Monday, December 26, 2005

Désagréable ?

Il y a des fois où le jour de Noël prend une tournure bien différente de celle du carcan familial habituel ! Non que le réveillon se soit mal passé ( Que du contraire ) mais le jour qui a suivi, a eu pour moi, cette anneé, des reflets d'absurdie que je n'aurais pas soupçonnés...
Assis dans le wagon vide du Thalys 9927 qui me ramenait à grande vitesse vers Bruxelles où je devais jouer le soir-même, j'ai regardé défiler le paysage avec ce sentiment étrange de n'avoir pas vécu assez intensément les instants que je venais de passer avec ma famille quelques heures auparavant en déballant tous les cadeaux qui se trouvaient près de la cheminée. Le chat était devenu fou d'une souris en mousse qu'on lui avait acheté, j'avais reçu un nouvel ordinateur, ma soeur et mes parents étaient ravis de ce que je leur avais offert, mais tout cela avait été tellement vite que je me demandais si ça n'avait pas été qu'un rêve. Et ça me minait.

La représentation du soir aurait pu être bien meilleure. Mais on n'a pas relevé.
Moi je ne voulais pas rentrer dormir... Seul, du moins.
Alors je me suis décidé à sortir. Seul pourtant, parce que tout le monde avait à faire. Marla et Bruno animaient une soirée au Cabaret ( Boîte que je n'affectionne pas du tout ), Maman rentrait avec son chéri, et Michael était déjà parti avec un garçon qu'il comptait mettre dans son lit...
J'ai donc envoyé quelques sms, à tout hasard, pour voir si quelqu'un souhaitais m'accompagner. -Mon Dieu que je me sens triste quand je fais cela ! Le pauvre gars qui vérifie s'il a des amis-
Pas de réponse positive, sauf de Jéremy. Amusant. Il me proposait de le rejoindre à une soirée où il se trouvait déjà. Pourquoi pas ? Je n'avais simplement pas envie de rentrer et le revoir me plaisait, alors j'ai accepté.

J'ai débarqué vers 23h30 dans l'appartement de Denis, précédé de Jeremy.
Sept autres personnes étaient présentes, et visiblement, un grand nombre d'entre elles, si pas toutes, était déjà émèchées. Un grand gars blond, aux yeux partis dans l'alcool -dont j'apprendrais plus tard qu'il était sous médicaments- vint me voir en essayant de m'embrasser, mais je ne me laissai pas faire, puis nous partîmes chercher de quoi manger parce que j'avais faim... Revenus quelques minutes plus tard, nous nous installâmes, Jeremy et moi, dans la cuisine, où tout en avalant mes frites et en discutant, je vis passer un à un les invités du maître de maison jusqu'à ce que Denis ne vienne me proposer à boire. Jeremy ayant déjà pris soin de me servir, je refusai aimablement avant de me rendre compte, à la tête que faisait Denis, que lui aussi était déjà loin dans l'alcool.
Déroutant.
Je tint conversation comme je le pûs, passant d'un sujet à l'autre, suivant les allers et retours incompréhensibles de la syntaxe de mon interlocuteur, puis lorsqu'il cassa deux verres dans son évier par mollesse musculaire due à la boisson, je compris qu'il valait mieux me concentrer sur Jeremy et je tournai la tête.
- Et tu es toujours désagréable comme ça quand tu es invité chez les gens ?
Je n'en crûs pas mes oreilles.
- Je ne suis pas désagréable, je te posais simplement des questions auxquelles tu ne pouvais pas répondre parce que ton état d'ébriété ne te le permettait pas... Si je t'ai été désagréable, je te prie de m'excuser.
- Non, parce que je te trouve pas super agréable, alors je me demandais.
- Ben, je n'ai pas l'habitude des gens saouls, je ne bois jamais.
- Jamais ?
- Non, je préfère rester sobre.
- Sobre ? Sain... Mais qu'est-ce que ça veut encore dire ? Tu aimes te moquer parce qu'on n'a plus tous nos moyens...
Bang ! Un bruit, puis le grand blond débarque dans la cuisine, le visage rouge de s'être violement cogné contre un chambranle de porte. Tout le monde rit, mais lui s'effondre dans le canapé. Un coma éthylique peut-être ? Après tout, c'est Noël ! On demande de l'aide, et on le porte dans la chambre où on l'allonge tant bien que mal... Denis le déchausse, et m'envoie ses chaussures au visage. Cette fois, il est allé trop loin. On va partir. Je demande à Jéremy de bouger, et il comprend. Un quart d'heure pour dire au revoir. Essais d'embrassade manqués de la part de Nicolas sur ma personne. Les autres ne m'adressent pas même la parole sauf une jeune fille pour me saluer. On descend les cinq étages. Nous voilà dehors. On va dormir chez un ami de Jeremy qui n'est pas chez lui. Vive l'aventure !

Je ne sais pas si je suis vieux avant l'âge, mais je dois bien admettre que l'état des jeunes gens que j'ai vus, tenant compte de leur moyenne d'âge ( 16 à 20 ans ), m'a passablement effrayé. Car bien que j'aie été dans cette tranche d'âge là moi aussi, je n'ai pas souvenir d'un comportement si désinvolte et autant bercé par l'oubli des valeurs de base. Il y a quelque chose de fondamentalement déréglé dans notre société. Quelque chose qu'on ne peut plus maîtriser, et c'est détestable.
( Quel discours, on dirait un fondamentaliste ! )

Je suis désagréable.

1 comment:

Jeremy said...

You're not désagréable...

(à 6h28 je n'fais plus d'efforts)

Je n'étais pas dutout au courant de la scène des chaussures, et j'en suis fort désolé...mais en fin de comptes, heureux de t'avoir demandé de venir...

et ne préfère même pas imaginer ce que j'aurais fait ('été' ?) sans ton arrivée...