
And you're empty and you're full
I don't know what it is
It's hard to tell
And then suddenly I'm flying
Flying like a bird
Like electricity
Electricty
( "Billy Elliot - The Musical" )
Saturday, December 17, 2005
Ils reviennent !
Je n'en ai pas cru mes yeux hier soir, en rentrant de la représentation de FEVER.
En zappant rapidement pour trouver un programme plus ou moins intéressant, je suis tombé sur la BBC ( 1 ou 2, on s'en fiche ! ) et ils étaient là tous les quatre... Sans Robbie, évidemment.
Les TAKE THAT sont de retour ! Tournée prévue en 2006.
Hourraaaaa.
Qui a dit "Il est pathétique" ?
En zappant rapidement pour trouver un programme plus ou moins intéressant, je suis tombé sur la BBC ( 1 ou 2, on s'en fiche ! ) et ils étaient là tous les quatre... Sans Robbie, évidemment.
Les TAKE THAT sont de retour ! Tournée prévue en 2006.
Hourraaaaa.
Qui a dit "Il est pathétique" ?
Thursday, December 15, 2005
FEVER !
Jeudi 8 décembre 2005 - 18h30 :
" - Allô, Antoine ? Salut c'est Nathalie. Dis-moi, est-ce que tu serais libre pour jouer dans un spectacle durant cinq semaines ? C'est assez urgent. Rappelle-moi, merci."
J'avais entendu le téléphone sonner, mais n'avais pas eu le temps de décrocher parce que j'étais dans la cuisine en train de préparer des pâtes, alors j'ai rappelé au plus vite. Messagerie vocale.
" - Nathalie, tu sais, ce n'est pas drôle de faire croire aux jeunes comédiens que tu vas relancer leur carrière, comme ça ! Je reste près de mon téléphone, cette fois. J'attends ton appel."
Je vais continuer en mode narratif, pour ne pas faire une page blog entièrement dialoguée !
Quand Nathalie Uffner m'a rappelé ce soir-là, son ton était assez énervé et elle semblait pressée. Comme poussée par l'urgence dont elle m'avait fait part quelques minutes auparavant. Et pour cause ! Après nous être brièvement salués, elle entra dans le vif du sujet. L'un des comédiens de "Fever" ( La pièce de Sébastien Ministru qui se tiendrait pendant les fêtes. ) venait de déclarer forfait et avait quitté le projet. Etais-je disponible dès le lendemain pour commencer à travailler au plus vite ? Car la première représentation se tiendrait le... mardi 13 ! ( Oui, oui ! Quatre jours plus tard. )
Coup d'oeil rapide sur mon calendrier. Rien de fondamentalement important dans les semaines qui suivaient, si ce n'est mes deux soirs de boulot par semaine que je n'aurais qu'à faire sauter.
Défi lancé ! J'allais remplacer le rôle au pied levé en quatre jours ! Claude Volter avait étudié tout Hamlet en une nuit ? J'en ferais autant pour Fever !
Le temps de faire un envoi internautique du texte, de l'imprimer et je me suis retrouvé à étudier mes vingt-cinq pages de répliques... tout en ouvrant mes deux valises que je remplissais en déclamant. Je n'aurais qu'à sauter dans le premier Thalys disponible du lendemain, et le tour serait joué !
Je suis arrivé à Bruxelles vers 09h50, Nathalie est venue me chercher à la gare et nous avons filé vers le théâtre. Sur les planches à 10h20 pour une première mise en place sans le reste de la troupe. Et un maximum d'indications sur le profil du personnage.
Michael, Maman, ses filles et les danseurs sont arrivés vers 12h00. Tout le monde était en effervescence car certains ne savaient pas encore que le comédien en question avait définitivement quitté la distribution, ni qu'on avait déjà trouvé quelqu'un pour le remplacer et encore moins que c'était moi !
Bonjours affectifs et retrouvailles rapides. Présentation des différents intervenants. Et nous montons tous sur le plateau, car on a du pain sur la planche. Le régisseur lance la musique du final et Bruno démarre la chorégraphie que je dois apprendre, puis c'est au tour de Maman de m'apprendre quelles sont les places que j'occupe dans celle de "Fever"... On s'active, on répète, et on termine la soirée au bar "Chez Maman", avant l'ouverture, à faire des italiennes endiablées pour que le texte soit bien dans ma tête et que les intentions se posent correctement. On fouille dans la réserve de costumes du bar pour me dégotter un petit tailleur bleu et noir, question de ressembler à quelque chose demain.
Je tombe de sommeil chez Vincent qui m'héberge.
Le lendemain à dix heures, rebelotte, passage chez le coiffeur, et répétiton toute la journée. Je répète sans chaussures à talons et cela me donne un côté assez inattendu dans ce monde de travestis haut chaussés. Mon costume ne convient pas à Nathalie, et on décide d'aller en chercher un lundi matin.
Cette fois, l'italienne se fait dans la cave du Vogue bar, pendant que Marla se prépare pour la soirée "Madonna" qu'elle doit animer. Nous grelotons autour du minuscule radiateur électrique, mais l'ambiance est bonne... Tout le monde est soulagé de mon arrivée et de la rapidité de mon apprentissage !
Le filage de dimanche aide encore et toujours mon personnage de Tina à se construire. Je commence à trouver mes marques malgré le stress de l'urgence. Et doucement, je m'amuse...
Lundi, c'est la course au costume !
De H&M à Jennifer en passant par Bershka ou Pimkie, Nathalie et moi cherchons sans relâche une tenue qui mette mon personnage en valeur, car apparement mon personnage
ne brille pas assez dans l'univers emplummé de Feverland. Décision est prise pour une jupe noire et un joli top rose à volants... que je n'utiliserai finalement pas, parce qu'ils sont moche dans la lumière des projecteurs ! Sandy m'entraine alors dans les boutiques du Matonge ( Le quartier africain de Bruxelles ) et me déniche un super tailleur imitation Chanel. Confirmation de Nathalie ! Reste à me trouver une perruque assortie. Propositions de Marla, Choupette et Bruno. Je termine avec un chignon démesuré, limite pièce-montée, sur la tête. Nathalie adore, moi je suis effrayé. Mais je fonce dans la direction qu'elle me propose ; confiance totale !
La dernière chose qui me manque : des souliers à talons.
J'ai pourtant remonté et redescendu toute la chaussée d'Ixelles pour trouver chic et pas cher, mais rien n'y fait. Aucune paire de chaussures à talons en 43 ! C'est la cata... L'heure de la répétition générale approche ! Maman me conseille de passer chez Minuit, le magasin où elle se fournit elle-même. Je fonce, billets d'euros en main ( Dans l'urgence, la prod a les mains légères ! ) et ressors avec lesdits escarpins de 11 cm de talons aiguilles ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.
La représentation se déroule pas mal. Mon personnage plait aux quelques spectateurs présents !
Dernières recommandations de Nathalie. J'ai rendez-vous demain chez l'esthéticienne pour me faire épiler les sourcils et les bras, puis au théâtre pour répéter ma chorégraphie de Jessica Rabbit.
Mardi 13 décembre 2005 :
Mon visage n'est plus le même. J'ai les sourcils épilés, et cela fait tout drôle. Je me sens très vilain, mais les autres ne ressentent pas la même chose. On a toujours des problèmes avec soi-même. Diantre, pourquoi ?
Je répète Jessica Rabbit sans relâche depuis une heure lorsque Choupette arrive avec les morceau de mousse-kapok dans lesquels il va me découper des hanches pour ce soir. Quelques conseils sur ma prestation dans "Il venait d'avoir 18 ans" de Dalida... J'ai l'impression que ma tête va exploser. Trop d'informations en si peu de temps. Je commence à pisser de travers, comme on dit élégament.
Je voudrais un quart d'heure à moi, pour respirer, me retrouver, mais il n'en est plus question. Il est 18h00, et je vais devoir me faire maquiller. Bruno termine la transformation de mon visage... La musique retentit... et j'entre sur scène dans la lumière trop forte de la poursuite qui balaie ma silhouette.
La représentation est un vrai succès !
Tina explose littéralement ce soir-là. Comme si tout le retenu inconscient de mon personnage m'échappait d'un seul coup pour aller s'écraser dans la salle qui hurle de rire à bon nombre de mes répliques... Pourquoi diable ce comédien a-t-il laissé passer un rôle si magique ?
A part quelques erreurs de chorégraphie -aucune de texte !- tout se passe à merveille. Et le lendemain, nous décidons de laisser Jessica Rabbit à Choupette, parce que je ne suis pas obligé d'avoir un numéro glamour, vu que mon personnage ne l'est pas vraiment.
"Fever" est lancé, il nous/m' appartient, ça va déménager et pour la première fois de ma vie, je suis fier de moi !
Joyeux Noël à tous !
" - Allô, Antoine ? Salut c'est Nathalie. Dis-moi, est-ce que tu serais libre pour jouer dans un spectacle durant cinq semaines ? C'est assez urgent. Rappelle-moi, merci."
J'avais entendu le téléphone sonner, mais n'avais pas eu le temps de décrocher parce que j'étais dans la cuisine en train de préparer des pâtes, alors j'ai rappelé au plus vite. Messagerie vocale.
" - Nathalie, tu sais, ce n'est pas drôle de faire croire aux jeunes comédiens que tu vas relancer leur carrière, comme ça ! Je reste près de mon téléphone, cette fois. J'attends ton appel."
Je vais continuer en mode narratif, pour ne pas faire une page blog entièrement dialoguée !
Quand Nathalie Uffner m'a rappelé ce soir-là, son ton était assez énervé et elle semblait pressée. Comme poussée par l'urgence dont elle m'avait fait part quelques minutes auparavant. Et pour cause ! Après nous être brièvement salués, elle entra dans le vif du sujet. L'un des comédiens de "Fever" ( La pièce de Sébastien Ministru qui se tiendrait pendant les fêtes. ) venait de déclarer forfait et avait quitté le projet. Etais-je disponible dès le lendemain pour commencer à travailler au plus vite ? Car la première représentation se tiendrait le... mardi 13 ! ( Oui, oui ! Quatre jours plus tard. )
Coup d'oeil rapide sur mon calendrier. Rien de fondamentalement important dans les semaines qui suivaient, si ce n'est mes deux soirs de boulot par semaine que je n'aurais qu'à faire sauter.
Défi lancé ! J'allais remplacer le rôle au pied levé en quatre jours ! Claude Volter avait étudié tout Hamlet en une nuit ? J'en ferais autant pour Fever !
Le temps de faire un envoi internautique du texte, de l'imprimer et je me suis retrouvé à étudier mes vingt-cinq pages de répliques... tout en ouvrant mes deux valises que je remplissais en déclamant. Je n'aurais qu'à sauter dans le premier Thalys disponible du lendemain, et le tour serait joué !
Je suis arrivé à Bruxelles vers 09h50, Nathalie est venue me chercher à la gare et nous avons filé vers le théâtre. Sur les planches à 10h20 pour une première mise en place sans le reste de la troupe. Et un maximum d'indications sur le profil du personnage.
Michael, Maman, ses filles et les danseurs sont arrivés vers 12h00. Tout le monde était en effervescence car certains ne savaient pas encore que le comédien en question avait définitivement quitté la distribution, ni qu'on avait déjà trouvé quelqu'un pour le remplacer et encore moins que c'était moi !
Bonjours affectifs et retrouvailles rapides. Présentation des différents intervenants. Et nous montons tous sur le plateau, car on a du pain sur la planche. Le régisseur lance la musique du final et Bruno démarre la chorégraphie que je dois apprendre, puis c'est au tour de Maman de m'apprendre quelles sont les places que j'occupe dans celle de "Fever"... On s'active, on répète, et on termine la soirée au bar "Chez Maman", avant l'ouverture, à faire des italiennes endiablées pour que le texte soit bien dans ma tête et que les intentions se posent correctement. On fouille dans la réserve de costumes du bar pour me dégotter un petit tailleur bleu et noir, question de ressembler à quelque chose demain.
Je tombe de sommeil chez Vincent qui m'héberge.
Le lendemain à dix heures, rebelotte, passage chez le coiffeur, et répétiton toute la journée. Je répète sans chaussures à talons et cela me donne un côté assez inattendu dans ce monde de travestis haut chaussés. Mon costume ne convient pas à Nathalie, et on décide d'aller en chercher un lundi matin.
Cette fois, l'italienne se fait dans la cave du Vogue bar, pendant que Marla se prépare pour la soirée "Madonna" qu'elle doit animer. Nous grelotons autour du minuscule radiateur électrique, mais l'ambiance est bonne... Tout le monde est soulagé de mon arrivée et de la rapidité de mon apprentissage !
Le filage de dimanche aide encore et toujours mon personnage de Tina à se construire. Je commence à trouver mes marques malgré le stress de l'urgence. Et doucement, je m'amuse...
Lundi, c'est la course au costume !
De H&M à Jennifer en passant par Bershka ou Pimkie, Nathalie et moi cherchons sans relâche une tenue qui mette mon personnage en valeur, car apparement mon personnage
ne brille pas assez dans l'univers emplummé de Feverland. Décision est prise pour une jupe noire et un joli top rose à volants... que je n'utiliserai finalement pas, parce qu'ils sont moche dans la lumière des projecteurs ! Sandy m'entraine alors dans les boutiques du Matonge ( Le quartier africain de Bruxelles ) et me déniche un super tailleur imitation Chanel. Confirmation de Nathalie ! Reste à me trouver une perruque assortie. Propositions de Marla, Choupette et Bruno. Je termine avec un chignon démesuré, limite pièce-montée, sur la tête. Nathalie adore, moi je suis effrayé. Mais je fonce dans la direction qu'elle me propose ; confiance totale !
La dernière chose qui me manque : des souliers à talons.
J'ai pourtant remonté et redescendu toute la chaussée d'Ixelles pour trouver chic et pas cher, mais rien n'y fait. Aucune paire de chaussures à talons en 43 ! C'est la cata... L'heure de la répétition générale approche ! Maman me conseille de passer chez Minuit, le magasin où elle se fournit elle-même. Je fonce, billets d'euros en main ( Dans l'urgence, la prod a les mains légères ! ) et ressors avec lesdits escarpins de 11 cm de talons aiguilles ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.
La représentation se déroule pas mal. Mon personnage plait aux quelques spectateurs présents !
Dernières recommandations de Nathalie. J'ai rendez-vous demain chez l'esthéticienne pour me faire épiler les sourcils et les bras, puis au théâtre pour répéter ma chorégraphie de Jessica Rabbit.
Mardi 13 décembre 2005 :
Mon visage n'est plus le même. J'ai les sourcils épilés, et cela fait tout drôle. Je me sens très vilain, mais les autres ne ressentent pas la même chose. On a toujours des problèmes avec soi-même. Diantre, pourquoi ?
Je répète Jessica Rabbit sans relâche depuis une heure lorsque Choupette arrive avec les morceau de mousse-kapok dans lesquels il va me découper des hanches pour ce soir. Quelques conseils sur ma prestation dans "Il venait d'avoir 18 ans" de Dalida... J'ai l'impression que ma tête va exploser. Trop d'informations en si peu de temps. Je commence à pisser de travers, comme on dit élégament.
Je voudrais un quart d'heure à moi, pour respirer, me retrouver, mais il n'en est plus question. Il est 18h00, et je vais devoir me faire maquiller. Bruno termine la transformation de mon visage... La musique retentit... et j'entre sur scène dans la lumière trop forte de la poursuite qui balaie ma silhouette.
La représentation est un vrai succès !
Tina explose littéralement ce soir-là. Comme si tout le retenu inconscient de mon personnage m'échappait d'un seul coup pour aller s'écraser dans la salle qui hurle de rire à bon nombre de mes répliques... Pourquoi diable ce comédien a-t-il laissé passer un rôle si magique ?
A part quelques erreurs de chorégraphie -aucune de texte !- tout se passe à merveille. Et le lendemain, nous décidons de laisser Jessica Rabbit à Choupette, parce que je ne suis pas obligé d'avoir un numéro glamour, vu que mon personnage ne l'est pas vraiment.
"Fever" est lancé, il nous/m' appartient, ça va déménager et pour la première fois de ma vie, je suis fier de moi !
Joyeux Noël à tous !
Subscribe to:
Posts (Atom)