Saturday, March 04, 2006

Colocation, je t'aime...

Je ne sais pas si ce qui me dérange le plus dans la colocation soit que certains matins je doive attendre avant de passer à la salle de bain et que mon dentifrice se vide par le milieu alors que moi je pousse toujours sur l’extrémité du tube, ou bien le fait que depuis que j’ai emménagé dans cet appartement, il ne se soit pas passé un mois sans que mon colocataire masculin n’invite des amis à dormir dans le salon…
Le dimanche matin, il est déjà suffisamment difficile de se dire qu’on risque de croiser un de ses colocataires alors qu’on sort de notre chambre en pyjama, avec une tête que seul notre miroir est capable de supporter… Mais quand en plus, on se rend compte que la porte du salon est fermée et qu’il faut faire silence dans la cuisine où il fait – 6 C°, et qu’on se dit que la personne qui se douche longuement -parce qu’elle ne sait pas que le réservoir d’eau chaude ne permet pas plus de trois douches- est probablement l’invité qui nous fera face torse nu dix minutes plus tard quand on sortira des toilettes, il y a de quoi se demander si la centaine d’euros supplémentaire qui permettrait de vivre seul n’est pas « worth it » !

D’autant que si les choses s’arrêtaient là, on pourrait encore s’imaginer ne plus passer dans le salon du tout. ( Où de toute façon on ne met déjà plus les pieds parce qu’il est moche, qu’il y fait froid et que la déco est monstrueuse… ) Seulement, en colocation, il y a d’autres petites joies qu’on ne soupçonnait pas. Des exemples ?

- On vous a toujours bien appris que lorsque le linge que vous avez fait tourner dans la machine est propre, il ne faut surtout pas ouvrir le hublot si ce n’est pour sortir les vêtements et les étendre, sans quoi à force de stagner humides dans le tambour, ils commenceront à moisir et auront une odeur des plus déplaisante lors du repassage ? Hé bien, en colocation, c’est systématique : En rentrant d’une journée de travail, si vous aviez lancé un programma avant de partir vous trouvez toujours le hublot ouvert parce que l’un des colocataires aura probablement voulu nettoyer ses affaires mais se sera aperçu que c’est impossible et sera reparti bredouille sans refermer… ( Ni couper le courant, d’ailleurs… )

- Je vous passe les explications sur les joies de la colocation avec des fumeurs lorsqu’on ne l’est pas soi-même.

- Votre sens du nettoyage est affûté depuis l’enfance par une mère aux origines germaniques ? La propreté d’un cabinet de WC et la fraîcheur d’une salle de bain sont pour vous en rapport direct avec le dosage d’eau de javel et de récurent antibactérien utilisé pour les entretenir ? Alors la colocation n’est pas pour vous… Il est en effet surprenant de voir que la notion de propreté varie à ce point d’un être humain à un autre. Et quand vous passerez 45 minutes penché au dessus de la baignoire et des éviers, ou quand vos gants verts plongeront allégrement au fond du pot, souvenez-vous qu’il y va de votre survie, car la semaine suivante, un simple passage à l’eau, sur ce sol que vous vous évertuez à maintenir sain, semblera suffisant à votre coloueur qui laissera juste la fenêtre ouverte pour aérer…

- Une envie de Nuttela en plein milieu de la nuit ? Vous ne résistez plus. Vous êtes en manque affectif. Paris a détruit votre libido et vous vous dites que seules deux ou trois cuillers à café ( A soupe ? ) de cette monstrueuse préparation à tartiner pourront vous réconcilier avec la vie et calmer vos pulsion… Vous vous levez et vous dirigez vers la cuisine ( Après avoir enfilé un pantalon, des chaussettes, des pantoufles, et avoir remis vos cheveux… Vous n’êtes pas complètement chez vous, après tout ! ) et là, stupeur : Vous découvrez que le pot de Nuttela que vous rangez sur votre étage de l’étagère ( Celui qui est toujours fourni car vous faites des réserves de nourritures par prévoyance. ) a été ouvert et qu’on s’est -bien- servi dedans. Et à la cuiller à soupe, naturellement. A défaut d’avoir vos vertus, vos colocataires ont au moins vos vices. Point commun… ou poing dans la gueule ?

- Dois-je vous parler de l’anecdote du colocataire enfermé dans l’appartement et ne pouvant en sortir parce que la clé ne permets pas d’ouvrir de l’intérieur et que le dernier sorti n’avait pas pris le temps de vérifier s’il était seul ?

Et après on s’étonnera que le dimanche matin à 07h05, je fasse tourner mon vieux 33 tours de « Mireille Mathieu chante Francis Laï » à plein volume !

Grizzlyment vôtre !

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