Wednesday, March 08, 2006

Edmund White ( Suite )

Ce qui est certain c’est que je ne m’attendais pas à ce que le livre se termine par une description personnalisée de la célèbre émeute du Stonewall Bar en 1969 à New York.
« La tendresse sur la peau », deuxième tome de la trilogie autobiographique d’ Edmund White, bien que toujours placé sous le signe de la culpabilité, m’a davantage plu que le premier. Le personnage y découvre les vices liés à sa sexualité et les descriptions tour à tour lugubres ou poétiques des expériences par lesquelles il passe me l’ont rendu attachant car, d’une certaine manière, je retrouvais en lui des facettes de ma personnalité. ( Non, je ne suis pas en train de dire que j’assouvissais mes pulsions sexuelles dans les toilettes des universités, ni que je fréquente les parcs de nuit… )
L’écriture reste dispersée, l’auteur passant volontiers d’un état d’âme à un fait concret, mais le rythme est mieux soutenu et les réflexions existentielles sont moins lourdes. Les personnages qui composent l’environnement proche du héro sont plus colorés et moins remplis de charge politico-religieuse, ce qui, en limitant les références culturelles, facilite grandement la lecture.
Par des phrases simples, White traduit aussi très justement des émotions que beaucoup d’entre nous ont déjà certainement ressenties.
« J’avais appris à être nostalgique de ma propre jeunesse alors même que je la vivais. »
« Si dans mon enfance j’avais su que toute ma vie allait être aussi douloureuse, je n’aurais jamais accepté de continuer à vivre. »

Le rapport de l’auteur à son propre corps m’interpelle également, car le complexe physique reste un des problèmes majeurs de ma construction identitaire et il influe directement sur la confiance que je peux avoir en moi. Dans les dernières pages de son roman, White exprime la relativité de l’apparence « (…) j’avais fait de mon corps quelque chose de beau, c’était en tout cas ce qu’on me disait (…) Il ne me restait qu’à parcourir le monde (…) m’en remettant à quiconque voudrait bien de moi. »

Allez, je (re)plonge dans « La symphonie des adieux »…

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