“- When you see a face lifted that bad, what on earth can you say ?”
“- Congratulations !”
( “Party”-Stephen Sondheim )
S’il y a bien une chose que Jean-Pierre, Michael, Laurent et Roberto savent faire, c’est la fête ! Mais il en est une autre pour laquelle ils ont visiblement tous reçu un don de la fée des Lilas à la naissance, c’est la déco ! J’étais déjà tout content de découvrir que l’appartement de mes deux amis décorateurs se trouvait à trois rues de chez moi en consultant le plan de Paris pour retrouver l’endroit du rendez-vous, mais je ne m’attendais pas à découvrir un endroit aussi magique et rempli d’autant de surprises…
De prime abord, la rue de l’Echiquier ne paie pas de mine quand on s’y balade en pleine nuit. Pourtant, je peux désormais vous assurer qu’elle recèle un trésor de beauté. Un bijou, sublime mélange de styles, jouant tant sur la réappropriation des codes de couleurs que sur les ambiances lumineuses et des matières.
Je suis arrivé vers 22h30 chez nos hôtes qui étaient tout beaux comme à l’accoutumée. J’ai salué tous les invités. Et je suis reparti aussitôt chez moi…pour me changer ! J’avais tant transpiré dans mes vêtements de travail que je me voyais mal passer le reste de la soirée dans mon polo et mon short de denim...
Retour une vingtaine de minutes plus tard, et je prends enfin le temps découvrir la beauté de l’endroit avant de m’installer à table avec les convives.
On entre chez Jean-Pierre et Michael par une antichambre cylindrique aux tons turquoise, dans laquelle trois paires de rideaux en toile légère, situés aux points cardinaux, indiquent l’accès aux différentes pièces principales. La salle de réception, tout d’abord, est complètement dédiée au blanc et à l’argent. Les jeux de lumière dus aux gigantesques miroirs qui s’y trouvent donnent une impression de volume et de hauteur démesurés, et le lustre en cristal et les rideaux de mousseline retenus par des cordons torsadés rappellent l’ambiance d’un film du début de siècle, dans lequel on aurait tout électrisé.
On mange dans la pièce située à l’opposé de cette première salle. Ambiance plus chaude. Le style y est résolument romantique. Chandeliers d’étain sur la table, chaises à dossiers très hauts, rideaux plus lourds aux fenêtres… Le repas est un régal ! Nous commençons par un consommé de courgettes et concombres froid, pour enchaîner sur des noix de Saint Jacques au citron et du rouget à la mangue. Le vin est rosé et frais. Chacun se raconte un peu. Un nouvel invité arrive. Il s’appelle Philippe. Charmant, du reste. Michael l’installe à côté de moi et les conversations reprennent. Les anecdotes de Roberto m’amusent. On me pose des questions sur mes origines et la raison de mon départ pour Bruxelles. On parle de la qualité des massages, qui ne sont vraiment plus ce qu’ils étaient, dans les hôtels américains. On parle des pieds si jolis de l’une des jeunes femmes présentes. Certains s’en vont pour en laisser d’autres arriver. J’adore cet esprit d’accueil. J’aimerais vraiment pouvoir faire de même plus tard, quand je serai mieux installé dans la vie.
Le dessert n’est pas servi directement, et c’est tant mieux car les plats principaux étaient copieux. Michael est aux petits soins pour chacun. Roberto et moi nous asseyons dans le canapé Louis 16 de la pièce argent pour discuter, puis nous rejoignons les autres dans le boudoir qui se trouve à côté. Là encore, changement de déco. Look tendance, châleur. Tapis de sol aux couleurs vives et méridiennes de part et d’autre de la pièce. Laurent décide de me faire visiter. Il y a une pièce attenante à la cuisine ( Mon Dieu cette cuisine ! Sooo lovely ! ). Je crois qu’à l’époque, on appelait ce type d’endroit un cabinet de voyage, vu les objets qu’on y exposait. Là, c’est simplement une bibliothèque très élégante, décorée avec goût. Ensuite Laurent me parle des chambres. Toutes petites par rapport au reste des pièces de l’endroit. Nous traversons la salle à manger et nous retrouvons dans l’une d’elles. En effet, c’est petit, mais le style est cossu, le tapis est épais et surtout, il n’y a pas de séparation entre la salle de bain et le lit. Les tons sont crème et ocre. On est plus proche du rococo que de l’épuré, mais c’est vraiment agréable parce que ça donne une « english touch » peu conventionnelle.
Retour au boudoir où les autres sont en train de rigoler sur la musique. Je décide de mimer Streisand sur "He touched me" et "Tell him". Un régal. Tout le monde rit et applaudit. Je m'amuse comme un sot ! Bien entendu, pour certains comme Bruno la soirée n'est pas terminée, mais j'ai encore deux jours de travail au théâtre et je ne veux pas être dans un état second. Avant que je ne parte, Roberto et Laurent me convient à un "last quiet dinner" avant mon départ définitif, puis je parcours les 600 mètres qui me ramènent chez moi.
Encore une fois, je m'endors comme un bébé.
Sunday, July 30, 2006
Wednesday, July 26, 2006
La fin approche...
Le soleil tape avec force sur Paris depuis plus de deux semaines. Tout semble fonctionner au ralenti. Sauf l’humeur des gens, malheureusement. Ici, même quand il fait beau, ils ne sont pas contents. En même temps, vous me direz, quand on est seul, qu’il fasse beau ou pas, on le reste. Mais s’il faut bien admettre que les trajets en métro sont une véritable torture pour les 5 sens en cette période de chaleur, quel plaisir pourtant de retrouver une telle luminosité dans la ville. Je n’arrête pas de prendre des photos. De tout et n’importe quoi. Souvent j’aimerais pouvoir photographier les gens dans les rues, mais je n’ose pas leur demander.
Il y a deux jours, Patrick et moi avons déménagé la plus grosse partie de mes affaires vers Bruxelles, en camionnette. Il est arrivé quelques jours à l’avance, donc le chargement s’est fait en plusieurs fois, question d’épargner les lombaires respectives, et nous avons même eu le temps de nous divertir un peu durant les soirées. Samedi après mon travail, nous avons été manger un morceau au Baan Thaï, le buffet thaïlandais à volonté auquel je vais tout le temps, puis je lui ai fait découvrir le Tango, et le lendemain, une assiette « dégustation pour 2 » chez Marianne, une glace chez Bertillon, et nous avons terminé par une balade jusqu’au Louvres en papotant. Dernière halte gastronomique gargantuesque chez mes parents, lundi 24, à midi -ma mère nous avait préparé deux énoooormes assiettes de salade du jardin !- et nous nous mettons enfin en route pour la Belgique vers 14h00, pour pouvoir décharger mes meubles trois heures plus tard dans le garage de Patrick, aidés par Stéphane et Marc qui étaient justement dans le coin… Tout va tellement plus vite à quatre. Cela étant, avoir revendu ma machine à laver et mon lit a fortement allégé les opérations.
Petite soirée à la Mirabelle pour fêter mon retour, et nous voilà rejoints par Isabelle Renzetti qui passait par hasard y manger aussi avec un ami comédien. Histoires de cul, éclats de rires, je bois un peu trop et je me mets à tout trouver très amusant. J’ai le sourire, c’est le principal. Je ne veux plus jamais être seul.
Retour sur Paris en train. Première classe grâce à une promo. Et à côté de moi, deux asiatiques très mal élevés ( Décidement c’est une manie chez eux ? L’autre jour c’était chez Flunch, cette fois dans le Thalys ! ) sautent littéralement sur le vin rouge que leur sert le steward, avant de s’endormir et de ronfler si bruyamment que certains voyageurs se mettent à faire du bruit pour les faire taire. Ce qui m’énerve le plus dans ce monde c’est la promiscuité obligée. Je débarque à Paris avec mon petit sac à dos et je file au boulot. A peine arrivé, ma chef m’annonce qu’il y a deux erreurs de caisses qu’elle ne comprends pas. Elle me présente les feuilles de route qui datent de dix jours avant !!! Je crois rêver. Comment puis-je me souvenir d’une simple annotation « Manque 41 € » sur une enveloppe faite il y a autant de temps ? Vraiment ce manque d’organisation m’énerve. J’avais le moral depuis trois jours, et voilà que tout est de nouveau à plat. Je crois que la seule chose qui me ferait penser à autre chose, ce soir, serait de laisser s’envoler ma libido ! Je file donc me faire un sauna à 22h en sortant du boulot, juste après m’être enfilé un maxi menu Giant chez Quick pour amortir le carnet de chèques restaurant que m’offrent gentiment mes parents tous les mois.
Le Sun City est peu rempli à cette heure de la soirée. J’y croise tout de même Eytan, un gars que j’y ai connu deux mois avant. C’est marrant, il m’a dit l’autre jour que, par cette canicule, il ne comprenait pas comment on pouvait se rendre au sauna, mais pourtant il s’y trouve. Les gays, tout un concept. Faut plus chercher à comprendre… N’ayant trouvé personne à mon goût à l’étage, je vais m’allonger sur un transat. A côté de moi, il y a un garçon assez plaisant qui s’étonne que j’ose m’installer à sa droite. Je souris, on se parle, et on finit par rigoler des comportements et des stéréotypes auxquels on peut être confronté dans un endroit comme celui-ci. Direction le jaccuzzi, puis la douche où décision est prise de terminer la nuit dans ma chambre… Pierre est charmant. Il habite à Londres, travaille à Paris. Il veut bien passer la nuit avec moi mais se lèvera tôt car il doit bosser le lendemain. Je prends quelques photos de lui tout nu allongé, puis je lui demande s’il veut bien me laisser le boxer qui lui sert de sous-vêtement et que j’ai enfilé. Il accepte et repartira au petit matin sans rien sous son jeans. Sa peau est très douce et il m’enlace avec une tendresse que je n’attendais pas d’un mec rencontré au sauna. Il m’étreint fort en embrassant ma nuque et l’espace d’une seconde, j’ai envie de pleurer. Tout ça ne tient tellement à rien. Je transpire comme un bœuf dans la nuit alors que lui dort paisiblement. L’air est trop chaud. 07h00 n’ont pas encore sonnées et voilà pourtant Pierre debout et prêt à partir. Un baiser avant qu’il n’emprunte les escaliers, et je referme la porte derrière lui pour m’effondrer dans mon lit, mort de fatigue après un si mauvais sommeil.
Il y a deux jours, Patrick et moi avons déménagé la plus grosse partie de mes affaires vers Bruxelles, en camionnette. Il est arrivé quelques jours à l’avance, donc le chargement s’est fait en plusieurs fois, question d’épargner les lombaires respectives, et nous avons même eu le temps de nous divertir un peu durant les soirées. Samedi après mon travail, nous avons été manger un morceau au Baan Thaï, le buffet thaïlandais à volonté auquel je vais tout le temps, puis je lui ai fait découvrir le Tango, et le lendemain, une assiette « dégustation pour 2 » chez Marianne, une glace chez Bertillon, et nous avons terminé par une balade jusqu’au Louvres en papotant. Dernière halte gastronomique gargantuesque chez mes parents, lundi 24, à midi -ma mère nous avait préparé deux énoooormes assiettes de salade du jardin !- et nous nous mettons enfin en route pour la Belgique vers 14h00, pour pouvoir décharger mes meubles trois heures plus tard dans le garage de Patrick, aidés par Stéphane et Marc qui étaient justement dans le coin… Tout va tellement plus vite à quatre. Cela étant, avoir revendu ma machine à laver et mon lit a fortement allégé les opérations.
Petite soirée à la Mirabelle pour fêter mon retour, et nous voilà rejoints par Isabelle Renzetti qui passait par hasard y manger aussi avec un ami comédien. Histoires de cul, éclats de rires, je bois un peu trop et je me mets à tout trouver très amusant. J’ai le sourire, c’est le principal. Je ne veux plus jamais être seul.
Retour sur Paris en train. Première classe grâce à une promo. Et à côté de moi, deux asiatiques très mal élevés ( Décidement c’est une manie chez eux ? L’autre jour c’était chez Flunch, cette fois dans le Thalys ! ) sautent littéralement sur le vin rouge que leur sert le steward, avant de s’endormir et de ronfler si bruyamment que certains voyageurs se mettent à faire du bruit pour les faire taire. Ce qui m’énerve le plus dans ce monde c’est la promiscuité obligée. Je débarque à Paris avec mon petit sac à dos et je file au boulot. A peine arrivé, ma chef m’annonce qu’il y a deux erreurs de caisses qu’elle ne comprends pas. Elle me présente les feuilles de route qui datent de dix jours avant !!! Je crois rêver. Comment puis-je me souvenir d’une simple annotation « Manque 41 € » sur une enveloppe faite il y a autant de temps ? Vraiment ce manque d’organisation m’énerve. J’avais le moral depuis trois jours, et voilà que tout est de nouveau à plat. Je crois que la seule chose qui me ferait penser à autre chose, ce soir, serait de laisser s’envoler ma libido ! Je file donc me faire un sauna à 22h en sortant du boulot, juste après m’être enfilé un maxi menu Giant chez Quick pour amortir le carnet de chèques restaurant que m’offrent gentiment mes parents tous les mois.
Le Sun City est peu rempli à cette heure de la soirée. J’y croise tout de même Eytan, un gars que j’y ai connu deux mois avant. C’est marrant, il m’a dit l’autre jour que, par cette canicule, il ne comprenait pas comment on pouvait se rendre au sauna, mais pourtant il s’y trouve. Les gays, tout un concept. Faut plus chercher à comprendre… N’ayant trouvé personne à mon goût à l’étage, je vais m’allonger sur un transat. A côté de moi, il y a un garçon assez plaisant qui s’étonne que j’ose m’installer à sa droite. Je souris, on se parle, et on finit par rigoler des comportements et des stéréotypes auxquels on peut être confronté dans un endroit comme celui-ci. Direction le jaccuzzi, puis la douche où décision est prise de terminer la nuit dans ma chambre… Pierre est charmant. Il habite à Londres, travaille à Paris. Il veut bien passer la nuit avec moi mais se lèvera tôt car il doit bosser le lendemain. Je prends quelques photos de lui tout nu allongé, puis je lui demande s’il veut bien me laisser le boxer qui lui sert de sous-vêtement et que j’ai enfilé. Il accepte et repartira au petit matin sans rien sous son jeans. Sa peau est très douce et il m’enlace avec une tendresse que je n’attendais pas d’un mec rencontré au sauna. Il m’étreint fort en embrassant ma nuque et l’espace d’une seconde, j’ai envie de pleurer. Tout ça ne tient tellement à rien. Je transpire comme un bœuf dans la nuit alors que lui dort paisiblement. L’air est trop chaud. 07h00 n’ont pas encore sonnées et voilà pourtant Pierre debout et prêt à partir. Un baiser avant qu’il n’emprunte les escaliers, et je referme la porte derrière lui pour m’effondrer dans mon lit, mort de fatigue après un si mauvais sommeil.
Saturday, July 15, 2006
Et rebelotte...
Le réveil a été dur. Surtout que le bipper s’est déclenché à 08h30 parce que je voulais joindre le bureau des services BNP le plus tôt possible pour commander une nouvelle carte bancaire. Mais la fatigue a eu raison de moi et je ne me suis finalement pas décidé à me lever, préférant sombrer dans les bras de Morphée pour quelques heures de plus.
Vers midi, alors que Cédric dormait encore, une fois toutes les questions administratives relatives à mon opposition réglées, je me suis pris le temps de faire des ablutions plus longues qu’à l’ordinaire pour ne pas le réveiller en restant dans la chambre. Quel plaisir de prendre du temps pour soi. Ça faisait longtemps.
Une fois Cédric debout, j’ai allumé mon portable, et quelques minutes plus tard, je recevais un appel de Laurent, un des gars d’hier soir. « - Coucou, c’est Laurent. Ça va ? Vous n’êtes plus en train de dormir ? Je t’appelle pour vous dire qu’on fait une soirée aujourd’hui chez nous. On avait envie que vous veniez… »
Je propose à Cédric qui n’en revient pas qu’il nous rappelle. Tous les mecs qu’on a plus ou moins rencontrés depuis qu’on se fait des soirées dans le milieu gay, nous ont toujours promis de nous rappeler mais ne l’ont jamais fait. On est tous les deux très étonnés, mais ravis.
Malheureusement, Cédric part le lendemain pour Corfou avec sa mère, en vacances. Ils décollent à 07h00 du matin. Alors, il préfère éviter une nouvelle soirée trop tardive, question d’optimaliser son capital sex-appeal. Qu’importe, j’irai tout seul.
22h45.
L’endroit où habitent Laurent et Roberto est tout simplement génial. On dirait « Melrose Place » en vrai, dans Paris. C’est Roberto qui m’ouvre la porte du jardin où trônent des bambous géants. Les autres convives sont déjà assis sur des tabourets, ou en train de discuter dans la pièce principale de la résidence. En fait, Bruno, Laurent, Roberto etc., vivent dans un même lotissement de maisons et partagent l’ensemble de la surface habitable, sans pour autant empiéter les uns sur l’univers des autres, vu qu’ils ont chacun la leur.
Une première margarita en main, je suis Roberto qui me fait visiter et me présente à ses amis. Les espaces sont impressionnants. Tout est décoré avec très bon goût. Je découvre la chambre du haut, attenante à une salle de bain digne des plus beaux hôtels new-look qu’on voit dans les catalogues, puis nous descendons au sous-sol dans une pièce dont ils ont fait une nouvelle chambre car la première se trouvant directement sous une verrière, il y fait assez intenable, m’explique-t-il. On continue vers le dressing duquel il m’ouvre la porte et dans lequel je découvre une impressionnante collection de vêtements de chez Saint Laurent et surtout Vivienne Westwood. Incroyable. Des pièces uniques des années 60 et 70. Mieux que dans un rêve. Il m’explique que son meilleur ami est John… « - Tu sais ? John Galliano… » Je crois m’évanouir. Ce gars est simply too much.
Une fois remontés, nous passons à table. Poulet et pommes de terres au four sont présentés sur la table, tout ce petit monde se pressant de trouver un endroit où s’asseoir pour manger. A peine assis, je reçois la visite de Max, l’un des deux teckels qui partagent la maison. Max est tout noir, et il a visiblement très envie de sauter sur mes genoux. Je pense qu’il a surtout envie de ce qui se trouve dans mon assiette, alors je lui fais un petit non de la tête, mais Roberto m’explique que ce chien ne s’approche jamais des gens qui ne lui sont pas sympathique. Je suis flatté, mais Max ne montera tant que je n’ai pas fini !
Un peu plus tard dans la soirée, Roberto me demande de descendre avec lui au sous-sol. Ils ont envie, un ami et lui, de faire un numéro dansé sur une chanson dont je connaîtrais les paroles. Roberto veut que je fasse Dalida, mais je ne suis pas très enclin à me déguiser en femme aujourd’hui, qui plus est devant une dizaine de personnes que je ne connais pas encore suffisamment. Décision est donc prise de faire « Outside » de George Michael… Il faut bien sûr se costumer. Un perfecto sur mes épaules et des lunettes noires, Roberto et son pote optent pour des perruques longues, question de faire mes girls ! Et là, je vis le moment le plus bizarre de ma petite existence. Je remonte les escaliers et j’entre au milieu de la foule qui hurle et applaudit, mes deux acolytes se prosternant à mes pieds et se roulant au sol ! J’ai du mal à garder mon sérieux, et en oublie même les paroles de mon playback. Visiblement, ce genre de moments délirants fait partie courante de l’existence de cette bande de joyeux lurons, et j’avoue que cela finit par beaucoup m’amuser. Ma troisième margarita y serait-elle pour quelque chose ? Mais du fun, je vais en avoir encore bien davantage…
La sélection musicale d’une des amies de Roberto étant particulièrement kitsch, la chanson « Babuschka » démarre soudain à tue-tête dans les haut-parleurs, et je vois Laurent filer dans la cuisine pour en revenir deux secondes plus tard avec une assiette dans chaque main. « - Oh non ! me dit Bruno, il va encore casser des assiettes ! ». Je pense avoir mal entendu, mais Lauent frappe les deux assiettes l’une contre l’autre avec bonheur. Une fois en haut, une fois en bas, pour enfin les laisser tomber au sol avec délice. Tout le monde est mort de rire, lui en premier, comme un gamin de quatre ans. J’ai chaud. Je m’assieds dans l’un des fauteuils design du salon, lorsque Max refait son apparition. Cette fois, je le laisse monter sur mes cuisses, et comble de l’improbable, moi qui ne suis pas du tout fan des chiens, je le trouve presque aussi sympathique que mon chat. Max est fier comme Artaban, et Roberto me fait de grands sourires. La nuit est déjà bien avancée lorsque Roberto nous fait un autre numéro déjanté avec Bruno. Cette fois c’est « Diamonds are a girl’s best friends ». Applaudissements bien sûr, et rires.
Je promets à Roberto qu’un jour je lui ferai mon numéro de Cher en chaise roulante, ce qui l’amuse terriblement. « - Dommage que Sofia ne soit pas là ! Elle adorerait ! ». Sophia ? « … Copolla ! Chaque fois qu’elle passe sur Paris elle vient me faire un coucou… » Je n’en reviens pas. « Dis-moi Roberto, je peux te demander ce que tu fais dans la vie ? » « Actually, I’m the director of a model agency »… Tout s’éclaire un peu. Roberto est un grand enfant, et ce n’est que plaisir de le voir rigoler. Il vient constamment me demander si ça va, si je n’ai pas l’impression qu’on se paie ma tête, parce que ce n’est pas du tout le cas. “Just be who you are, that’s the way you’re the best”.
Trois heures sonnent, et je me mets en route. Roberto m’accompagne, profitant de mon départ pour faire promener les chiens et m’indiquer un taxi. Je suis heureux. Quelqu’un m’apprécie pour ce que je suis, et je ne me sens pas obligé de justifier mon existence… Avant de grimper dans le taxi qui me ramène chez moi, Roberto me dis qu’il nous invite volontiers Cédric et moi, dans leur maison de vacance en Italie. « - Dis-moi juste combien coûtent les billets d’avions, et on se charge du reste… » Je n’en crois pas mes oreilles. « - Tu sais, quand vous aurez l’argent vous aurez l’argent. Pour le moment, il faut qu’on vous aide. Vous êtes jeunes… ».
J’arrive chez moi vingt minutes plus tard et je m’endors facilement… Mais alors facilement…
Vers midi, alors que Cédric dormait encore, une fois toutes les questions administratives relatives à mon opposition réglées, je me suis pris le temps de faire des ablutions plus longues qu’à l’ordinaire pour ne pas le réveiller en restant dans la chambre. Quel plaisir de prendre du temps pour soi. Ça faisait longtemps.
Une fois Cédric debout, j’ai allumé mon portable, et quelques minutes plus tard, je recevais un appel de Laurent, un des gars d’hier soir. « - Coucou, c’est Laurent. Ça va ? Vous n’êtes plus en train de dormir ? Je t’appelle pour vous dire qu’on fait une soirée aujourd’hui chez nous. On avait envie que vous veniez… »
Je propose à Cédric qui n’en revient pas qu’il nous rappelle. Tous les mecs qu’on a plus ou moins rencontrés depuis qu’on se fait des soirées dans le milieu gay, nous ont toujours promis de nous rappeler mais ne l’ont jamais fait. On est tous les deux très étonnés, mais ravis.
Malheureusement, Cédric part le lendemain pour Corfou avec sa mère, en vacances. Ils décollent à 07h00 du matin. Alors, il préfère éviter une nouvelle soirée trop tardive, question d’optimaliser son capital sex-appeal. Qu’importe, j’irai tout seul.
22h45.
L’endroit où habitent Laurent et Roberto est tout simplement génial. On dirait « Melrose Place » en vrai, dans Paris. C’est Roberto qui m’ouvre la porte du jardin où trônent des bambous géants. Les autres convives sont déjà assis sur des tabourets, ou en train de discuter dans la pièce principale de la résidence. En fait, Bruno, Laurent, Roberto etc., vivent dans un même lotissement de maisons et partagent l’ensemble de la surface habitable, sans pour autant empiéter les uns sur l’univers des autres, vu qu’ils ont chacun la leur.
Une première margarita en main, je suis Roberto qui me fait visiter et me présente à ses amis. Les espaces sont impressionnants. Tout est décoré avec très bon goût. Je découvre la chambre du haut, attenante à une salle de bain digne des plus beaux hôtels new-look qu’on voit dans les catalogues, puis nous descendons au sous-sol dans une pièce dont ils ont fait une nouvelle chambre car la première se trouvant directement sous une verrière, il y fait assez intenable, m’explique-t-il. On continue vers le dressing duquel il m’ouvre la porte et dans lequel je découvre une impressionnante collection de vêtements de chez Saint Laurent et surtout Vivienne Westwood. Incroyable. Des pièces uniques des années 60 et 70. Mieux que dans un rêve. Il m’explique que son meilleur ami est John… « - Tu sais ? John Galliano… » Je crois m’évanouir. Ce gars est simply too much.
Une fois remontés, nous passons à table. Poulet et pommes de terres au four sont présentés sur la table, tout ce petit monde se pressant de trouver un endroit où s’asseoir pour manger. A peine assis, je reçois la visite de Max, l’un des deux teckels qui partagent la maison. Max est tout noir, et il a visiblement très envie de sauter sur mes genoux. Je pense qu’il a surtout envie de ce qui se trouve dans mon assiette, alors je lui fais un petit non de la tête, mais Roberto m’explique que ce chien ne s’approche jamais des gens qui ne lui sont pas sympathique. Je suis flatté, mais Max ne montera tant que je n’ai pas fini !
Un peu plus tard dans la soirée, Roberto me demande de descendre avec lui au sous-sol. Ils ont envie, un ami et lui, de faire un numéro dansé sur une chanson dont je connaîtrais les paroles. Roberto veut que je fasse Dalida, mais je ne suis pas très enclin à me déguiser en femme aujourd’hui, qui plus est devant une dizaine de personnes que je ne connais pas encore suffisamment. Décision est donc prise de faire « Outside » de George Michael… Il faut bien sûr se costumer. Un perfecto sur mes épaules et des lunettes noires, Roberto et son pote optent pour des perruques longues, question de faire mes girls ! Et là, je vis le moment le plus bizarre de ma petite existence. Je remonte les escaliers et j’entre au milieu de la foule qui hurle et applaudit, mes deux acolytes se prosternant à mes pieds et se roulant au sol ! J’ai du mal à garder mon sérieux, et en oublie même les paroles de mon playback. Visiblement, ce genre de moments délirants fait partie courante de l’existence de cette bande de joyeux lurons, et j’avoue que cela finit par beaucoup m’amuser. Ma troisième margarita y serait-elle pour quelque chose ? Mais du fun, je vais en avoir encore bien davantage…
La sélection musicale d’une des amies de Roberto étant particulièrement kitsch, la chanson « Babuschka » démarre soudain à tue-tête dans les haut-parleurs, et je vois Laurent filer dans la cuisine pour en revenir deux secondes plus tard avec une assiette dans chaque main. « - Oh non ! me dit Bruno, il va encore casser des assiettes ! ». Je pense avoir mal entendu, mais Lauent frappe les deux assiettes l’une contre l’autre avec bonheur. Une fois en haut, une fois en bas, pour enfin les laisser tomber au sol avec délice. Tout le monde est mort de rire, lui en premier, comme un gamin de quatre ans. J’ai chaud. Je m’assieds dans l’un des fauteuils design du salon, lorsque Max refait son apparition. Cette fois, je le laisse monter sur mes cuisses, et comble de l’improbable, moi qui ne suis pas du tout fan des chiens, je le trouve presque aussi sympathique que mon chat. Max est fier comme Artaban, et Roberto me fait de grands sourires. La nuit est déjà bien avancée lorsque Roberto nous fait un autre numéro déjanté avec Bruno. Cette fois c’est « Diamonds are a girl’s best friends ». Applaudissements bien sûr, et rires.
Je promets à Roberto qu’un jour je lui ferai mon numéro de Cher en chaise roulante, ce qui l’amuse terriblement. « - Dommage que Sofia ne soit pas là ! Elle adorerait ! ». Sophia ? « … Copolla ! Chaque fois qu’elle passe sur Paris elle vient me faire un coucou… » Je n’en reviens pas. « Dis-moi Roberto, je peux te demander ce que tu fais dans la vie ? » « Actually, I’m the director of a model agency »… Tout s’éclaire un peu. Roberto est un grand enfant, et ce n’est que plaisir de le voir rigoler. Il vient constamment me demander si ça va, si je n’ai pas l’impression qu’on se paie ma tête, parce que ce n’est pas du tout le cas. “Just be who you are, that’s the way you’re the best”.
Trois heures sonnent, et je me mets en route. Roberto m’accompagne, profitant de mon départ pour faire promener les chiens et m’indiquer un taxi. Je suis heureux. Quelqu’un m’apprécie pour ce que je suis, et je ne me sens pas obligé de justifier mon existence… Avant de grimper dans le taxi qui me ramène chez moi, Roberto me dis qu’il nous invite volontiers Cédric et moi, dans leur maison de vacance en Italie. « - Dis-moi juste combien coûtent les billets d’avions, et on se charge du reste… » Je n’en crois pas mes oreilles. « - Tu sais, quand vous aurez l’argent vous aurez l’argent. Pour le moment, il faut qu’on vous aide. Vous êtes jeunes… ».
J’arrive chez moi vingt minutes plus tard et je m’endors facilement… Mais alors facilement…
Bruno, Laurent, Roberto et tous les autres...
Qui aurait pu prédire que la dernière soirée au TANGO avec Cédric avant mon départ serait celle de toutes les possibilités en matière de rencontre ? Certainement ni lui ni moi…
Il est des choses qui ne s’expliquent pas, et ce doit être ça qu’on appelle le bonheur.
Il était temps que je me fasse couper les cheveux. Ça y est, c’est fait !
Non sans mal, parce que j’avais oublié qu’en France, le 14 juillet tout est fermé et que du coup le seul salon que je sois arrivé à trouver c’est le TONI & GUY de la rue Tiquetonne après deux heures de marche… Mais bon ça y est, j’ai évité l’ulcère, je suis beau comme un acteur X dans ma salopette Fabien Nobile et tous les garçons du Marais se retournent sur mon passage ! Alors vive l’été qui est enfin là !
Cédric, qui devait venir me chercher au théâtre à 22h pour que nous filions nous préparer chez moi comme à l’ordinaire, m’appelle vers 21h30 pour me demander si ça ne me dérange pas qu’il me rejoigne directement chez moi, parce qu’apparemment il a une idée de cadeau pour moi qui risque de le mettre en retard au rendez-vous initialement prévu… Pas de souci, on se retrouvera donc une petite heure plus tard à l’appartement.
Sur le quai du métro, nouvel appel : « - Dis-moi… Plutôt Formidable ou Féerie ? » et le voilà qui raccroche aussitôt ma réponse donnée. Je commence à avoir ma petite idée, mais je ne veux rien prévoir, car après tout, qui sait ? Il va peut être simplement m’offrir une carte postale pour déconner ?
Trois odeurs de transpiration et deux d’enfant sale plus loin, j’arrive à mon appart, et alors que je suis en train de manger mon bloc de poisson pané avec une portion de blé complet que j’ai stupidement fait valdinguer dans l’eau de vaisselle avant de me la servir, on sonne à la porte. Cédric débarque, hystérique, avec deux sacs d’achats du Moulin Rouge. Ce garçon est fou, mais c’est un plaisir… « -Tiens, celui là est pour toi ! » J’ouvre mon paquet et y découvre le cd de la bande originale de la nouvelle revue ! Ça y est, je suis hystérique à mon tour ! « - Et je t’ai acheté le stylo pour qu’on l’aie tous les deux mais surtout parce que je voulais avoir un sac avec marqué Moulin Rouge moi aussi ! » Trois embrassades, et le cd tourne déjà dans la chaîne hifi ! Nous mimons les Doris Girls sur leur grand escalier. Débiles, nous ? Que penser alors des petits maillots en skaï vert et bleu électrique que nous nous sommes payés en solde, il y a une semaine chez IEM ?
Dernière retouche gloss pour Cédric, un peu de gomme sèche dans mes cheveux et nous voilà en route pour retrouver Jennifer que j’ai croisée dans la journée et qui nous accompagne à ce fameux bal « Francofollies » du Tango. ( Une soirée avec que de la chanson française ! Que demande le peuple ? )
Cependant, ça démarre mal !
Il n’y a personne. A part deux couples ringards qui valsent sur le parquet de danse au son de l’accordéon. Cédric me montre sur le programme qu’une soirée spéciale a eu lieu la veille. Y aurait-il moins de monde à cause de cela ? Nous verrons bien. A 01h00, si ça n’a pas changé, on s’en va… On discute de conneries avec Jennifer et on est en train de faire les imbéciles avec nos panachés, lorsqu’un groupe de mecs entre trente cinq et quarante cinq ans débarque à la table toute proche de la nôtre. L’un d’eux est visiblement atterré par la sélection musicale, alors qu’un autre adore le glam-kitsch des faces B des disques qui passent ! De notre côté nous ânonnons les morceaux avec bonheur. Au son du Madison, Jennifer se lève pour aller danser en compagnie des autres amateurs. Elle est très douée ! On dirait presque que c’est elle qui mène la danse. Cédric et moi sommes morts de rire, et on applaudit comme des sots, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de l’homme qui adore l’endroit. Puis soudain, la sélection musicale vire au « French Disco », alors Cédric et moi ne tenant plus, commençons à hurler les paroles que nous connaissons. “-Look, dear ! They know the lyrics. They’re so young but they know the lyrics of these old songs ! Comment vous connaissez ces chansons ?” Premier contact établi !
Ils sont tous très amusants et après leur avoir expliqué que mon premier 33 tours était un album de Sheila, notre adoption est signée. L’un d’eux me dit « On doit s’échanger les numéros de téléphone pour se revoir ! » Mais sur le moment, je ne sais pas trop… « -Well, who knows ? Maybe later… » dis-je, un peu embarrassé avant d’aller rejoindre Cédric qui danse sur « Poupée de cire, poupée de son » comme un dingue. Nous voilà reines du dance-floor en trois secondes. Les gens s’écartent pour nous laisser chorégraphier au mieux notre performance. Je m’éclate comme un fou !
La soirée qui avait bizarrement commencée est en train de prendre un tournant magique. Ça faisait des lustres que je ne m’étais pas autant amusé. Et surtout c’est la première fois que nous rencontrons vraiment des gens sympas ! Cédric est déchaîné, moi aussi et Jennifer semble ravie. Il fait chaud, nous avons soif, mais fauchés comme des étudiants, nous n’avons plus un sou… Alors en rigolant, Cédric crie « Qui nous paye un verre ? » et deux minutes après, trois boissons sont posées devant nous. J’hallucine. En plus d’avoir le sens de l’humour, ces mecs sont trop choux !
On danse, on se raconte un peu les uns aux autres, on re-danse, et on se re-raconte. Puis quand l’heure de filer à l’INSOLITE -sur propositon de Roberto- arrive, je me rends compte que j’ai perdu ma carte bleue. Aïe ! Il est trois heures du matin, je retourne vite faire un check-up dans la boîte... Rien. Nous voilà donc devant le guichet automatique pour que je fasse opposition. Mais je ne veux pas laisser ce détail entacher notre folle nuit ! En voiture, Simone ! Après avoir embrassé Jennifer qui nous quitte, nous entrons à quatre dans un taxi en direction de l’INSOLITE !
Le petit escalier de ce vieux disco-bar me fait penser à l’entrée du Stonewall Inn de New York, tel que le présente Nigel Finch dans son film du même nom. L’ambiance est à la fête et nous découvrons un antre de folie en arrivant en bas. Roberto me paie un gin-tonique ( Plus gin que tonic d’ailleurs ! ) et il me raconte plein de choses amusantes sur sa relation de couple avec Laurent qui est parmi nous… La musique va un peu fort, on transpire, mais rien ne pourrait arrêter mon plaisir en ce moment.
Je me retourne, et me rends compte que le garçon qui s’occupe du vestiaire est le vendeur de la boutique Fabien Nobile dans laquelle j’ai acheté la salopette que je porte, une semaine plus tôt. Le monde est petit ! Dernières histoires et nous voilà en train d’échanger nos numéros de téléphone avant de partir… Ce qui est certain c’est que nous allons bien, très bien dormir.
PS : Et que penser de Piero, le bel italien faisant partie du groupe, qui deux secondes après m’avoir vu, m’as dit « - Tu es belge, comédien, et tu as une sœur ! » ? Rien… si ce n’est qu’arriver à l’embrasser juste avant de partir n’aura pas été facile mais délicieux.
Il est des choses qui ne s’expliquent pas, et ce doit être ça qu’on appelle le bonheur.
Il était temps que je me fasse couper les cheveux. Ça y est, c’est fait !
Non sans mal, parce que j’avais oublié qu’en France, le 14 juillet tout est fermé et que du coup le seul salon que je sois arrivé à trouver c’est le TONI & GUY de la rue Tiquetonne après deux heures de marche… Mais bon ça y est, j’ai évité l’ulcère, je suis beau comme un acteur X dans ma salopette Fabien Nobile et tous les garçons du Marais se retournent sur mon passage ! Alors vive l’été qui est enfin là !
Cédric, qui devait venir me chercher au théâtre à 22h pour que nous filions nous préparer chez moi comme à l’ordinaire, m’appelle vers 21h30 pour me demander si ça ne me dérange pas qu’il me rejoigne directement chez moi, parce qu’apparemment il a une idée de cadeau pour moi qui risque de le mettre en retard au rendez-vous initialement prévu… Pas de souci, on se retrouvera donc une petite heure plus tard à l’appartement.
Sur le quai du métro, nouvel appel : « - Dis-moi… Plutôt Formidable ou Féerie ? » et le voilà qui raccroche aussitôt ma réponse donnée. Je commence à avoir ma petite idée, mais je ne veux rien prévoir, car après tout, qui sait ? Il va peut être simplement m’offrir une carte postale pour déconner ?
Trois odeurs de transpiration et deux d’enfant sale plus loin, j’arrive à mon appart, et alors que je suis en train de manger mon bloc de poisson pané avec une portion de blé complet que j’ai stupidement fait valdinguer dans l’eau de vaisselle avant de me la servir, on sonne à la porte. Cédric débarque, hystérique, avec deux sacs d’achats du Moulin Rouge. Ce garçon est fou, mais c’est un plaisir… « -Tiens, celui là est pour toi ! » J’ouvre mon paquet et y découvre le cd de la bande originale de la nouvelle revue ! Ça y est, je suis hystérique à mon tour ! « - Et je t’ai acheté le stylo pour qu’on l’aie tous les deux mais surtout parce que je voulais avoir un sac avec marqué Moulin Rouge moi aussi ! » Trois embrassades, et le cd tourne déjà dans la chaîne hifi ! Nous mimons les Doris Girls sur leur grand escalier. Débiles, nous ? Que penser alors des petits maillots en skaï vert et bleu électrique que nous nous sommes payés en solde, il y a une semaine chez IEM ?
Dernière retouche gloss pour Cédric, un peu de gomme sèche dans mes cheveux et nous voilà en route pour retrouver Jennifer que j’ai croisée dans la journée et qui nous accompagne à ce fameux bal « Francofollies » du Tango. ( Une soirée avec que de la chanson française ! Que demande le peuple ? )
Cependant, ça démarre mal !
Il n’y a personne. A part deux couples ringards qui valsent sur le parquet de danse au son de l’accordéon. Cédric me montre sur le programme qu’une soirée spéciale a eu lieu la veille. Y aurait-il moins de monde à cause de cela ? Nous verrons bien. A 01h00, si ça n’a pas changé, on s’en va… On discute de conneries avec Jennifer et on est en train de faire les imbéciles avec nos panachés, lorsqu’un groupe de mecs entre trente cinq et quarante cinq ans débarque à la table toute proche de la nôtre. L’un d’eux est visiblement atterré par la sélection musicale, alors qu’un autre adore le glam-kitsch des faces B des disques qui passent ! De notre côté nous ânonnons les morceaux avec bonheur. Au son du Madison, Jennifer se lève pour aller danser en compagnie des autres amateurs. Elle est très douée ! On dirait presque que c’est elle qui mène la danse. Cédric et moi sommes morts de rire, et on applaudit comme des sots, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de l’homme qui adore l’endroit. Puis soudain, la sélection musicale vire au « French Disco », alors Cédric et moi ne tenant plus, commençons à hurler les paroles que nous connaissons. “-Look, dear ! They know the lyrics. They’re so young but they know the lyrics of these old songs ! Comment vous connaissez ces chansons ?” Premier contact établi !
Ils sont tous très amusants et après leur avoir expliqué que mon premier 33 tours était un album de Sheila, notre adoption est signée. L’un d’eux me dit « On doit s’échanger les numéros de téléphone pour se revoir ! » Mais sur le moment, je ne sais pas trop… « -Well, who knows ? Maybe later… » dis-je, un peu embarrassé avant d’aller rejoindre Cédric qui danse sur « Poupée de cire, poupée de son » comme un dingue. Nous voilà reines du dance-floor en trois secondes. Les gens s’écartent pour nous laisser chorégraphier au mieux notre performance. Je m’éclate comme un fou !
La soirée qui avait bizarrement commencée est en train de prendre un tournant magique. Ça faisait des lustres que je ne m’étais pas autant amusé. Et surtout c’est la première fois que nous rencontrons vraiment des gens sympas ! Cédric est déchaîné, moi aussi et Jennifer semble ravie. Il fait chaud, nous avons soif, mais fauchés comme des étudiants, nous n’avons plus un sou… Alors en rigolant, Cédric crie « Qui nous paye un verre ? » et deux minutes après, trois boissons sont posées devant nous. J’hallucine. En plus d’avoir le sens de l’humour, ces mecs sont trop choux !
On danse, on se raconte un peu les uns aux autres, on re-danse, et on se re-raconte. Puis quand l’heure de filer à l’INSOLITE -sur propositon de Roberto- arrive, je me rends compte que j’ai perdu ma carte bleue. Aïe ! Il est trois heures du matin, je retourne vite faire un check-up dans la boîte... Rien. Nous voilà donc devant le guichet automatique pour que je fasse opposition. Mais je ne veux pas laisser ce détail entacher notre folle nuit ! En voiture, Simone ! Après avoir embrassé Jennifer qui nous quitte, nous entrons à quatre dans un taxi en direction de l’INSOLITE !
Le petit escalier de ce vieux disco-bar me fait penser à l’entrée du Stonewall Inn de New York, tel que le présente Nigel Finch dans son film du même nom. L’ambiance est à la fête et nous découvrons un antre de folie en arrivant en bas. Roberto me paie un gin-tonique ( Plus gin que tonic d’ailleurs ! ) et il me raconte plein de choses amusantes sur sa relation de couple avec Laurent qui est parmi nous… La musique va un peu fort, on transpire, mais rien ne pourrait arrêter mon plaisir en ce moment.
Je me retourne, et me rends compte que le garçon qui s’occupe du vestiaire est le vendeur de la boutique Fabien Nobile dans laquelle j’ai acheté la salopette que je porte, une semaine plus tôt. Le monde est petit ! Dernières histoires et nous voilà en train d’échanger nos numéros de téléphone avant de partir… Ce qui est certain c’est que nous allons bien, très bien dormir.
PS : Et que penser de Piero, le bel italien faisant partie du groupe, qui deux secondes après m’avoir vu, m’as dit « - Tu es belge, comédien, et tu as une sœur ! » ? Rien… si ce n’est qu’arriver à l’embrasser juste avant de partir n’aura pas été facile mais délicieux.
Tuesday, July 11, 2006
Au feu !
Mais d’où me vient cette envie perpétuelle de sexe, nom d’une pipe ? ( C’est le cas de le dire ) Voilà plus d’un mois que pas une journée ne se passe sans que le loup qui sommeille dans mes veines ne soit sur le qui-vive. J’ai envie de sexe tout le temps et partout… Un véritable obsédé ! Tout est prétexte à déviation sexuelle. Un regard un peu insistant dans la rue, et je m’imagine en pleins ébats quelques instants plus tard, avec le garçon en question. Chose qui n’arrive pas bien entendu, parce que pour ça le Marais est la zone la plus frustrante de Paris ! Tout le monde se mate, mais les mecs sont tellement prétentieux et ont tellement peur de rater quelque chose de mieux un peu plus loin, que personne ne fait jamais rien au final. Les hommes baissent les yeux quand on leur sourit et le contact physique est carrément banni. Internet a vraiment fait des petits miracles au niveau de la communication entre les êtres humains… L’autre jour, j’ai glissé un ticket de paiement Starbucks avec « Vous êtes sublime » et mon numéro de téléphone écrits au verso, dans la poche arrière du jeans d’un garçon que j’avais observé en buvant mon Frappucinno dominical avec Cédric. Pas de réponse ! Pas même un sms pour me dire que j’étais un pauvre connard.
Idem deux jours plus tard avec un spectateur qui était arrivé en retard au théâtre. Lorsqu’il avait voulu entrer dans la salle je lui avais demandé si son téléphone portable était bien éteint, sans quoi je serais obligé de le fesser, sur quoi il m’avait glissé à l’oreille « Avec plaisir » tout bas avant d’aller s’asseoir. Avant la fin de la représentation, je lui avais rédigé une missive que j’avais mise sous enveloppe, dans laquelle je lui disais que j’étais très sérieux concernant les fessées et que si l’une de ses soirées de juillet se libérait, il ne devait pas hésiter à m’appeler au numéro que je lui avais laissé. Jamais de nouvelles non plus… Alors je me dis que je dois passer pour le demeuré de service à oser comme cela entrer vraiment en contact avec les gens ! Toujours est-il que du coup, côté cul ça n’avance pas des masses. Et je commence un peu à en avoir marre de farcir les Falcon en boucle.
Idem deux jours plus tard avec un spectateur qui était arrivé en retard au théâtre. Lorsqu’il avait voulu entrer dans la salle je lui avais demandé si son téléphone portable était bien éteint, sans quoi je serais obligé de le fesser, sur quoi il m’avait glissé à l’oreille « Avec plaisir » tout bas avant d’aller s’asseoir. Avant la fin de la représentation, je lui avais rédigé une missive que j’avais mise sous enveloppe, dans laquelle je lui disais que j’étais très sérieux concernant les fessées et que si l’une de ses soirées de juillet se libérait, il ne devait pas hésiter à m’appeler au numéro que je lui avais laissé. Jamais de nouvelles non plus… Alors je me dis que je dois passer pour le demeuré de service à oser comme cela entrer vraiment en contact avec les gens ! Toujours est-il que du coup, côté cul ça n’avance pas des masses. Et je commence un peu à en avoir marre de farcir les Falcon en boucle.
Sunday, July 02, 2006
Noyé dans la connerie
Rien ne nous réuni autant que le foot ! Tu parles…
Rien ne nous réuni autant que la connerie, oui !
Et quand en plus le phénomène frappe dans la capitale, on a de quoi atteindre des sommets. La France a joué, la France a gagné et la terre a tremblé, alors que l’équipe nationale n’est qualifiée que pour la demi-finale. Je suis atterré par le comportement festif démesuré du supporter lamda ! Dire qu’on va se coltiner ça jusqu’à ce que les bleus se fassent éliminer. Vivement que ce soit fait !
Parce que si ils ne sentent déjà plus pisser maintenant… Qu’est-ce que ce sera s’ils gagnent la coupe du monde ?
Le football brasse, en temps normal, une certaine catégorie de gens, on le savait, mais à la veille des qualifications importantes, ce sport fait sortir tout ce qu’on a de plus populaire ( dans le plus mauvais sens du terme ) sur les trottoirs et la bière coule à grands flots dans la gorge déployée des vrais hommes… Un vrai scénario de Falcon. A la différence près que dans un Falcon, le football ne serait que le prétexte à une bonne partie de fers en l’air !
Cédric était venu me rejoindre à la sortie de mon travail, comme à l’accoutumée, pour que nous allions manger un bout dans le centre-ville, avant de sortir nous amuser… Mais c’était sans compter sur l’affluence ! Des centaines de personnes observaient la retransmission du match France-Brésil sur les écrans télévisés accrochés aux murs des bistrots. On avait du mal à passer dans les rues, tant la foule était compacte. Terrifiant.
Arrivés au Daily Monop’ -le magasin de prêt-à-manger où, bien entendu, la musique avait été remplacée par les commentaires des journalistes sportifs- nous prenons une pause alimentaire, assis sur les sympathiques tabourets recouverts de gazon synthétique, lorsque qu’un jeune homme de couleur, assis derrière nous et sous l’emprise de l’alcool, nous interpelle agressivement. « - Wouaiiiii ! » Pas de réaction. Cédric et moi, nous contentons d’ignorer en continuant d’avaler nos taboulés respectifs. Mais soudain, quelque chose heurte la visière de ma casquette. Le mec vient de me jeter un morceau de pizza au visage. Toujours pas de réaction. Si nous mangeons calmement, sans le considérer, il va se désintéresser puis partir, c’est sûr. Malheureusement, il se lève et s’approche. « - Bon appétit, les gars. »
Je regarde Cédric qui est de plus en plus mal à l’aise. « - Bandes d’enculés, va ! » et le mec nous tape ses mains dans le dos avant de s’en aller plus loin.
Et voilà. Il me semblait bien que l’injure tardait à venir. Et bien entendu, pas une once de réaction de la part du vigile responsable de la sécurité de l’établissement, car visiblement c’est un ami. Cédric me demande poliment si on peut partir. Ce à quoi je rétorque que je commence à en avoir marre de devoir constamment avoir honte de ce que je suis pour être toléré dans la société. Mais nous partons tout de même, car Cédric s’est fait agresser par un homme noir quelques temps auparavant, et il n’est pas encore remis psychologiquement.
Juste une injure… Comme ça. Pour le fun. On ne met pas quelqu’un en prison pour cela, donc pourquoi s’en priver ? Personne n’aurait rien vu de toute manière. Les employés du magasin auraient certainement été en train de regarder ailleurs, ou d’écouter les commentaires radios…
Et je vous passerai les détails du type qui nous a lancé « - Alors ? On est tout tristes parce qu’on est tous seuls ce soir, les minous ? » alors que nous essayions de passer dans la masse de gens agglutinée sur l’un des trottoirs du Marais… Un comble : Se faire insulter dans le lieu même où l’on croit pouvoir se sentir en sécurité.
J’ai vraiment des envies de tuer, certaines fois. Et le pire, c’est que ce ne serait que par plaisir !
Vive le patinage artistique, bande de dégénérés…
Rien ne nous réuni autant que la connerie, oui !
Et quand en plus le phénomène frappe dans la capitale, on a de quoi atteindre des sommets. La France a joué, la France a gagné et la terre a tremblé, alors que l’équipe nationale n’est qualifiée que pour la demi-finale. Je suis atterré par le comportement festif démesuré du supporter lamda ! Dire qu’on va se coltiner ça jusqu’à ce que les bleus se fassent éliminer. Vivement que ce soit fait !
Parce que si ils ne sentent déjà plus pisser maintenant… Qu’est-ce que ce sera s’ils gagnent la coupe du monde ?
Le football brasse, en temps normal, une certaine catégorie de gens, on le savait, mais à la veille des qualifications importantes, ce sport fait sortir tout ce qu’on a de plus populaire ( dans le plus mauvais sens du terme ) sur les trottoirs et la bière coule à grands flots dans la gorge déployée des vrais hommes… Un vrai scénario de Falcon. A la différence près que dans un Falcon, le football ne serait que le prétexte à une bonne partie de fers en l’air !
Cédric était venu me rejoindre à la sortie de mon travail, comme à l’accoutumée, pour que nous allions manger un bout dans le centre-ville, avant de sortir nous amuser… Mais c’était sans compter sur l’affluence ! Des centaines de personnes observaient la retransmission du match France-Brésil sur les écrans télévisés accrochés aux murs des bistrots. On avait du mal à passer dans les rues, tant la foule était compacte. Terrifiant.
Arrivés au Daily Monop’ -le magasin de prêt-à-manger où, bien entendu, la musique avait été remplacée par les commentaires des journalistes sportifs- nous prenons une pause alimentaire, assis sur les sympathiques tabourets recouverts de gazon synthétique, lorsque qu’un jeune homme de couleur, assis derrière nous et sous l’emprise de l’alcool, nous interpelle agressivement. « - Wouaiiiii ! » Pas de réaction. Cédric et moi, nous contentons d’ignorer en continuant d’avaler nos taboulés respectifs. Mais soudain, quelque chose heurte la visière de ma casquette. Le mec vient de me jeter un morceau de pizza au visage. Toujours pas de réaction. Si nous mangeons calmement, sans le considérer, il va se désintéresser puis partir, c’est sûr. Malheureusement, il se lève et s’approche. « - Bon appétit, les gars. »
Je regarde Cédric qui est de plus en plus mal à l’aise. « - Bandes d’enculés, va ! » et le mec nous tape ses mains dans le dos avant de s’en aller plus loin.
Et voilà. Il me semblait bien que l’injure tardait à venir. Et bien entendu, pas une once de réaction de la part du vigile responsable de la sécurité de l’établissement, car visiblement c’est un ami. Cédric me demande poliment si on peut partir. Ce à quoi je rétorque que je commence à en avoir marre de devoir constamment avoir honte de ce que je suis pour être toléré dans la société. Mais nous partons tout de même, car Cédric s’est fait agresser par un homme noir quelques temps auparavant, et il n’est pas encore remis psychologiquement.
Juste une injure… Comme ça. Pour le fun. On ne met pas quelqu’un en prison pour cela, donc pourquoi s’en priver ? Personne n’aurait rien vu de toute manière. Les employés du magasin auraient certainement été en train de regarder ailleurs, ou d’écouter les commentaires radios…
Et je vous passerai les détails du type qui nous a lancé « - Alors ? On est tout tristes parce qu’on est tous seuls ce soir, les minous ? » alors que nous essayions de passer dans la masse de gens agglutinée sur l’un des trottoirs du Marais… Un comble : Se faire insulter dans le lieu même où l’on croit pouvoir se sentir en sécurité.
J’ai vraiment des envies de tuer, certaines fois. Et le pire, c’est que ce ne serait que par plaisir !
Vive le patinage artistique, bande de dégénérés…
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