Samedi.
Aujourd’hui, j’ai une lecture avec Patricia Houyoux à 12h30. On a fixé le rendez-vous quelques jours plus tôt, après nous être ratés deux fois, à cause de nos batteries téléphoniques affaiblies… « Vincent River » est au programme. Cela fait un petit temps que j’ai passé la brochure à Patricia, mais comme nous ne savons trop que penser de la pièce, nous préférons la lire à deux de vive voix. Il est 11h45 lorsque je quitte l’appartement. Je passe au GB Express chercher deux pains et un camembert, histoire de ne pas arriver les mains vides pour le repas, et j’embarque dans le tram 94 qui m’emmène vers Boifort.
J’ai enfin pris l’habitude de garder toujours un livre dans mon sac pour les trajets en transport en commun. Les distances et durées variant souvent, il me permet de ne pas regarder passer le temps bêtement. Me voilà donc plongé dans « Les cowboys de la nuit », une étude sur le comportement et les codes du milieu de la prostitution masculine américaine, alors que le tram fonce dans les rues animées de Bruxelles. J’ai bien calculé mon coup, je serai pile à l’heure du rendez-vous. Mais alors qu’on entame la montée vers la gare de Boondael dans l’avenue du Derby ; les yeux toujours rivés dans mon bouquin, j’entends soudain un très violent bruit de bris de glace suivit directement par un second et un troisième… Hurlements, pleurs d’enfants. Et en relevant la tête je vois les passagers du tram, courant vers les fenêtres opposées à celle de la collision qui vient de se produire… J’ai tout juste le temps de me jeter à terre pour éviter la planche métallique qui arrive maintenant vers moi rapidement.
Le tram, à pleine vitesse, a percuté la planche de support d’un élévateur de meubles, qui s’est retournée et qui a successivement fracassé toutes les vitres du côté droit de la carlingue. Il y a des éclats de verre partout. Les gens se secouent pour les faire tomber de leurs manteaux, et un monsieur de couleur demande de l’aide pour descendre rapidement, car il a reçu des éclats dans les yeux. Tout le monde est pétrifié. Personne ne sait exactement quoi faire. On descend les uns après les autres, et j’appelle les secours voyant que le monsieur noir saigne à présent des yeux. J’indique l’endroit de l’accident. Puis, je préviens qu’ayant un rendez-vous, je ne peux pas rester sur place. En marchant rapidement, j’appelle Patricia pour lui expliquer que je ne pourrai pas être à l’heure. Je fonds en larmes au téléphone. Contre coup. Je n’ai rien, j’ai gardé mon calme tout le temps de la panique, j’ai fait ce que je pouvais faire de mieux, mais je suis tout de même en état de choc.
Saturday, October 14, 2006
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