Qui aurait pu prédire que la dernière soirée au TANGO avec Cédric avant mon départ serait celle de toutes les possibilités en matière de rencontre ? Certainement ni lui ni moi…
Il est des choses qui ne s’expliquent pas, et ce doit être ça qu’on appelle le bonheur.
Il était temps que je me fasse couper les cheveux. Ça y est, c’est fait !
Non sans mal, parce que j’avais oublié qu’en France, le 14 juillet tout est fermé et que du coup le seul salon que je sois arrivé à trouver c’est le TONI & GUY de la rue Tiquetonne après deux heures de marche… Mais bon ça y est, j’ai évité l’ulcère, je suis beau comme un acteur X dans ma salopette Fabien Nobile et tous les garçons du Marais se retournent sur mon passage ! Alors vive l’été qui est enfin là !
Cédric, qui devait venir me chercher au théâtre à 22h pour que nous filions nous préparer chez moi comme à l’ordinaire, m’appelle vers 21h30 pour me demander si ça ne me dérange pas qu’il me rejoigne directement chez moi, parce qu’apparemment il a une idée de cadeau pour moi qui risque de le mettre en retard au rendez-vous initialement prévu… Pas de souci, on se retrouvera donc une petite heure plus tard à l’appartement.
Sur le quai du métro, nouvel appel : « - Dis-moi… Plutôt Formidable ou Féerie ? » et le voilà qui raccroche aussitôt ma réponse donnée. Je commence à avoir ma petite idée, mais je ne veux rien prévoir, car après tout, qui sait ? Il va peut être simplement m’offrir une carte postale pour déconner ?
Trois odeurs de transpiration et deux d’enfant sale plus loin, j’arrive à mon appart, et alors que je suis en train de manger mon bloc de poisson pané avec une portion de blé complet que j’ai stupidement fait valdinguer dans l’eau de vaisselle avant de me la servir, on sonne à la porte. Cédric débarque, hystérique, avec deux sacs d’achats du Moulin Rouge. Ce garçon est fou, mais c’est un plaisir… « -Tiens, celui là est pour toi ! » J’ouvre mon paquet et y découvre le cd de la bande originale de la nouvelle revue ! Ça y est, je suis hystérique à mon tour ! « - Et je t’ai acheté le stylo pour qu’on l’aie tous les deux mais surtout parce que je voulais avoir un sac avec marqué Moulin Rouge moi aussi ! » Trois embrassades, et le cd tourne déjà dans la chaîne hifi ! Nous mimons les Doris Girls sur leur grand escalier. Débiles, nous ? Que penser alors des petits maillots en skaï vert et bleu électrique que nous nous sommes payés en solde, il y a une semaine chez IEM ?
Dernière retouche gloss pour Cédric, un peu de gomme sèche dans mes cheveux et nous voilà en route pour retrouver Jennifer que j’ai croisée dans la journée et qui nous accompagne à ce fameux bal « Francofollies » du Tango. ( Une soirée avec que de la chanson française ! Que demande le peuple ? )
Cependant, ça démarre mal !
Il n’y a personne. A part deux couples ringards qui valsent sur le parquet de danse au son de l’accordéon. Cédric me montre sur le programme qu’une soirée spéciale a eu lieu la veille. Y aurait-il moins de monde à cause de cela ? Nous verrons bien. A 01h00, si ça n’a pas changé, on s’en va… On discute de conneries avec Jennifer et on est en train de faire les imbéciles avec nos panachés, lorsqu’un groupe de mecs entre trente cinq et quarante cinq ans débarque à la table toute proche de la nôtre. L’un d’eux est visiblement atterré par la sélection musicale, alors qu’un autre adore le glam-kitsch des faces B des disques qui passent ! De notre côté nous ânonnons les morceaux avec bonheur. Au son du Madison, Jennifer se lève pour aller danser en compagnie des autres amateurs. Elle est très douée ! On dirait presque que c’est elle qui mène la danse. Cédric et moi sommes morts de rire, et on applaudit comme des sots, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de l’homme qui adore l’endroit. Puis soudain, la sélection musicale vire au « French Disco », alors Cédric et moi ne tenant plus, commençons à hurler les paroles que nous connaissons. “-Look, dear ! They know the lyrics. They’re so young but they know the lyrics of these old songs ! Comment vous connaissez ces chansons ?” Premier contact établi !
Ils sont tous très amusants et après leur avoir expliqué que mon premier 33 tours était un album de Sheila, notre adoption est signée. L’un d’eux me dit « On doit s’échanger les numéros de téléphone pour se revoir ! » Mais sur le moment, je ne sais pas trop… « -Well, who knows ? Maybe later… » dis-je, un peu embarrassé avant d’aller rejoindre Cédric qui danse sur « Poupée de cire, poupée de son » comme un dingue. Nous voilà reines du dance-floor en trois secondes. Les gens s’écartent pour nous laisser chorégraphier au mieux notre performance. Je m’éclate comme un fou !
La soirée qui avait bizarrement commencée est en train de prendre un tournant magique. Ça faisait des lustres que je ne m’étais pas autant amusé. Et surtout c’est la première fois que nous rencontrons vraiment des gens sympas ! Cédric est déchaîné, moi aussi et Jennifer semble ravie. Il fait chaud, nous avons soif, mais fauchés comme des étudiants, nous n’avons plus un sou… Alors en rigolant, Cédric crie « Qui nous paye un verre ? » et deux minutes après, trois boissons sont posées devant nous. J’hallucine. En plus d’avoir le sens de l’humour, ces mecs sont trop choux !
On danse, on se raconte un peu les uns aux autres, on re-danse, et on se re-raconte. Puis quand l’heure de filer à l’INSOLITE -sur propositon de Roberto- arrive, je me rends compte que j’ai perdu ma carte bleue. Aïe ! Il est trois heures du matin, je retourne vite faire un check-up dans la boîte... Rien. Nous voilà donc devant le guichet automatique pour que je fasse opposition. Mais je ne veux pas laisser ce détail entacher notre folle nuit ! En voiture, Simone ! Après avoir embrassé Jennifer qui nous quitte, nous entrons à quatre dans un taxi en direction de l’INSOLITE !
Le petit escalier de ce vieux disco-bar me fait penser à l’entrée du Stonewall Inn de New York, tel que le présente Nigel Finch dans son film du même nom. L’ambiance est à la fête et nous découvrons un antre de folie en arrivant en bas. Roberto me paie un gin-tonique ( Plus gin que tonic d’ailleurs ! ) et il me raconte plein de choses amusantes sur sa relation de couple avec Laurent qui est parmi nous… La musique va un peu fort, on transpire, mais rien ne pourrait arrêter mon plaisir en ce moment.
Je me retourne, et me rends compte que le garçon qui s’occupe du vestiaire est le vendeur de la boutique Fabien Nobile dans laquelle j’ai acheté la salopette que je porte, une semaine plus tôt. Le monde est petit ! Dernières histoires et nous voilà en train d’échanger nos numéros de téléphone avant de partir… Ce qui est certain c’est que nous allons bien, très bien dormir.
PS : Et que penser de Piero, le bel italien faisant partie du groupe, qui deux secondes après m’avoir vu, m’as dit « - Tu es belge, comédien, et tu as une sœur ! » ? Rien… si ce n’est qu’arriver à l’embrasser juste avant de partir n’aura pas été facile mais délicieux.
Saturday, July 15, 2006
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment