Vous croyez au hasard, vous ? Moi, je vous avoue que toutes ces histoires d’événements écrits à l’avance par le destin, ce n’est pas trop mon truc… Pourtant, ces derniers temps, j’accumule les catastrophes. Desquelles je ressors vivant, certes, mais que j’aimerais pouvoir m’éviter, si possible, parce que ça commence à faire beaucoup. Mon quotidien est déjà suffisamment rempli de petits stress à chaque heure de la journée, pas la peine d’en ajouter.
Bien que nous soyons arrivés avec une bonne heure de retard à Rhode-Saint-Genèse, la soirée de premier contact avec toute l’équipe de FEVER chez Nathalie Uffner, s’est déroulée dans les rires et la bonne humeur. ( Nous nous étions pourtant donnés rendez-vous au bar pour partir tous ensemble avec la voiture de Choupette, seulement elle était garée à Anderlecht où nous avons d’abord du aller la chercher en métro… Ce qui a eu pour effet de lourdement nous décaler par rapport à l’horaire prévu ! Moi qui ai l’habitude d’arriver partout un quart d’heure à l’avance, j’étais mort de honte. )
Tout le monde était là. Sébastien et Sergi, Nicolas et Vincent, Mathieu, Sandy et Guillaume… Il ne manquait que nous. Et à peine arrivés, nous sommes passés à table, où les délicieuses recettes de Nathalie nous attendaient depuis un bon moment. Salades de pâtes chaudes aux anchois et aux légumes verts… Un régal, comme d’habitude lorsqu’on est invité chez elle. Tout le monde était de bonne humeur. Les conversations sur les toutes prochaines dates de représentations alimentant la soirée qui avançait. Certains arguant qu’il serait judicieux de jouer les mardis, d’autres au contraire, trouvant cela exagéré… Tout le monde y allant, en tout cas, de son grain de sel. Fous rires et anecdotes, puis après le dessert et une tisane digestive, tout notre petit monde se mit en route pour le retour.
Michael, Marla, Maman et moi embarquant à nouveau dans la voiture de Choupette qui avait gentiment proposé de nous reconduire. Démarrage, et ambiance musicale ! Jusqu’à ce qu’en bas de la chaussée de la Hulpe, une BMW ne nous percute de plein front à 60 km/h.
Tout s’est passé en quelques secondes. Nous n’avons eu que le temps de crier juste après le « -Mais qu’est-ce qu’il fout, celui-là ? » lancé par Choupette, et le fracas du choc a retentit dans nos oreilles comme une punition après une aussi plaisante soirée. Quelques secondes de silence. Personne n’est blessé ? Non. Mes tibias se sont encastrés dans la barre de métal qui fixe le siège du conducteur et la tête de Marla a volé tout droit dans l’appui-tête de l’autre siège, mais à part la douleur, tout semble aller bien. Maman répète inlassablement les numéros de la plaque du conducteur qui vient de nous rentrer dedans, au cas où il commettrait un délit de fuite. Mais ce n’est pas le cas… C’est bien pire ! Car ce que nous voyons sortir de la voiture d’en face nous effare au plus haut point. Un homme titubant, incapable de tenir sur ses jambes tant il est imbibé d’alcool, s’avance vers nous. Nous sortons de la voiture. Au milieu de la chaussée de la Hulpe, à cette heure avancée de la nuit, il fait très froid. Choupette appelle la police, tandis que l’homme nous lance : « -Aaaa… Atteeendez… Oooon vaaaa… f… faire un… con… constat à… l’amiaaaaable… ». Incroyable. Nous n’en revenons pas. Cette homme est mort saoul. La police ne tarde pas à débarquer et à le faire souffler dans le ballon qui devient rouge. « - Plus rouge que ça on a pas » , lance l’agent à sa collègue, avant de nous demander d’asseoir le bonhomme par terre, car s’il lui arrive quoi que ce soit une fois les forces de l’ordre sur place, ça tombe sous leur responsabilité. Je suis choqué à nouveau, et, les dents qui claquent à cause du froid de la nuit ( Il est 3heures du matin ), je parle et parle encore avec Michael et Maman, comme pour évacuer l’image de la collision.
Vers 03h30, les deux voitures sont retirées de la voie par deux dépanneuses. Nous restons sur le trottoir à attendre le taxi qui nous ramènera, pendant que le chauffeur de l’autre voiture est emmené par les policiers.
Incroyable. Tout s’est produit si rapidement. Rien ne nous est arrivé. ( Si ce n’est que Marla a maintenant de violentes douleurs crâniennes et que je lui conseille tout de même de consulter un médecin si ça persiste le lendemain. ) Je n’ose imaginer ce qui se serait produit à une vitesse supérieure… On joue dans deux semaines. C’est à cela qu’il faut penser à présent.
Wednesday, October 25, 2006
Tuesday, October 17, 2006
En même temps, hein !
Aaah le bonheur de se fermer des portes tout seul comme un grand et de s’en rendre compte une fois qu’il est trop tard !
Ce matin, j’avais rendez-vous avec Nathalie Uffner pour l’enregistrement radio d’un spot publicitaire destiné à la promotion de la reprise de « Fever » et, comme le studio de prise de son dans lequel nous nous rendîmes faisait justement une opération de casting tout prochainement, Nathalie en profita pour demander à ses connaissances si je ne pouvais pas enregistrer une petite démo à la suite de notre session de travail.
Nous voilà donc partis dans la séquence de publicité, puis j’entame l’exercice du casting. Du mieux que je peux, je déclame le texte que le garçon du studio m’a mis devant les yeux. Une collègue arrive -visiblement la directrice de casting- et me donne quelques indications de jeu. Je sens l’agacement qu’elle veut rendre imperceptible la trahir malgré elle. Cette séance n’était pas prévue… On va donc essayer de ne pas la faire durer trop longtemps.
Moi, je suis tout sourire, car après tout, je n’ai rien demandé à personne. Mais je sens que le fait de devoir recommencer plus de deux fois la même prise n’est pas vraiment pour amuser la dame dont le sourire reste sur les lèvres, mais qui a sans doute autre chose à faire.
Un petit essai de voix off mal réussi, et après trois essais, un expéditif « -Bon, ben on a un comédien, pas une voix off… On ne peut pas être très bon dans tout ! ». Je ris. Le garçon demande si l’on fait encore une prise. Mais apparemment tout a assez duré, et le « -Non, j’ai ce qu’il me faut. » qui suit mon « - Vous voulez entendre d’autres types de sonorités vocales ? », me fait bien comprendre que j’ai déjà beaucoup de chance d’avoir été enregistré et répertorié dans leur bibliothèque sans avoir pris rendez-vous ! Je comprends et je sors.
Vite fait, elle m’explique qu’ils font appel à des doublures lorsqu’ils enregistrent les essais professionnels, mais que bien entendu, ce n’est pas rémunéré, à moins d’être en possession d’une voix qui plaise davantage au client que celle du comédien choisi initialement. Je suis un peu étonné, mais je lance un « Oui, j’imagine bien ! » toujours tout sourire.
Dans le couloir, je lui explique qu’à l’époque j’avais fait un essai chez WHAR Studios, et qu’ils m’avaient trouvés trop scolaire bien que très intéressant pour les voix gaies ( Homosexuelles, entendons-nous ! ) et que depuis, jamais ils ne m’avaient rappelés. Une fois à l’accueil, et alors qu’elle s’installe pour prendre mes coordonnées, j’aperçois sur son bureau un contrat dont l’entête porte ces mots : WHAR Studios. Je n’en reviens pas… Et avec une petit voix amusée, je demande : « -Aaaah ! Mais vous êtes WHAR ? ». Un petit oui de la tête, un petit sourire, elle encode mes informations, fait une photo de moi, et m’accompagne jusqu’à la sortie.
Je suis vraiment la reine des connes. Je marche sur le trottoir de la rue des Riches Claires en me traitant de tous les noms intérieurement. Pourquoi ai-je dit cela ? Pourquoi n’ai-je pas demandé le nom du Studio à Nathalie avant qu’on arrive ? Comment pouvais-je savoir qu’ils ont déménagé ? En même temps, je suis parti deux ans à Paris. Je rumine sévèrement mon erreur. Je ne travaillerai probablement pas chez eux ! Mais le soleil rattrape mon sourire qui commençait à fondre. Car après tout, en ai-je vraiment… Vraiment envie ?
Ce matin, j’avais rendez-vous avec Nathalie Uffner pour l’enregistrement radio d’un spot publicitaire destiné à la promotion de la reprise de « Fever » et, comme le studio de prise de son dans lequel nous nous rendîmes faisait justement une opération de casting tout prochainement, Nathalie en profita pour demander à ses connaissances si je ne pouvais pas enregistrer une petite démo à la suite de notre session de travail.
Nous voilà donc partis dans la séquence de publicité, puis j’entame l’exercice du casting. Du mieux que je peux, je déclame le texte que le garçon du studio m’a mis devant les yeux. Une collègue arrive -visiblement la directrice de casting- et me donne quelques indications de jeu. Je sens l’agacement qu’elle veut rendre imperceptible la trahir malgré elle. Cette séance n’était pas prévue… On va donc essayer de ne pas la faire durer trop longtemps.
Moi, je suis tout sourire, car après tout, je n’ai rien demandé à personne. Mais je sens que le fait de devoir recommencer plus de deux fois la même prise n’est pas vraiment pour amuser la dame dont le sourire reste sur les lèvres, mais qui a sans doute autre chose à faire.
Un petit essai de voix off mal réussi, et après trois essais, un expéditif « -Bon, ben on a un comédien, pas une voix off… On ne peut pas être très bon dans tout ! ». Je ris. Le garçon demande si l’on fait encore une prise. Mais apparemment tout a assez duré, et le « -Non, j’ai ce qu’il me faut. » qui suit mon « - Vous voulez entendre d’autres types de sonorités vocales ? », me fait bien comprendre que j’ai déjà beaucoup de chance d’avoir été enregistré et répertorié dans leur bibliothèque sans avoir pris rendez-vous ! Je comprends et je sors.
Vite fait, elle m’explique qu’ils font appel à des doublures lorsqu’ils enregistrent les essais professionnels, mais que bien entendu, ce n’est pas rémunéré, à moins d’être en possession d’une voix qui plaise davantage au client que celle du comédien choisi initialement. Je suis un peu étonné, mais je lance un « Oui, j’imagine bien ! » toujours tout sourire.
Dans le couloir, je lui explique qu’à l’époque j’avais fait un essai chez WHAR Studios, et qu’ils m’avaient trouvés trop scolaire bien que très intéressant pour les voix gaies ( Homosexuelles, entendons-nous ! ) et que depuis, jamais ils ne m’avaient rappelés. Une fois à l’accueil, et alors qu’elle s’installe pour prendre mes coordonnées, j’aperçois sur son bureau un contrat dont l’entête porte ces mots : WHAR Studios. Je n’en reviens pas… Et avec une petit voix amusée, je demande : « -Aaaah ! Mais vous êtes WHAR ? ». Un petit oui de la tête, un petit sourire, elle encode mes informations, fait une photo de moi, et m’accompagne jusqu’à la sortie.
Je suis vraiment la reine des connes. Je marche sur le trottoir de la rue des Riches Claires en me traitant de tous les noms intérieurement. Pourquoi ai-je dit cela ? Pourquoi n’ai-je pas demandé le nom du Studio à Nathalie avant qu’on arrive ? Comment pouvais-je savoir qu’ils ont déménagé ? En même temps, je suis parti deux ans à Paris. Je rumine sévèrement mon erreur. Je ne travaillerai probablement pas chez eux ! Mais le soleil rattrape mon sourire qui commençait à fondre. Car après tout, en ai-je vraiment… Vraiment envie ?
Saturday, October 14, 2006
Etat de choc.
Samedi.
Aujourd’hui, j’ai une lecture avec Patricia Houyoux à 12h30. On a fixé le rendez-vous quelques jours plus tôt, après nous être ratés deux fois, à cause de nos batteries téléphoniques affaiblies… « Vincent River » est au programme. Cela fait un petit temps que j’ai passé la brochure à Patricia, mais comme nous ne savons trop que penser de la pièce, nous préférons la lire à deux de vive voix. Il est 11h45 lorsque je quitte l’appartement. Je passe au GB Express chercher deux pains et un camembert, histoire de ne pas arriver les mains vides pour le repas, et j’embarque dans le tram 94 qui m’emmène vers Boifort.
J’ai enfin pris l’habitude de garder toujours un livre dans mon sac pour les trajets en transport en commun. Les distances et durées variant souvent, il me permet de ne pas regarder passer le temps bêtement. Me voilà donc plongé dans « Les cowboys de la nuit », une étude sur le comportement et les codes du milieu de la prostitution masculine américaine, alors que le tram fonce dans les rues animées de Bruxelles. J’ai bien calculé mon coup, je serai pile à l’heure du rendez-vous. Mais alors qu’on entame la montée vers la gare de Boondael dans l’avenue du Derby ; les yeux toujours rivés dans mon bouquin, j’entends soudain un très violent bruit de bris de glace suivit directement par un second et un troisième… Hurlements, pleurs d’enfants. Et en relevant la tête je vois les passagers du tram, courant vers les fenêtres opposées à celle de la collision qui vient de se produire… J’ai tout juste le temps de me jeter à terre pour éviter la planche métallique qui arrive maintenant vers moi rapidement.
Le tram, à pleine vitesse, a percuté la planche de support d’un élévateur de meubles, qui s’est retournée et qui a successivement fracassé toutes les vitres du côté droit de la carlingue. Il y a des éclats de verre partout. Les gens se secouent pour les faire tomber de leurs manteaux, et un monsieur de couleur demande de l’aide pour descendre rapidement, car il a reçu des éclats dans les yeux. Tout le monde est pétrifié. Personne ne sait exactement quoi faire. On descend les uns après les autres, et j’appelle les secours voyant que le monsieur noir saigne à présent des yeux. J’indique l’endroit de l’accident. Puis, je préviens qu’ayant un rendez-vous, je ne peux pas rester sur place. En marchant rapidement, j’appelle Patricia pour lui expliquer que je ne pourrai pas être à l’heure. Je fonds en larmes au téléphone. Contre coup. Je n’ai rien, j’ai gardé mon calme tout le temps de la panique, j’ai fait ce que je pouvais faire de mieux, mais je suis tout de même en état de choc.
Aujourd’hui, j’ai une lecture avec Patricia Houyoux à 12h30. On a fixé le rendez-vous quelques jours plus tôt, après nous être ratés deux fois, à cause de nos batteries téléphoniques affaiblies… « Vincent River » est au programme. Cela fait un petit temps que j’ai passé la brochure à Patricia, mais comme nous ne savons trop que penser de la pièce, nous préférons la lire à deux de vive voix. Il est 11h45 lorsque je quitte l’appartement. Je passe au GB Express chercher deux pains et un camembert, histoire de ne pas arriver les mains vides pour le repas, et j’embarque dans le tram 94 qui m’emmène vers Boifort.
J’ai enfin pris l’habitude de garder toujours un livre dans mon sac pour les trajets en transport en commun. Les distances et durées variant souvent, il me permet de ne pas regarder passer le temps bêtement. Me voilà donc plongé dans « Les cowboys de la nuit », une étude sur le comportement et les codes du milieu de la prostitution masculine américaine, alors que le tram fonce dans les rues animées de Bruxelles. J’ai bien calculé mon coup, je serai pile à l’heure du rendez-vous. Mais alors qu’on entame la montée vers la gare de Boondael dans l’avenue du Derby ; les yeux toujours rivés dans mon bouquin, j’entends soudain un très violent bruit de bris de glace suivit directement par un second et un troisième… Hurlements, pleurs d’enfants. Et en relevant la tête je vois les passagers du tram, courant vers les fenêtres opposées à celle de la collision qui vient de se produire… J’ai tout juste le temps de me jeter à terre pour éviter la planche métallique qui arrive maintenant vers moi rapidement.
Le tram, à pleine vitesse, a percuté la planche de support d’un élévateur de meubles, qui s’est retournée et qui a successivement fracassé toutes les vitres du côté droit de la carlingue. Il y a des éclats de verre partout. Les gens se secouent pour les faire tomber de leurs manteaux, et un monsieur de couleur demande de l’aide pour descendre rapidement, car il a reçu des éclats dans les yeux. Tout le monde est pétrifié. Personne ne sait exactement quoi faire. On descend les uns après les autres, et j’appelle les secours voyant que le monsieur noir saigne à présent des yeux. J’indique l’endroit de l’accident. Puis, je préviens qu’ayant un rendez-vous, je ne peux pas rester sur place. En marchant rapidement, j’appelle Patricia pour lui expliquer que je ne pourrai pas être à l’heure. Je fonds en larmes au téléphone. Contre coup. Je n’ai rien, j’ai gardé mon calme tout le temps de la panique, j’ai fait ce que je pouvais faire de mieux, mais je suis tout de même en état de choc.
Sunday, October 08, 2006
Je voudrais arrêter de tomber sur des freaks !
Je n’ai jamais pensé que le petit jeu de la rencontre amoureuse était une histoire simple -loin de moi cette idée !-, cependant, j’aimerais que la personne responsable de mon dossier « relations affectives », là-haut , cesse de ne me faire rencontrer QUE des cas sociaux...
C’est bon, j’ai cerné le concept ; alors soit je rencontre des gens normaux, soit je reste tout seul, mais les déjantés, les dépressifs, les alcoolos inavoués et les barjos en tout genre, c’est pour le casier d’à côté, merci ! Je ne sais vraiment plus quel chemin emprunter avec les garçons qui entrent dans ma vie et pour lesquels je me découvre un tant soit peu d’affection. Chaque fois que je me dis « Ok, vas-y. Sois heureux. Profite des moments avec lui au jour le jour sans plus te poser de questions », un détail vient briser tout ce que j’avais trouvé beau, et effacer le peu de confiance que j’avais donné.
Je détestais les dimanches depuis bien longtemps, mais aujourd’hui c’est le pompon !
Ce qui est certain en tout cas, c’est que le NET, c’est terminé. Adieu fous du clavier et de la main droite qui s’agite. Ras-le-bol des « fakers » en tout genres. Je n’en peux plus. Mais, où a-t-on caché les personnes homosexuelles de sexe masculin ne souffrant pas d’une névrose, de psychopathie ou de mauvaise haleine constante ? Où se trouve l’île merveilleuse, où les garçons aiment les choses simples et ne n’ont pas besoin de s’évader dans des paradis artificiels pour combler le manque de consistance de leur vie ? Plus je grandis, moins j’aime le monde qui m’entoure. Je voudrais trouver un homme simple, doux, gentil, qui ne soit pas jaloux, qui comprenne mes horaires de travail et l’importance qu’a mon métier dans ma vie. Je voudrais un garçon qui soit élégant et surprenant ( Dans le bon sens du terme ! Revenir complètement saoul chez moi après deux jours de rencontre, j’appelle pas ça une surprise. ), qui comprenne et qui n’ait pas juste envie de me posséder pour m’exhiber à ses anciens amours avec la fierté d’avoir retrouvé quelqu’un aussi vite. Je voudrais quelqu’un qui me serre dans ses bras devant un film, sans avoir besoin de se lever toutes les cinq minutes pour se resservir du vin et finir la bouteille à lui tout seul. Quelqu’un qui soit à l’écoute sans essayer de me convaincre de sa vérité. Quelqu’un qui assume sa sexualité et dont les parents n’y voient pas d’inconvénient. Quelqu’un qui ait à peu près mon âge et à peu près les mêmes centres d’intérêt et le même niveau de vie que moi. Quelqu’un qui soit normal, avec des ambitions et des projets.
Je voudrais qu’après sept ans, un garçon remplisse le vide qui se creuse sans fin dans mon existence…
C’est bon, j’ai cerné le concept ; alors soit je rencontre des gens normaux, soit je reste tout seul, mais les déjantés, les dépressifs, les alcoolos inavoués et les barjos en tout genre, c’est pour le casier d’à côté, merci ! Je ne sais vraiment plus quel chemin emprunter avec les garçons qui entrent dans ma vie et pour lesquels je me découvre un tant soit peu d’affection. Chaque fois que je me dis « Ok, vas-y. Sois heureux. Profite des moments avec lui au jour le jour sans plus te poser de questions », un détail vient briser tout ce que j’avais trouvé beau, et effacer le peu de confiance que j’avais donné.
Je détestais les dimanches depuis bien longtemps, mais aujourd’hui c’est le pompon !
Ce qui est certain en tout cas, c’est que le NET, c’est terminé. Adieu fous du clavier et de la main droite qui s’agite. Ras-le-bol des « fakers » en tout genres. Je n’en peux plus. Mais, où a-t-on caché les personnes homosexuelles de sexe masculin ne souffrant pas d’une névrose, de psychopathie ou de mauvaise haleine constante ? Où se trouve l’île merveilleuse, où les garçons aiment les choses simples et ne n’ont pas besoin de s’évader dans des paradis artificiels pour combler le manque de consistance de leur vie ? Plus je grandis, moins j’aime le monde qui m’entoure. Je voudrais trouver un homme simple, doux, gentil, qui ne soit pas jaloux, qui comprenne mes horaires de travail et l’importance qu’a mon métier dans ma vie. Je voudrais un garçon qui soit élégant et surprenant ( Dans le bon sens du terme ! Revenir complètement saoul chez moi après deux jours de rencontre, j’appelle pas ça une surprise. ), qui comprenne et qui n’ait pas juste envie de me posséder pour m’exhiber à ses anciens amours avec la fierté d’avoir retrouvé quelqu’un aussi vite. Je voudrais quelqu’un qui me serre dans ses bras devant un film, sans avoir besoin de se lever toutes les cinq minutes pour se resservir du vin et finir la bouteille à lui tout seul. Quelqu’un qui soit à l’écoute sans essayer de me convaincre de sa vérité. Quelqu’un qui assume sa sexualité et dont les parents n’y voient pas d’inconvénient. Quelqu’un qui ait à peu près mon âge et à peu près les mêmes centres d’intérêt et le même niveau de vie que moi. Quelqu’un qui soit normal, avec des ambitions et des projets.
Je voudrais qu’après sept ans, un garçon remplisse le vide qui se creuse sans fin dans mon existence…
Sunday, August 13, 2006
Le premier était le bon !
Pourquoi changer une équipe de choc ?
Ma mère est arrivée le 9 août à 12h30 et le 10 à 13h45, nous signions la promesse de bail pour la location de mon nouvel appartement bruxellois !
Il faut dire que j'avais déjà fait pas mal de repérage sur les sites de location de biens immobiliers, mais comme je loge -et ce encore jusqu'au 1er septembre- chez un ami dont la maison est fort excentrée de ma zone de recherche, il m'avait été assez difficle de me rendre aux visites, vu la mauvaise désserte des transports en commun... Du coup l'arrivée de supermaman, avec sa supervoiture, m'a super aidé !
Un chouette deux pièces de 50 m² avec salle de bain et wc séparé ( Enfin un wc séparé ! )et surtout une chambre à part !!! En plein coeur d'Ixelles. Que pouvais-je demander de mieux ? Question tarif, c'est le bonheur aussi. ( Ce qui n'était pas compliqué après Paris, évidemment. )
Reste à tout apporter là-bas, maintenant, et à trouver un emploi fixe qui me premtte de payer les loyers sans être mort de trouille à chaque fin de mois.
J'ai un de ces sourires au visage, moi, depuis trois jours !
Je ne vous dis que cela...
Ma mère est arrivée le 9 août à 12h30 et le 10 à 13h45, nous signions la promesse de bail pour la location de mon nouvel appartement bruxellois !
Il faut dire que j'avais déjà fait pas mal de repérage sur les sites de location de biens immobiliers, mais comme je loge -et ce encore jusqu'au 1er septembre- chez un ami dont la maison est fort excentrée de ma zone de recherche, il m'avait été assez difficle de me rendre aux visites, vu la mauvaise désserte des transports en commun... Du coup l'arrivée de supermaman, avec sa supervoiture, m'a super aidé !
Un chouette deux pièces de 50 m² avec salle de bain et wc séparé ( Enfin un wc séparé ! )et surtout une chambre à part !!! En plein coeur d'Ixelles. Que pouvais-je demander de mieux ? Question tarif, c'est le bonheur aussi. ( Ce qui n'était pas compliqué après Paris, évidemment. )
Reste à tout apporter là-bas, maintenant, et à trouver un emploi fixe qui me premtte de payer les loyers sans être mort de trouille à chaque fin de mois.
J'ai un de ces sourires au visage, moi, depuis trois jours !
Je ne vous dis que cela...
Wednesday, August 09, 2006
Tina
Dieu sait qu'il est difficle de trouver un rencard sexuel sur internet ! On pensait que, le choix aidant, on allait pouvoir être beaucoup plus efficace dans sa sélection d'hommes à consommer sur place ; c'est faux ! Parce que si ils sont plus faciles à sélectionner, ces hommes restent d'une complexité crasse une fois arrivé l'heure de mettre en pratique ce qu'ils vous ont promis sur l'écran d'ordinateur !
Hier, je cherche un sexfriend sur le net, et je tombe sur un gars assez bien foutu et visiblement intéressé par me petite frimousse, qui me dit pouvoir passer me voir vers 21h00. On discute quelques longues minutes, question de connaître les préférences de chacun, on s'envoie des photos ( La routine, quoi ! ) et on finit par tomber d'accord. Il viendra pour 21h00 comme prévu.
Je regarde la télé et sombre dans un sommeil léger, pour me réveiller vers 20h. Juste le temps de sauter dans une douche et de mater un programme idiot sur PinkTV, et voilà mon rencard qui fait vibrer mon portable. "Suis devant ta porte".
Passionnant ! Va-t-il aussi me faire l'amour par sms ? Bref... J'ouvre la porte pour découvrir à quelle sauce je vais être mangé. Et je le vois en bas de l'escalier.
" - Tu n'es pas devant ma porte, tu es en bas de l'escalier", lui dis-je en rigolant. " - Oui, je sais, je suis très méfiant, depuis qu'un ami a eu une mauvaise surprise". Oups ! Un stressé de l'agression ?
On s'installe dans le fauteuil, il boit un verre d'eau, et nous regardons ensemble la fin du programme sur la liposuscion masculine. ( Quelle idée me direz-vous ! )
Et puis, le programme terminé, je m'étends dans le canapé, lui demande de m'embrasser et...
Il me répond qu'il est vraiment désolé, mais qu'il m'a vu dans FEVER et qu'il n'arrive pas à se défaire de l'image de mon personnage quand il me regarde.
Je n'en reviens pas ! C'est la première fois qu'on me fait ce coup-là. Je lui demande s'il plaisante, et lui explique qu'il n'a qu'à faire abstraction, mais visiblement, mon ami est un peu psychorigide de ce côté là et me dit qu'il n'y arrivera pas. Caresses sur mon avant bras -dont je n'ai plus rien à foutre, évidemment ! Il n'est pas venu pour qu'on parle théâtre!- et il finit par repartir en me souhaitant une bonne nuit après m'avoir proposé de repartir à la chasse à l'homme sur internet ! Incroyable.
Il est 22h30, je suis gros Jean comme devant.
Heureusement qu'il y a un porno sur PinkTV vers minuit !
Vraiment, les garçons, reprenez-vous, merde !!!
Hier, je cherche un sexfriend sur le net, et je tombe sur un gars assez bien foutu et visiblement intéressé par me petite frimousse, qui me dit pouvoir passer me voir vers 21h00. On discute quelques longues minutes, question de connaître les préférences de chacun, on s'envoie des photos ( La routine, quoi ! ) et on finit par tomber d'accord. Il viendra pour 21h00 comme prévu.
Je regarde la télé et sombre dans un sommeil léger, pour me réveiller vers 20h. Juste le temps de sauter dans une douche et de mater un programme idiot sur PinkTV, et voilà mon rencard qui fait vibrer mon portable. "Suis devant ta porte".
Passionnant ! Va-t-il aussi me faire l'amour par sms ? Bref... J'ouvre la porte pour découvrir à quelle sauce je vais être mangé. Et je le vois en bas de l'escalier.
" - Tu n'es pas devant ma porte, tu es en bas de l'escalier", lui dis-je en rigolant. " - Oui, je sais, je suis très méfiant, depuis qu'un ami a eu une mauvaise surprise". Oups ! Un stressé de l'agression ?
On s'installe dans le fauteuil, il boit un verre d'eau, et nous regardons ensemble la fin du programme sur la liposuscion masculine. ( Quelle idée me direz-vous ! )
Et puis, le programme terminé, je m'étends dans le canapé, lui demande de m'embrasser et...
Il me répond qu'il est vraiment désolé, mais qu'il m'a vu dans FEVER et qu'il n'arrive pas à se défaire de l'image de mon personnage quand il me regarde.
Je n'en reviens pas ! C'est la première fois qu'on me fait ce coup-là. Je lui demande s'il plaisante, et lui explique qu'il n'a qu'à faire abstraction, mais visiblement, mon ami est un peu psychorigide de ce côté là et me dit qu'il n'y arrivera pas. Caresses sur mon avant bras -dont je n'ai plus rien à foutre, évidemment ! Il n'est pas venu pour qu'on parle théâtre!- et il finit par repartir en me souhaitant une bonne nuit après m'avoir proposé de repartir à la chasse à l'homme sur internet ! Incroyable.
Il est 22h30, je suis gros Jean comme devant.
Heureusement qu'il y a un porno sur PinkTV vers minuit !
Vraiment, les garçons, reprenez-vous, merde !!!
Tuesday, August 08, 2006
Brokeback..? Are you sure ?
Voilà ! C'est fait !
Comme tout le monde, j'ai vu Brokeback Mountain, le film d'Ang Lee sur les deux cowboys qui tombent amoureux en pleine montagne au cours de l'année 1963au Etats Unis, et sur leur impossible relation vingt ans après.
Je l'ai vu. Et j'ai trouvé cela... INTERMINABLE !
Ce film est simplement chiantissîme. Et à l'exception de Jake Gyllenhaal, j'ai trouvé que les comédiens jouaient tous fort mal.
Je ne voulais pas me raccrocher aux critiques qui avaient fusées à la sortie du film en salles avant de l'avoir vu, mais, OUI, "Brokeback..." est bien un film sur l'homosexualité, réalisé par un hétérosexuel pour les hétérosexuels. Beaucoup trop politiquement correct.
Où est passée Divine ???
Comme tout le monde, j'ai vu Brokeback Mountain, le film d'Ang Lee sur les deux cowboys qui tombent amoureux en pleine montagne au cours de l'année 1963au Etats Unis, et sur leur impossible relation vingt ans après.
Je l'ai vu. Et j'ai trouvé cela... INTERMINABLE !
Ce film est simplement chiantissîme. Et à l'exception de Jake Gyllenhaal, j'ai trouvé que les comédiens jouaient tous fort mal.
Je ne voulais pas me raccrocher aux critiques qui avaient fusées à la sortie du film en salles avant de l'avoir vu, mais, OUI, "Brokeback..." est bien un film sur l'homosexualité, réalisé par un hétérosexuel pour les hétérosexuels. Beaucoup trop politiquement correct.
Où est passée Divine ???
Sunday, July 30, 2006
Party !
“- When you see a face lifted that bad, what on earth can you say ?”
“- Congratulations !”
( “Party”-Stephen Sondheim )
S’il y a bien une chose que Jean-Pierre, Michael, Laurent et Roberto savent faire, c’est la fête ! Mais il en est une autre pour laquelle ils ont visiblement tous reçu un don de la fée des Lilas à la naissance, c’est la déco ! J’étais déjà tout content de découvrir que l’appartement de mes deux amis décorateurs se trouvait à trois rues de chez moi en consultant le plan de Paris pour retrouver l’endroit du rendez-vous, mais je ne m’attendais pas à découvrir un endroit aussi magique et rempli d’autant de surprises…
De prime abord, la rue de l’Echiquier ne paie pas de mine quand on s’y balade en pleine nuit. Pourtant, je peux désormais vous assurer qu’elle recèle un trésor de beauté. Un bijou, sublime mélange de styles, jouant tant sur la réappropriation des codes de couleurs que sur les ambiances lumineuses et des matières.
Je suis arrivé vers 22h30 chez nos hôtes qui étaient tout beaux comme à l’accoutumée. J’ai salué tous les invités. Et je suis reparti aussitôt chez moi…pour me changer ! J’avais tant transpiré dans mes vêtements de travail que je me voyais mal passer le reste de la soirée dans mon polo et mon short de denim...
Retour une vingtaine de minutes plus tard, et je prends enfin le temps découvrir la beauté de l’endroit avant de m’installer à table avec les convives.
On entre chez Jean-Pierre et Michael par une antichambre cylindrique aux tons turquoise, dans laquelle trois paires de rideaux en toile légère, situés aux points cardinaux, indiquent l’accès aux différentes pièces principales. La salle de réception, tout d’abord, est complètement dédiée au blanc et à l’argent. Les jeux de lumière dus aux gigantesques miroirs qui s’y trouvent donnent une impression de volume et de hauteur démesurés, et le lustre en cristal et les rideaux de mousseline retenus par des cordons torsadés rappellent l’ambiance d’un film du début de siècle, dans lequel on aurait tout électrisé.
On mange dans la pièce située à l’opposé de cette première salle. Ambiance plus chaude. Le style y est résolument romantique. Chandeliers d’étain sur la table, chaises à dossiers très hauts, rideaux plus lourds aux fenêtres… Le repas est un régal ! Nous commençons par un consommé de courgettes et concombres froid, pour enchaîner sur des noix de Saint Jacques au citron et du rouget à la mangue. Le vin est rosé et frais. Chacun se raconte un peu. Un nouvel invité arrive. Il s’appelle Philippe. Charmant, du reste. Michael l’installe à côté de moi et les conversations reprennent. Les anecdotes de Roberto m’amusent. On me pose des questions sur mes origines et la raison de mon départ pour Bruxelles. On parle de la qualité des massages, qui ne sont vraiment plus ce qu’ils étaient, dans les hôtels américains. On parle des pieds si jolis de l’une des jeunes femmes présentes. Certains s’en vont pour en laisser d’autres arriver. J’adore cet esprit d’accueil. J’aimerais vraiment pouvoir faire de même plus tard, quand je serai mieux installé dans la vie.
Le dessert n’est pas servi directement, et c’est tant mieux car les plats principaux étaient copieux. Michael est aux petits soins pour chacun. Roberto et moi nous asseyons dans le canapé Louis 16 de la pièce argent pour discuter, puis nous rejoignons les autres dans le boudoir qui se trouve à côté. Là encore, changement de déco. Look tendance, châleur. Tapis de sol aux couleurs vives et méridiennes de part et d’autre de la pièce. Laurent décide de me faire visiter. Il y a une pièce attenante à la cuisine ( Mon Dieu cette cuisine ! Sooo lovely ! ). Je crois qu’à l’époque, on appelait ce type d’endroit un cabinet de voyage, vu les objets qu’on y exposait. Là, c’est simplement une bibliothèque très élégante, décorée avec goût. Ensuite Laurent me parle des chambres. Toutes petites par rapport au reste des pièces de l’endroit. Nous traversons la salle à manger et nous retrouvons dans l’une d’elles. En effet, c’est petit, mais le style est cossu, le tapis est épais et surtout, il n’y a pas de séparation entre la salle de bain et le lit. Les tons sont crème et ocre. On est plus proche du rococo que de l’épuré, mais c’est vraiment agréable parce que ça donne une « english touch » peu conventionnelle.
Retour au boudoir où les autres sont en train de rigoler sur la musique. Je décide de mimer Streisand sur "He touched me" et "Tell him". Un régal. Tout le monde rit et applaudit. Je m'amuse comme un sot ! Bien entendu, pour certains comme Bruno la soirée n'est pas terminée, mais j'ai encore deux jours de travail au théâtre et je ne veux pas être dans un état second. Avant que je ne parte, Roberto et Laurent me convient à un "last quiet dinner" avant mon départ définitif, puis je parcours les 600 mètres qui me ramènent chez moi.
Encore une fois, je m'endors comme un bébé.
“- Congratulations !”
( “Party”-Stephen Sondheim )
S’il y a bien une chose que Jean-Pierre, Michael, Laurent et Roberto savent faire, c’est la fête ! Mais il en est une autre pour laquelle ils ont visiblement tous reçu un don de la fée des Lilas à la naissance, c’est la déco ! J’étais déjà tout content de découvrir que l’appartement de mes deux amis décorateurs se trouvait à trois rues de chez moi en consultant le plan de Paris pour retrouver l’endroit du rendez-vous, mais je ne m’attendais pas à découvrir un endroit aussi magique et rempli d’autant de surprises…
De prime abord, la rue de l’Echiquier ne paie pas de mine quand on s’y balade en pleine nuit. Pourtant, je peux désormais vous assurer qu’elle recèle un trésor de beauté. Un bijou, sublime mélange de styles, jouant tant sur la réappropriation des codes de couleurs que sur les ambiances lumineuses et des matières.
Je suis arrivé vers 22h30 chez nos hôtes qui étaient tout beaux comme à l’accoutumée. J’ai salué tous les invités. Et je suis reparti aussitôt chez moi…pour me changer ! J’avais tant transpiré dans mes vêtements de travail que je me voyais mal passer le reste de la soirée dans mon polo et mon short de denim...
Retour une vingtaine de minutes plus tard, et je prends enfin le temps découvrir la beauté de l’endroit avant de m’installer à table avec les convives.
On entre chez Jean-Pierre et Michael par une antichambre cylindrique aux tons turquoise, dans laquelle trois paires de rideaux en toile légère, situés aux points cardinaux, indiquent l’accès aux différentes pièces principales. La salle de réception, tout d’abord, est complètement dédiée au blanc et à l’argent. Les jeux de lumière dus aux gigantesques miroirs qui s’y trouvent donnent une impression de volume et de hauteur démesurés, et le lustre en cristal et les rideaux de mousseline retenus par des cordons torsadés rappellent l’ambiance d’un film du début de siècle, dans lequel on aurait tout électrisé.
On mange dans la pièce située à l’opposé de cette première salle. Ambiance plus chaude. Le style y est résolument romantique. Chandeliers d’étain sur la table, chaises à dossiers très hauts, rideaux plus lourds aux fenêtres… Le repas est un régal ! Nous commençons par un consommé de courgettes et concombres froid, pour enchaîner sur des noix de Saint Jacques au citron et du rouget à la mangue. Le vin est rosé et frais. Chacun se raconte un peu. Un nouvel invité arrive. Il s’appelle Philippe. Charmant, du reste. Michael l’installe à côté de moi et les conversations reprennent. Les anecdotes de Roberto m’amusent. On me pose des questions sur mes origines et la raison de mon départ pour Bruxelles. On parle de la qualité des massages, qui ne sont vraiment plus ce qu’ils étaient, dans les hôtels américains. On parle des pieds si jolis de l’une des jeunes femmes présentes. Certains s’en vont pour en laisser d’autres arriver. J’adore cet esprit d’accueil. J’aimerais vraiment pouvoir faire de même plus tard, quand je serai mieux installé dans la vie.
Le dessert n’est pas servi directement, et c’est tant mieux car les plats principaux étaient copieux. Michael est aux petits soins pour chacun. Roberto et moi nous asseyons dans le canapé Louis 16 de la pièce argent pour discuter, puis nous rejoignons les autres dans le boudoir qui se trouve à côté. Là encore, changement de déco. Look tendance, châleur. Tapis de sol aux couleurs vives et méridiennes de part et d’autre de la pièce. Laurent décide de me faire visiter. Il y a une pièce attenante à la cuisine ( Mon Dieu cette cuisine ! Sooo lovely ! ). Je crois qu’à l’époque, on appelait ce type d’endroit un cabinet de voyage, vu les objets qu’on y exposait. Là, c’est simplement une bibliothèque très élégante, décorée avec goût. Ensuite Laurent me parle des chambres. Toutes petites par rapport au reste des pièces de l’endroit. Nous traversons la salle à manger et nous retrouvons dans l’une d’elles. En effet, c’est petit, mais le style est cossu, le tapis est épais et surtout, il n’y a pas de séparation entre la salle de bain et le lit. Les tons sont crème et ocre. On est plus proche du rococo que de l’épuré, mais c’est vraiment agréable parce que ça donne une « english touch » peu conventionnelle.
Retour au boudoir où les autres sont en train de rigoler sur la musique. Je décide de mimer Streisand sur "He touched me" et "Tell him". Un régal. Tout le monde rit et applaudit. Je m'amuse comme un sot ! Bien entendu, pour certains comme Bruno la soirée n'est pas terminée, mais j'ai encore deux jours de travail au théâtre et je ne veux pas être dans un état second. Avant que je ne parte, Roberto et Laurent me convient à un "last quiet dinner" avant mon départ définitif, puis je parcours les 600 mètres qui me ramènent chez moi.
Encore une fois, je m'endors comme un bébé.
Wednesday, July 26, 2006
La fin approche...
Le soleil tape avec force sur Paris depuis plus de deux semaines. Tout semble fonctionner au ralenti. Sauf l’humeur des gens, malheureusement. Ici, même quand il fait beau, ils ne sont pas contents. En même temps, vous me direz, quand on est seul, qu’il fasse beau ou pas, on le reste. Mais s’il faut bien admettre que les trajets en métro sont une véritable torture pour les 5 sens en cette période de chaleur, quel plaisir pourtant de retrouver une telle luminosité dans la ville. Je n’arrête pas de prendre des photos. De tout et n’importe quoi. Souvent j’aimerais pouvoir photographier les gens dans les rues, mais je n’ose pas leur demander.
Il y a deux jours, Patrick et moi avons déménagé la plus grosse partie de mes affaires vers Bruxelles, en camionnette. Il est arrivé quelques jours à l’avance, donc le chargement s’est fait en plusieurs fois, question d’épargner les lombaires respectives, et nous avons même eu le temps de nous divertir un peu durant les soirées. Samedi après mon travail, nous avons été manger un morceau au Baan Thaï, le buffet thaïlandais à volonté auquel je vais tout le temps, puis je lui ai fait découvrir le Tango, et le lendemain, une assiette « dégustation pour 2 » chez Marianne, une glace chez Bertillon, et nous avons terminé par une balade jusqu’au Louvres en papotant. Dernière halte gastronomique gargantuesque chez mes parents, lundi 24, à midi -ma mère nous avait préparé deux énoooormes assiettes de salade du jardin !- et nous nous mettons enfin en route pour la Belgique vers 14h00, pour pouvoir décharger mes meubles trois heures plus tard dans le garage de Patrick, aidés par Stéphane et Marc qui étaient justement dans le coin… Tout va tellement plus vite à quatre. Cela étant, avoir revendu ma machine à laver et mon lit a fortement allégé les opérations.
Petite soirée à la Mirabelle pour fêter mon retour, et nous voilà rejoints par Isabelle Renzetti qui passait par hasard y manger aussi avec un ami comédien. Histoires de cul, éclats de rires, je bois un peu trop et je me mets à tout trouver très amusant. J’ai le sourire, c’est le principal. Je ne veux plus jamais être seul.
Retour sur Paris en train. Première classe grâce à une promo. Et à côté de moi, deux asiatiques très mal élevés ( Décidement c’est une manie chez eux ? L’autre jour c’était chez Flunch, cette fois dans le Thalys ! ) sautent littéralement sur le vin rouge que leur sert le steward, avant de s’endormir et de ronfler si bruyamment que certains voyageurs se mettent à faire du bruit pour les faire taire. Ce qui m’énerve le plus dans ce monde c’est la promiscuité obligée. Je débarque à Paris avec mon petit sac à dos et je file au boulot. A peine arrivé, ma chef m’annonce qu’il y a deux erreurs de caisses qu’elle ne comprends pas. Elle me présente les feuilles de route qui datent de dix jours avant !!! Je crois rêver. Comment puis-je me souvenir d’une simple annotation « Manque 41 € » sur une enveloppe faite il y a autant de temps ? Vraiment ce manque d’organisation m’énerve. J’avais le moral depuis trois jours, et voilà que tout est de nouveau à plat. Je crois que la seule chose qui me ferait penser à autre chose, ce soir, serait de laisser s’envoler ma libido ! Je file donc me faire un sauna à 22h en sortant du boulot, juste après m’être enfilé un maxi menu Giant chez Quick pour amortir le carnet de chèques restaurant que m’offrent gentiment mes parents tous les mois.
Le Sun City est peu rempli à cette heure de la soirée. J’y croise tout de même Eytan, un gars que j’y ai connu deux mois avant. C’est marrant, il m’a dit l’autre jour que, par cette canicule, il ne comprenait pas comment on pouvait se rendre au sauna, mais pourtant il s’y trouve. Les gays, tout un concept. Faut plus chercher à comprendre… N’ayant trouvé personne à mon goût à l’étage, je vais m’allonger sur un transat. A côté de moi, il y a un garçon assez plaisant qui s’étonne que j’ose m’installer à sa droite. Je souris, on se parle, et on finit par rigoler des comportements et des stéréotypes auxquels on peut être confronté dans un endroit comme celui-ci. Direction le jaccuzzi, puis la douche où décision est prise de terminer la nuit dans ma chambre… Pierre est charmant. Il habite à Londres, travaille à Paris. Il veut bien passer la nuit avec moi mais se lèvera tôt car il doit bosser le lendemain. Je prends quelques photos de lui tout nu allongé, puis je lui demande s’il veut bien me laisser le boxer qui lui sert de sous-vêtement et que j’ai enfilé. Il accepte et repartira au petit matin sans rien sous son jeans. Sa peau est très douce et il m’enlace avec une tendresse que je n’attendais pas d’un mec rencontré au sauna. Il m’étreint fort en embrassant ma nuque et l’espace d’une seconde, j’ai envie de pleurer. Tout ça ne tient tellement à rien. Je transpire comme un bœuf dans la nuit alors que lui dort paisiblement. L’air est trop chaud. 07h00 n’ont pas encore sonnées et voilà pourtant Pierre debout et prêt à partir. Un baiser avant qu’il n’emprunte les escaliers, et je referme la porte derrière lui pour m’effondrer dans mon lit, mort de fatigue après un si mauvais sommeil.
Il y a deux jours, Patrick et moi avons déménagé la plus grosse partie de mes affaires vers Bruxelles, en camionnette. Il est arrivé quelques jours à l’avance, donc le chargement s’est fait en plusieurs fois, question d’épargner les lombaires respectives, et nous avons même eu le temps de nous divertir un peu durant les soirées. Samedi après mon travail, nous avons été manger un morceau au Baan Thaï, le buffet thaïlandais à volonté auquel je vais tout le temps, puis je lui ai fait découvrir le Tango, et le lendemain, une assiette « dégustation pour 2 » chez Marianne, une glace chez Bertillon, et nous avons terminé par une balade jusqu’au Louvres en papotant. Dernière halte gastronomique gargantuesque chez mes parents, lundi 24, à midi -ma mère nous avait préparé deux énoooormes assiettes de salade du jardin !- et nous nous mettons enfin en route pour la Belgique vers 14h00, pour pouvoir décharger mes meubles trois heures plus tard dans le garage de Patrick, aidés par Stéphane et Marc qui étaient justement dans le coin… Tout va tellement plus vite à quatre. Cela étant, avoir revendu ma machine à laver et mon lit a fortement allégé les opérations.
Petite soirée à la Mirabelle pour fêter mon retour, et nous voilà rejoints par Isabelle Renzetti qui passait par hasard y manger aussi avec un ami comédien. Histoires de cul, éclats de rires, je bois un peu trop et je me mets à tout trouver très amusant. J’ai le sourire, c’est le principal. Je ne veux plus jamais être seul.
Retour sur Paris en train. Première classe grâce à une promo. Et à côté de moi, deux asiatiques très mal élevés ( Décidement c’est une manie chez eux ? L’autre jour c’était chez Flunch, cette fois dans le Thalys ! ) sautent littéralement sur le vin rouge que leur sert le steward, avant de s’endormir et de ronfler si bruyamment que certains voyageurs se mettent à faire du bruit pour les faire taire. Ce qui m’énerve le plus dans ce monde c’est la promiscuité obligée. Je débarque à Paris avec mon petit sac à dos et je file au boulot. A peine arrivé, ma chef m’annonce qu’il y a deux erreurs de caisses qu’elle ne comprends pas. Elle me présente les feuilles de route qui datent de dix jours avant !!! Je crois rêver. Comment puis-je me souvenir d’une simple annotation « Manque 41 € » sur une enveloppe faite il y a autant de temps ? Vraiment ce manque d’organisation m’énerve. J’avais le moral depuis trois jours, et voilà que tout est de nouveau à plat. Je crois que la seule chose qui me ferait penser à autre chose, ce soir, serait de laisser s’envoler ma libido ! Je file donc me faire un sauna à 22h en sortant du boulot, juste après m’être enfilé un maxi menu Giant chez Quick pour amortir le carnet de chèques restaurant que m’offrent gentiment mes parents tous les mois.
Le Sun City est peu rempli à cette heure de la soirée. J’y croise tout de même Eytan, un gars que j’y ai connu deux mois avant. C’est marrant, il m’a dit l’autre jour que, par cette canicule, il ne comprenait pas comment on pouvait se rendre au sauna, mais pourtant il s’y trouve. Les gays, tout un concept. Faut plus chercher à comprendre… N’ayant trouvé personne à mon goût à l’étage, je vais m’allonger sur un transat. A côté de moi, il y a un garçon assez plaisant qui s’étonne que j’ose m’installer à sa droite. Je souris, on se parle, et on finit par rigoler des comportements et des stéréotypes auxquels on peut être confronté dans un endroit comme celui-ci. Direction le jaccuzzi, puis la douche où décision est prise de terminer la nuit dans ma chambre… Pierre est charmant. Il habite à Londres, travaille à Paris. Il veut bien passer la nuit avec moi mais se lèvera tôt car il doit bosser le lendemain. Je prends quelques photos de lui tout nu allongé, puis je lui demande s’il veut bien me laisser le boxer qui lui sert de sous-vêtement et que j’ai enfilé. Il accepte et repartira au petit matin sans rien sous son jeans. Sa peau est très douce et il m’enlace avec une tendresse que je n’attendais pas d’un mec rencontré au sauna. Il m’étreint fort en embrassant ma nuque et l’espace d’une seconde, j’ai envie de pleurer. Tout ça ne tient tellement à rien. Je transpire comme un bœuf dans la nuit alors que lui dort paisiblement. L’air est trop chaud. 07h00 n’ont pas encore sonnées et voilà pourtant Pierre debout et prêt à partir. Un baiser avant qu’il n’emprunte les escaliers, et je referme la porte derrière lui pour m’effondrer dans mon lit, mort de fatigue après un si mauvais sommeil.
Saturday, July 15, 2006
Et rebelotte...
Le réveil a été dur. Surtout que le bipper s’est déclenché à 08h30 parce que je voulais joindre le bureau des services BNP le plus tôt possible pour commander une nouvelle carte bancaire. Mais la fatigue a eu raison de moi et je ne me suis finalement pas décidé à me lever, préférant sombrer dans les bras de Morphée pour quelques heures de plus.
Vers midi, alors que Cédric dormait encore, une fois toutes les questions administratives relatives à mon opposition réglées, je me suis pris le temps de faire des ablutions plus longues qu’à l’ordinaire pour ne pas le réveiller en restant dans la chambre. Quel plaisir de prendre du temps pour soi. Ça faisait longtemps.
Une fois Cédric debout, j’ai allumé mon portable, et quelques minutes plus tard, je recevais un appel de Laurent, un des gars d’hier soir. « - Coucou, c’est Laurent. Ça va ? Vous n’êtes plus en train de dormir ? Je t’appelle pour vous dire qu’on fait une soirée aujourd’hui chez nous. On avait envie que vous veniez… »
Je propose à Cédric qui n’en revient pas qu’il nous rappelle. Tous les mecs qu’on a plus ou moins rencontrés depuis qu’on se fait des soirées dans le milieu gay, nous ont toujours promis de nous rappeler mais ne l’ont jamais fait. On est tous les deux très étonnés, mais ravis.
Malheureusement, Cédric part le lendemain pour Corfou avec sa mère, en vacances. Ils décollent à 07h00 du matin. Alors, il préfère éviter une nouvelle soirée trop tardive, question d’optimaliser son capital sex-appeal. Qu’importe, j’irai tout seul.
22h45.
L’endroit où habitent Laurent et Roberto est tout simplement génial. On dirait « Melrose Place » en vrai, dans Paris. C’est Roberto qui m’ouvre la porte du jardin où trônent des bambous géants. Les autres convives sont déjà assis sur des tabourets, ou en train de discuter dans la pièce principale de la résidence. En fait, Bruno, Laurent, Roberto etc., vivent dans un même lotissement de maisons et partagent l’ensemble de la surface habitable, sans pour autant empiéter les uns sur l’univers des autres, vu qu’ils ont chacun la leur.
Une première margarita en main, je suis Roberto qui me fait visiter et me présente à ses amis. Les espaces sont impressionnants. Tout est décoré avec très bon goût. Je découvre la chambre du haut, attenante à une salle de bain digne des plus beaux hôtels new-look qu’on voit dans les catalogues, puis nous descendons au sous-sol dans une pièce dont ils ont fait une nouvelle chambre car la première se trouvant directement sous une verrière, il y fait assez intenable, m’explique-t-il. On continue vers le dressing duquel il m’ouvre la porte et dans lequel je découvre une impressionnante collection de vêtements de chez Saint Laurent et surtout Vivienne Westwood. Incroyable. Des pièces uniques des années 60 et 70. Mieux que dans un rêve. Il m’explique que son meilleur ami est John… « - Tu sais ? John Galliano… » Je crois m’évanouir. Ce gars est simply too much.
Une fois remontés, nous passons à table. Poulet et pommes de terres au four sont présentés sur la table, tout ce petit monde se pressant de trouver un endroit où s’asseoir pour manger. A peine assis, je reçois la visite de Max, l’un des deux teckels qui partagent la maison. Max est tout noir, et il a visiblement très envie de sauter sur mes genoux. Je pense qu’il a surtout envie de ce qui se trouve dans mon assiette, alors je lui fais un petit non de la tête, mais Roberto m’explique que ce chien ne s’approche jamais des gens qui ne lui sont pas sympathique. Je suis flatté, mais Max ne montera tant que je n’ai pas fini !
Un peu plus tard dans la soirée, Roberto me demande de descendre avec lui au sous-sol. Ils ont envie, un ami et lui, de faire un numéro dansé sur une chanson dont je connaîtrais les paroles. Roberto veut que je fasse Dalida, mais je ne suis pas très enclin à me déguiser en femme aujourd’hui, qui plus est devant une dizaine de personnes que je ne connais pas encore suffisamment. Décision est donc prise de faire « Outside » de George Michael… Il faut bien sûr se costumer. Un perfecto sur mes épaules et des lunettes noires, Roberto et son pote optent pour des perruques longues, question de faire mes girls ! Et là, je vis le moment le plus bizarre de ma petite existence. Je remonte les escaliers et j’entre au milieu de la foule qui hurle et applaudit, mes deux acolytes se prosternant à mes pieds et se roulant au sol ! J’ai du mal à garder mon sérieux, et en oublie même les paroles de mon playback. Visiblement, ce genre de moments délirants fait partie courante de l’existence de cette bande de joyeux lurons, et j’avoue que cela finit par beaucoup m’amuser. Ma troisième margarita y serait-elle pour quelque chose ? Mais du fun, je vais en avoir encore bien davantage…
La sélection musicale d’une des amies de Roberto étant particulièrement kitsch, la chanson « Babuschka » démarre soudain à tue-tête dans les haut-parleurs, et je vois Laurent filer dans la cuisine pour en revenir deux secondes plus tard avec une assiette dans chaque main. « - Oh non ! me dit Bruno, il va encore casser des assiettes ! ». Je pense avoir mal entendu, mais Lauent frappe les deux assiettes l’une contre l’autre avec bonheur. Une fois en haut, une fois en bas, pour enfin les laisser tomber au sol avec délice. Tout le monde est mort de rire, lui en premier, comme un gamin de quatre ans. J’ai chaud. Je m’assieds dans l’un des fauteuils design du salon, lorsque Max refait son apparition. Cette fois, je le laisse monter sur mes cuisses, et comble de l’improbable, moi qui ne suis pas du tout fan des chiens, je le trouve presque aussi sympathique que mon chat. Max est fier comme Artaban, et Roberto me fait de grands sourires. La nuit est déjà bien avancée lorsque Roberto nous fait un autre numéro déjanté avec Bruno. Cette fois c’est « Diamonds are a girl’s best friends ». Applaudissements bien sûr, et rires.
Je promets à Roberto qu’un jour je lui ferai mon numéro de Cher en chaise roulante, ce qui l’amuse terriblement. « - Dommage que Sofia ne soit pas là ! Elle adorerait ! ». Sophia ? « … Copolla ! Chaque fois qu’elle passe sur Paris elle vient me faire un coucou… » Je n’en reviens pas. « Dis-moi Roberto, je peux te demander ce que tu fais dans la vie ? » « Actually, I’m the director of a model agency »… Tout s’éclaire un peu. Roberto est un grand enfant, et ce n’est que plaisir de le voir rigoler. Il vient constamment me demander si ça va, si je n’ai pas l’impression qu’on se paie ma tête, parce que ce n’est pas du tout le cas. “Just be who you are, that’s the way you’re the best”.
Trois heures sonnent, et je me mets en route. Roberto m’accompagne, profitant de mon départ pour faire promener les chiens et m’indiquer un taxi. Je suis heureux. Quelqu’un m’apprécie pour ce que je suis, et je ne me sens pas obligé de justifier mon existence… Avant de grimper dans le taxi qui me ramène chez moi, Roberto me dis qu’il nous invite volontiers Cédric et moi, dans leur maison de vacance en Italie. « - Dis-moi juste combien coûtent les billets d’avions, et on se charge du reste… » Je n’en crois pas mes oreilles. « - Tu sais, quand vous aurez l’argent vous aurez l’argent. Pour le moment, il faut qu’on vous aide. Vous êtes jeunes… ».
J’arrive chez moi vingt minutes plus tard et je m’endors facilement… Mais alors facilement…
Vers midi, alors que Cédric dormait encore, une fois toutes les questions administratives relatives à mon opposition réglées, je me suis pris le temps de faire des ablutions plus longues qu’à l’ordinaire pour ne pas le réveiller en restant dans la chambre. Quel plaisir de prendre du temps pour soi. Ça faisait longtemps.
Une fois Cédric debout, j’ai allumé mon portable, et quelques minutes plus tard, je recevais un appel de Laurent, un des gars d’hier soir. « - Coucou, c’est Laurent. Ça va ? Vous n’êtes plus en train de dormir ? Je t’appelle pour vous dire qu’on fait une soirée aujourd’hui chez nous. On avait envie que vous veniez… »
Je propose à Cédric qui n’en revient pas qu’il nous rappelle. Tous les mecs qu’on a plus ou moins rencontrés depuis qu’on se fait des soirées dans le milieu gay, nous ont toujours promis de nous rappeler mais ne l’ont jamais fait. On est tous les deux très étonnés, mais ravis.
Malheureusement, Cédric part le lendemain pour Corfou avec sa mère, en vacances. Ils décollent à 07h00 du matin. Alors, il préfère éviter une nouvelle soirée trop tardive, question d’optimaliser son capital sex-appeal. Qu’importe, j’irai tout seul.
22h45.
L’endroit où habitent Laurent et Roberto est tout simplement génial. On dirait « Melrose Place » en vrai, dans Paris. C’est Roberto qui m’ouvre la porte du jardin où trônent des bambous géants. Les autres convives sont déjà assis sur des tabourets, ou en train de discuter dans la pièce principale de la résidence. En fait, Bruno, Laurent, Roberto etc., vivent dans un même lotissement de maisons et partagent l’ensemble de la surface habitable, sans pour autant empiéter les uns sur l’univers des autres, vu qu’ils ont chacun la leur.
Une première margarita en main, je suis Roberto qui me fait visiter et me présente à ses amis. Les espaces sont impressionnants. Tout est décoré avec très bon goût. Je découvre la chambre du haut, attenante à une salle de bain digne des plus beaux hôtels new-look qu’on voit dans les catalogues, puis nous descendons au sous-sol dans une pièce dont ils ont fait une nouvelle chambre car la première se trouvant directement sous une verrière, il y fait assez intenable, m’explique-t-il. On continue vers le dressing duquel il m’ouvre la porte et dans lequel je découvre une impressionnante collection de vêtements de chez Saint Laurent et surtout Vivienne Westwood. Incroyable. Des pièces uniques des années 60 et 70. Mieux que dans un rêve. Il m’explique que son meilleur ami est John… « - Tu sais ? John Galliano… » Je crois m’évanouir. Ce gars est simply too much.
Une fois remontés, nous passons à table. Poulet et pommes de terres au four sont présentés sur la table, tout ce petit monde se pressant de trouver un endroit où s’asseoir pour manger. A peine assis, je reçois la visite de Max, l’un des deux teckels qui partagent la maison. Max est tout noir, et il a visiblement très envie de sauter sur mes genoux. Je pense qu’il a surtout envie de ce qui se trouve dans mon assiette, alors je lui fais un petit non de la tête, mais Roberto m’explique que ce chien ne s’approche jamais des gens qui ne lui sont pas sympathique. Je suis flatté, mais Max ne montera tant que je n’ai pas fini !
Un peu plus tard dans la soirée, Roberto me demande de descendre avec lui au sous-sol. Ils ont envie, un ami et lui, de faire un numéro dansé sur une chanson dont je connaîtrais les paroles. Roberto veut que je fasse Dalida, mais je ne suis pas très enclin à me déguiser en femme aujourd’hui, qui plus est devant une dizaine de personnes que je ne connais pas encore suffisamment. Décision est donc prise de faire « Outside » de George Michael… Il faut bien sûr se costumer. Un perfecto sur mes épaules et des lunettes noires, Roberto et son pote optent pour des perruques longues, question de faire mes girls ! Et là, je vis le moment le plus bizarre de ma petite existence. Je remonte les escaliers et j’entre au milieu de la foule qui hurle et applaudit, mes deux acolytes se prosternant à mes pieds et se roulant au sol ! J’ai du mal à garder mon sérieux, et en oublie même les paroles de mon playback. Visiblement, ce genre de moments délirants fait partie courante de l’existence de cette bande de joyeux lurons, et j’avoue que cela finit par beaucoup m’amuser. Ma troisième margarita y serait-elle pour quelque chose ? Mais du fun, je vais en avoir encore bien davantage…
La sélection musicale d’une des amies de Roberto étant particulièrement kitsch, la chanson « Babuschka » démarre soudain à tue-tête dans les haut-parleurs, et je vois Laurent filer dans la cuisine pour en revenir deux secondes plus tard avec une assiette dans chaque main. « - Oh non ! me dit Bruno, il va encore casser des assiettes ! ». Je pense avoir mal entendu, mais Lauent frappe les deux assiettes l’une contre l’autre avec bonheur. Une fois en haut, une fois en bas, pour enfin les laisser tomber au sol avec délice. Tout le monde est mort de rire, lui en premier, comme un gamin de quatre ans. J’ai chaud. Je m’assieds dans l’un des fauteuils design du salon, lorsque Max refait son apparition. Cette fois, je le laisse monter sur mes cuisses, et comble de l’improbable, moi qui ne suis pas du tout fan des chiens, je le trouve presque aussi sympathique que mon chat. Max est fier comme Artaban, et Roberto me fait de grands sourires. La nuit est déjà bien avancée lorsque Roberto nous fait un autre numéro déjanté avec Bruno. Cette fois c’est « Diamonds are a girl’s best friends ». Applaudissements bien sûr, et rires.
Je promets à Roberto qu’un jour je lui ferai mon numéro de Cher en chaise roulante, ce qui l’amuse terriblement. « - Dommage que Sofia ne soit pas là ! Elle adorerait ! ». Sophia ? « … Copolla ! Chaque fois qu’elle passe sur Paris elle vient me faire un coucou… » Je n’en reviens pas. « Dis-moi Roberto, je peux te demander ce que tu fais dans la vie ? » « Actually, I’m the director of a model agency »… Tout s’éclaire un peu. Roberto est un grand enfant, et ce n’est que plaisir de le voir rigoler. Il vient constamment me demander si ça va, si je n’ai pas l’impression qu’on se paie ma tête, parce que ce n’est pas du tout le cas. “Just be who you are, that’s the way you’re the best”.
Trois heures sonnent, et je me mets en route. Roberto m’accompagne, profitant de mon départ pour faire promener les chiens et m’indiquer un taxi. Je suis heureux. Quelqu’un m’apprécie pour ce que je suis, et je ne me sens pas obligé de justifier mon existence… Avant de grimper dans le taxi qui me ramène chez moi, Roberto me dis qu’il nous invite volontiers Cédric et moi, dans leur maison de vacance en Italie. « - Dis-moi juste combien coûtent les billets d’avions, et on se charge du reste… » Je n’en crois pas mes oreilles. « - Tu sais, quand vous aurez l’argent vous aurez l’argent. Pour le moment, il faut qu’on vous aide. Vous êtes jeunes… ».
J’arrive chez moi vingt minutes plus tard et je m’endors facilement… Mais alors facilement…
Bruno, Laurent, Roberto et tous les autres...
Qui aurait pu prédire que la dernière soirée au TANGO avec Cédric avant mon départ serait celle de toutes les possibilités en matière de rencontre ? Certainement ni lui ni moi…
Il est des choses qui ne s’expliquent pas, et ce doit être ça qu’on appelle le bonheur.
Il était temps que je me fasse couper les cheveux. Ça y est, c’est fait !
Non sans mal, parce que j’avais oublié qu’en France, le 14 juillet tout est fermé et que du coup le seul salon que je sois arrivé à trouver c’est le TONI & GUY de la rue Tiquetonne après deux heures de marche… Mais bon ça y est, j’ai évité l’ulcère, je suis beau comme un acteur X dans ma salopette Fabien Nobile et tous les garçons du Marais se retournent sur mon passage ! Alors vive l’été qui est enfin là !
Cédric, qui devait venir me chercher au théâtre à 22h pour que nous filions nous préparer chez moi comme à l’ordinaire, m’appelle vers 21h30 pour me demander si ça ne me dérange pas qu’il me rejoigne directement chez moi, parce qu’apparemment il a une idée de cadeau pour moi qui risque de le mettre en retard au rendez-vous initialement prévu… Pas de souci, on se retrouvera donc une petite heure plus tard à l’appartement.
Sur le quai du métro, nouvel appel : « - Dis-moi… Plutôt Formidable ou Féerie ? » et le voilà qui raccroche aussitôt ma réponse donnée. Je commence à avoir ma petite idée, mais je ne veux rien prévoir, car après tout, qui sait ? Il va peut être simplement m’offrir une carte postale pour déconner ?
Trois odeurs de transpiration et deux d’enfant sale plus loin, j’arrive à mon appart, et alors que je suis en train de manger mon bloc de poisson pané avec une portion de blé complet que j’ai stupidement fait valdinguer dans l’eau de vaisselle avant de me la servir, on sonne à la porte. Cédric débarque, hystérique, avec deux sacs d’achats du Moulin Rouge. Ce garçon est fou, mais c’est un plaisir… « -Tiens, celui là est pour toi ! » J’ouvre mon paquet et y découvre le cd de la bande originale de la nouvelle revue ! Ça y est, je suis hystérique à mon tour ! « - Et je t’ai acheté le stylo pour qu’on l’aie tous les deux mais surtout parce que je voulais avoir un sac avec marqué Moulin Rouge moi aussi ! » Trois embrassades, et le cd tourne déjà dans la chaîne hifi ! Nous mimons les Doris Girls sur leur grand escalier. Débiles, nous ? Que penser alors des petits maillots en skaï vert et bleu électrique que nous nous sommes payés en solde, il y a une semaine chez IEM ?
Dernière retouche gloss pour Cédric, un peu de gomme sèche dans mes cheveux et nous voilà en route pour retrouver Jennifer que j’ai croisée dans la journée et qui nous accompagne à ce fameux bal « Francofollies » du Tango. ( Une soirée avec que de la chanson française ! Que demande le peuple ? )
Cependant, ça démarre mal !
Il n’y a personne. A part deux couples ringards qui valsent sur le parquet de danse au son de l’accordéon. Cédric me montre sur le programme qu’une soirée spéciale a eu lieu la veille. Y aurait-il moins de monde à cause de cela ? Nous verrons bien. A 01h00, si ça n’a pas changé, on s’en va… On discute de conneries avec Jennifer et on est en train de faire les imbéciles avec nos panachés, lorsqu’un groupe de mecs entre trente cinq et quarante cinq ans débarque à la table toute proche de la nôtre. L’un d’eux est visiblement atterré par la sélection musicale, alors qu’un autre adore le glam-kitsch des faces B des disques qui passent ! De notre côté nous ânonnons les morceaux avec bonheur. Au son du Madison, Jennifer se lève pour aller danser en compagnie des autres amateurs. Elle est très douée ! On dirait presque que c’est elle qui mène la danse. Cédric et moi sommes morts de rire, et on applaudit comme des sots, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de l’homme qui adore l’endroit. Puis soudain, la sélection musicale vire au « French Disco », alors Cédric et moi ne tenant plus, commençons à hurler les paroles que nous connaissons. “-Look, dear ! They know the lyrics. They’re so young but they know the lyrics of these old songs ! Comment vous connaissez ces chansons ?” Premier contact établi !
Ils sont tous très amusants et après leur avoir expliqué que mon premier 33 tours était un album de Sheila, notre adoption est signée. L’un d’eux me dit « On doit s’échanger les numéros de téléphone pour se revoir ! » Mais sur le moment, je ne sais pas trop… « -Well, who knows ? Maybe later… » dis-je, un peu embarrassé avant d’aller rejoindre Cédric qui danse sur « Poupée de cire, poupée de son » comme un dingue. Nous voilà reines du dance-floor en trois secondes. Les gens s’écartent pour nous laisser chorégraphier au mieux notre performance. Je m’éclate comme un fou !
La soirée qui avait bizarrement commencée est en train de prendre un tournant magique. Ça faisait des lustres que je ne m’étais pas autant amusé. Et surtout c’est la première fois que nous rencontrons vraiment des gens sympas ! Cédric est déchaîné, moi aussi et Jennifer semble ravie. Il fait chaud, nous avons soif, mais fauchés comme des étudiants, nous n’avons plus un sou… Alors en rigolant, Cédric crie « Qui nous paye un verre ? » et deux minutes après, trois boissons sont posées devant nous. J’hallucine. En plus d’avoir le sens de l’humour, ces mecs sont trop choux !
On danse, on se raconte un peu les uns aux autres, on re-danse, et on se re-raconte. Puis quand l’heure de filer à l’INSOLITE -sur propositon de Roberto- arrive, je me rends compte que j’ai perdu ma carte bleue. Aïe ! Il est trois heures du matin, je retourne vite faire un check-up dans la boîte... Rien. Nous voilà donc devant le guichet automatique pour que je fasse opposition. Mais je ne veux pas laisser ce détail entacher notre folle nuit ! En voiture, Simone ! Après avoir embrassé Jennifer qui nous quitte, nous entrons à quatre dans un taxi en direction de l’INSOLITE !
Le petit escalier de ce vieux disco-bar me fait penser à l’entrée du Stonewall Inn de New York, tel que le présente Nigel Finch dans son film du même nom. L’ambiance est à la fête et nous découvrons un antre de folie en arrivant en bas. Roberto me paie un gin-tonique ( Plus gin que tonic d’ailleurs ! ) et il me raconte plein de choses amusantes sur sa relation de couple avec Laurent qui est parmi nous… La musique va un peu fort, on transpire, mais rien ne pourrait arrêter mon plaisir en ce moment.
Je me retourne, et me rends compte que le garçon qui s’occupe du vestiaire est le vendeur de la boutique Fabien Nobile dans laquelle j’ai acheté la salopette que je porte, une semaine plus tôt. Le monde est petit ! Dernières histoires et nous voilà en train d’échanger nos numéros de téléphone avant de partir… Ce qui est certain c’est que nous allons bien, très bien dormir.
PS : Et que penser de Piero, le bel italien faisant partie du groupe, qui deux secondes après m’avoir vu, m’as dit « - Tu es belge, comédien, et tu as une sœur ! » ? Rien… si ce n’est qu’arriver à l’embrasser juste avant de partir n’aura pas été facile mais délicieux.
Il est des choses qui ne s’expliquent pas, et ce doit être ça qu’on appelle le bonheur.
Il était temps que je me fasse couper les cheveux. Ça y est, c’est fait !
Non sans mal, parce que j’avais oublié qu’en France, le 14 juillet tout est fermé et que du coup le seul salon que je sois arrivé à trouver c’est le TONI & GUY de la rue Tiquetonne après deux heures de marche… Mais bon ça y est, j’ai évité l’ulcère, je suis beau comme un acteur X dans ma salopette Fabien Nobile et tous les garçons du Marais se retournent sur mon passage ! Alors vive l’été qui est enfin là !
Cédric, qui devait venir me chercher au théâtre à 22h pour que nous filions nous préparer chez moi comme à l’ordinaire, m’appelle vers 21h30 pour me demander si ça ne me dérange pas qu’il me rejoigne directement chez moi, parce qu’apparemment il a une idée de cadeau pour moi qui risque de le mettre en retard au rendez-vous initialement prévu… Pas de souci, on se retrouvera donc une petite heure plus tard à l’appartement.
Sur le quai du métro, nouvel appel : « - Dis-moi… Plutôt Formidable ou Féerie ? » et le voilà qui raccroche aussitôt ma réponse donnée. Je commence à avoir ma petite idée, mais je ne veux rien prévoir, car après tout, qui sait ? Il va peut être simplement m’offrir une carte postale pour déconner ?
Trois odeurs de transpiration et deux d’enfant sale plus loin, j’arrive à mon appart, et alors que je suis en train de manger mon bloc de poisson pané avec une portion de blé complet que j’ai stupidement fait valdinguer dans l’eau de vaisselle avant de me la servir, on sonne à la porte. Cédric débarque, hystérique, avec deux sacs d’achats du Moulin Rouge. Ce garçon est fou, mais c’est un plaisir… « -Tiens, celui là est pour toi ! » J’ouvre mon paquet et y découvre le cd de la bande originale de la nouvelle revue ! Ça y est, je suis hystérique à mon tour ! « - Et je t’ai acheté le stylo pour qu’on l’aie tous les deux mais surtout parce que je voulais avoir un sac avec marqué Moulin Rouge moi aussi ! » Trois embrassades, et le cd tourne déjà dans la chaîne hifi ! Nous mimons les Doris Girls sur leur grand escalier. Débiles, nous ? Que penser alors des petits maillots en skaï vert et bleu électrique que nous nous sommes payés en solde, il y a une semaine chez IEM ?
Dernière retouche gloss pour Cédric, un peu de gomme sèche dans mes cheveux et nous voilà en route pour retrouver Jennifer que j’ai croisée dans la journée et qui nous accompagne à ce fameux bal « Francofollies » du Tango. ( Une soirée avec que de la chanson française ! Que demande le peuple ? )
Cependant, ça démarre mal !
Il n’y a personne. A part deux couples ringards qui valsent sur le parquet de danse au son de l’accordéon. Cédric me montre sur le programme qu’une soirée spéciale a eu lieu la veille. Y aurait-il moins de monde à cause de cela ? Nous verrons bien. A 01h00, si ça n’a pas changé, on s’en va… On discute de conneries avec Jennifer et on est en train de faire les imbéciles avec nos panachés, lorsqu’un groupe de mecs entre trente cinq et quarante cinq ans débarque à la table toute proche de la nôtre. L’un d’eux est visiblement atterré par la sélection musicale, alors qu’un autre adore le glam-kitsch des faces B des disques qui passent ! De notre côté nous ânonnons les morceaux avec bonheur. Au son du Madison, Jennifer se lève pour aller danser en compagnie des autres amateurs. Elle est très douée ! On dirait presque que c’est elle qui mène la danse. Cédric et moi sommes morts de rire, et on applaudit comme des sots, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de l’homme qui adore l’endroit. Puis soudain, la sélection musicale vire au « French Disco », alors Cédric et moi ne tenant plus, commençons à hurler les paroles que nous connaissons. “-Look, dear ! They know the lyrics. They’re so young but they know the lyrics of these old songs ! Comment vous connaissez ces chansons ?” Premier contact établi !
Ils sont tous très amusants et après leur avoir expliqué que mon premier 33 tours était un album de Sheila, notre adoption est signée. L’un d’eux me dit « On doit s’échanger les numéros de téléphone pour se revoir ! » Mais sur le moment, je ne sais pas trop… « -Well, who knows ? Maybe later… » dis-je, un peu embarrassé avant d’aller rejoindre Cédric qui danse sur « Poupée de cire, poupée de son » comme un dingue. Nous voilà reines du dance-floor en trois secondes. Les gens s’écartent pour nous laisser chorégraphier au mieux notre performance. Je m’éclate comme un fou !
La soirée qui avait bizarrement commencée est en train de prendre un tournant magique. Ça faisait des lustres que je ne m’étais pas autant amusé. Et surtout c’est la première fois que nous rencontrons vraiment des gens sympas ! Cédric est déchaîné, moi aussi et Jennifer semble ravie. Il fait chaud, nous avons soif, mais fauchés comme des étudiants, nous n’avons plus un sou… Alors en rigolant, Cédric crie « Qui nous paye un verre ? » et deux minutes après, trois boissons sont posées devant nous. J’hallucine. En plus d’avoir le sens de l’humour, ces mecs sont trop choux !
On danse, on se raconte un peu les uns aux autres, on re-danse, et on se re-raconte. Puis quand l’heure de filer à l’INSOLITE -sur propositon de Roberto- arrive, je me rends compte que j’ai perdu ma carte bleue. Aïe ! Il est trois heures du matin, je retourne vite faire un check-up dans la boîte... Rien. Nous voilà donc devant le guichet automatique pour que je fasse opposition. Mais je ne veux pas laisser ce détail entacher notre folle nuit ! En voiture, Simone ! Après avoir embrassé Jennifer qui nous quitte, nous entrons à quatre dans un taxi en direction de l’INSOLITE !
Le petit escalier de ce vieux disco-bar me fait penser à l’entrée du Stonewall Inn de New York, tel que le présente Nigel Finch dans son film du même nom. L’ambiance est à la fête et nous découvrons un antre de folie en arrivant en bas. Roberto me paie un gin-tonique ( Plus gin que tonic d’ailleurs ! ) et il me raconte plein de choses amusantes sur sa relation de couple avec Laurent qui est parmi nous… La musique va un peu fort, on transpire, mais rien ne pourrait arrêter mon plaisir en ce moment.
Je me retourne, et me rends compte que le garçon qui s’occupe du vestiaire est le vendeur de la boutique Fabien Nobile dans laquelle j’ai acheté la salopette que je porte, une semaine plus tôt. Le monde est petit ! Dernières histoires et nous voilà en train d’échanger nos numéros de téléphone avant de partir… Ce qui est certain c’est que nous allons bien, très bien dormir.
PS : Et que penser de Piero, le bel italien faisant partie du groupe, qui deux secondes après m’avoir vu, m’as dit « - Tu es belge, comédien, et tu as une sœur ! » ? Rien… si ce n’est qu’arriver à l’embrasser juste avant de partir n’aura pas été facile mais délicieux.
Tuesday, July 11, 2006
Au feu !
Mais d’où me vient cette envie perpétuelle de sexe, nom d’une pipe ? ( C’est le cas de le dire ) Voilà plus d’un mois que pas une journée ne se passe sans que le loup qui sommeille dans mes veines ne soit sur le qui-vive. J’ai envie de sexe tout le temps et partout… Un véritable obsédé ! Tout est prétexte à déviation sexuelle. Un regard un peu insistant dans la rue, et je m’imagine en pleins ébats quelques instants plus tard, avec le garçon en question. Chose qui n’arrive pas bien entendu, parce que pour ça le Marais est la zone la plus frustrante de Paris ! Tout le monde se mate, mais les mecs sont tellement prétentieux et ont tellement peur de rater quelque chose de mieux un peu plus loin, que personne ne fait jamais rien au final. Les hommes baissent les yeux quand on leur sourit et le contact physique est carrément banni. Internet a vraiment fait des petits miracles au niveau de la communication entre les êtres humains… L’autre jour, j’ai glissé un ticket de paiement Starbucks avec « Vous êtes sublime » et mon numéro de téléphone écrits au verso, dans la poche arrière du jeans d’un garçon que j’avais observé en buvant mon Frappucinno dominical avec Cédric. Pas de réponse ! Pas même un sms pour me dire que j’étais un pauvre connard.
Idem deux jours plus tard avec un spectateur qui était arrivé en retard au théâtre. Lorsqu’il avait voulu entrer dans la salle je lui avais demandé si son téléphone portable était bien éteint, sans quoi je serais obligé de le fesser, sur quoi il m’avait glissé à l’oreille « Avec plaisir » tout bas avant d’aller s’asseoir. Avant la fin de la représentation, je lui avais rédigé une missive que j’avais mise sous enveloppe, dans laquelle je lui disais que j’étais très sérieux concernant les fessées et que si l’une de ses soirées de juillet se libérait, il ne devait pas hésiter à m’appeler au numéro que je lui avais laissé. Jamais de nouvelles non plus… Alors je me dis que je dois passer pour le demeuré de service à oser comme cela entrer vraiment en contact avec les gens ! Toujours est-il que du coup, côté cul ça n’avance pas des masses. Et je commence un peu à en avoir marre de farcir les Falcon en boucle.
Idem deux jours plus tard avec un spectateur qui était arrivé en retard au théâtre. Lorsqu’il avait voulu entrer dans la salle je lui avais demandé si son téléphone portable était bien éteint, sans quoi je serais obligé de le fesser, sur quoi il m’avait glissé à l’oreille « Avec plaisir » tout bas avant d’aller s’asseoir. Avant la fin de la représentation, je lui avais rédigé une missive que j’avais mise sous enveloppe, dans laquelle je lui disais que j’étais très sérieux concernant les fessées et que si l’une de ses soirées de juillet se libérait, il ne devait pas hésiter à m’appeler au numéro que je lui avais laissé. Jamais de nouvelles non plus… Alors je me dis que je dois passer pour le demeuré de service à oser comme cela entrer vraiment en contact avec les gens ! Toujours est-il que du coup, côté cul ça n’avance pas des masses. Et je commence un peu à en avoir marre de farcir les Falcon en boucle.
Sunday, July 02, 2006
Noyé dans la connerie
Rien ne nous réuni autant que le foot ! Tu parles…
Rien ne nous réuni autant que la connerie, oui !
Et quand en plus le phénomène frappe dans la capitale, on a de quoi atteindre des sommets. La France a joué, la France a gagné et la terre a tremblé, alors que l’équipe nationale n’est qualifiée que pour la demi-finale. Je suis atterré par le comportement festif démesuré du supporter lamda ! Dire qu’on va se coltiner ça jusqu’à ce que les bleus se fassent éliminer. Vivement que ce soit fait !
Parce que si ils ne sentent déjà plus pisser maintenant… Qu’est-ce que ce sera s’ils gagnent la coupe du monde ?
Le football brasse, en temps normal, une certaine catégorie de gens, on le savait, mais à la veille des qualifications importantes, ce sport fait sortir tout ce qu’on a de plus populaire ( dans le plus mauvais sens du terme ) sur les trottoirs et la bière coule à grands flots dans la gorge déployée des vrais hommes… Un vrai scénario de Falcon. A la différence près que dans un Falcon, le football ne serait que le prétexte à une bonne partie de fers en l’air !
Cédric était venu me rejoindre à la sortie de mon travail, comme à l’accoutumée, pour que nous allions manger un bout dans le centre-ville, avant de sortir nous amuser… Mais c’était sans compter sur l’affluence ! Des centaines de personnes observaient la retransmission du match France-Brésil sur les écrans télévisés accrochés aux murs des bistrots. On avait du mal à passer dans les rues, tant la foule était compacte. Terrifiant.
Arrivés au Daily Monop’ -le magasin de prêt-à-manger où, bien entendu, la musique avait été remplacée par les commentaires des journalistes sportifs- nous prenons une pause alimentaire, assis sur les sympathiques tabourets recouverts de gazon synthétique, lorsque qu’un jeune homme de couleur, assis derrière nous et sous l’emprise de l’alcool, nous interpelle agressivement. « - Wouaiiiii ! » Pas de réaction. Cédric et moi, nous contentons d’ignorer en continuant d’avaler nos taboulés respectifs. Mais soudain, quelque chose heurte la visière de ma casquette. Le mec vient de me jeter un morceau de pizza au visage. Toujours pas de réaction. Si nous mangeons calmement, sans le considérer, il va se désintéresser puis partir, c’est sûr. Malheureusement, il se lève et s’approche. « - Bon appétit, les gars. »
Je regarde Cédric qui est de plus en plus mal à l’aise. « - Bandes d’enculés, va ! » et le mec nous tape ses mains dans le dos avant de s’en aller plus loin.
Et voilà. Il me semblait bien que l’injure tardait à venir. Et bien entendu, pas une once de réaction de la part du vigile responsable de la sécurité de l’établissement, car visiblement c’est un ami. Cédric me demande poliment si on peut partir. Ce à quoi je rétorque que je commence à en avoir marre de devoir constamment avoir honte de ce que je suis pour être toléré dans la société. Mais nous partons tout de même, car Cédric s’est fait agresser par un homme noir quelques temps auparavant, et il n’est pas encore remis psychologiquement.
Juste une injure… Comme ça. Pour le fun. On ne met pas quelqu’un en prison pour cela, donc pourquoi s’en priver ? Personne n’aurait rien vu de toute manière. Les employés du magasin auraient certainement été en train de regarder ailleurs, ou d’écouter les commentaires radios…
Et je vous passerai les détails du type qui nous a lancé « - Alors ? On est tout tristes parce qu’on est tous seuls ce soir, les minous ? » alors que nous essayions de passer dans la masse de gens agglutinée sur l’un des trottoirs du Marais… Un comble : Se faire insulter dans le lieu même où l’on croit pouvoir se sentir en sécurité.
J’ai vraiment des envies de tuer, certaines fois. Et le pire, c’est que ce ne serait que par plaisir !
Vive le patinage artistique, bande de dégénérés…
Rien ne nous réuni autant que la connerie, oui !
Et quand en plus le phénomène frappe dans la capitale, on a de quoi atteindre des sommets. La France a joué, la France a gagné et la terre a tremblé, alors que l’équipe nationale n’est qualifiée que pour la demi-finale. Je suis atterré par le comportement festif démesuré du supporter lamda ! Dire qu’on va se coltiner ça jusqu’à ce que les bleus se fassent éliminer. Vivement que ce soit fait !
Parce que si ils ne sentent déjà plus pisser maintenant… Qu’est-ce que ce sera s’ils gagnent la coupe du monde ?
Le football brasse, en temps normal, une certaine catégorie de gens, on le savait, mais à la veille des qualifications importantes, ce sport fait sortir tout ce qu’on a de plus populaire ( dans le plus mauvais sens du terme ) sur les trottoirs et la bière coule à grands flots dans la gorge déployée des vrais hommes… Un vrai scénario de Falcon. A la différence près que dans un Falcon, le football ne serait que le prétexte à une bonne partie de fers en l’air !
Cédric était venu me rejoindre à la sortie de mon travail, comme à l’accoutumée, pour que nous allions manger un bout dans le centre-ville, avant de sortir nous amuser… Mais c’était sans compter sur l’affluence ! Des centaines de personnes observaient la retransmission du match France-Brésil sur les écrans télévisés accrochés aux murs des bistrots. On avait du mal à passer dans les rues, tant la foule était compacte. Terrifiant.
Arrivés au Daily Monop’ -le magasin de prêt-à-manger où, bien entendu, la musique avait été remplacée par les commentaires des journalistes sportifs- nous prenons une pause alimentaire, assis sur les sympathiques tabourets recouverts de gazon synthétique, lorsque qu’un jeune homme de couleur, assis derrière nous et sous l’emprise de l’alcool, nous interpelle agressivement. « - Wouaiiiii ! » Pas de réaction. Cédric et moi, nous contentons d’ignorer en continuant d’avaler nos taboulés respectifs. Mais soudain, quelque chose heurte la visière de ma casquette. Le mec vient de me jeter un morceau de pizza au visage. Toujours pas de réaction. Si nous mangeons calmement, sans le considérer, il va se désintéresser puis partir, c’est sûr. Malheureusement, il se lève et s’approche. « - Bon appétit, les gars. »
Je regarde Cédric qui est de plus en plus mal à l’aise. « - Bandes d’enculés, va ! » et le mec nous tape ses mains dans le dos avant de s’en aller plus loin.
Et voilà. Il me semblait bien que l’injure tardait à venir. Et bien entendu, pas une once de réaction de la part du vigile responsable de la sécurité de l’établissement, car visiblement c’est un ami. Cédric me demande poliment si on peut partir. Ce à quoi je rétorque que je commence à en avoir marre de devoir constamment avoir honte de ce que je suis pour être toléré dans la société. Mais nous partons tout de même, car Cédric s’est fait agresser par un homme noir quelques temps auparavant, et il n’est pas encore remis psychologiquement.
Juste une injure… Comme ça. Pour le fun. On ne met pas quelqu’un en prison pour cela, donc pourquoi s’en priver ? Personne n’aurait rien vu de toute manière. Les employés du magasin auraient certainement été en train de regarder ailleurs, ou d’écouter les commentaires radios…
Et je vous passerai les détails du type qui nous a lancé « - Alors ? On est tout tristes parce qu’on est tous seuls ce soir, les minous ? » alors que nous essayions de passer dans la masse de gens agglutinée sur l’un des trottoirs du Marais… Un comble : Se faire insulter dans le lieu même où l’on croit pouvoir se sentir en sécurité.
J’ai vraiment des envies de tuer, certaines fois. Et le pire, c’est que ce ne serait que par plaisir !
Vive le patinage artistique, bande de dégénérés…
Sunday, June 25, 2006
Gay Pride ? Non ! Gay Priiiiiiiiide !!!
Je ne sais pas vraiment si c’est le fait d’avoir porté mon pantalon de cuir en plein soleil durant quatre heures, d’avoir marché tout aussi longtemps chaussé de mes bottes de motard, harnaché à un collier de chien et une laisse, ou le fait que les regards et les photos se soient davantage focalisés sur Cédric que sur moi qui m’a le plus énervé… ( Cédric s’étant habillé en libertin très glam du 18ème, avec chemise bouffante et éventail de plumes noires, c’était limite normal me direz-vous, à côté de moi en hardeuse de mauvais film porno des années 80 ! ) Toujours est-il que cette gay pride parisienne 2006, écourtée par le message de ma patronne me demandant de venir au boulot une heure plus tôt que d’habitude, a eu un petit goût bizarre. Sans pour autant être complètement gâchée, rassurons-nous.
Il faut dire qu’on a eu très peur en début de journée, lorsque juste après avoir entendu qu’il n’allait pas faire moins de 28 degrés, il s’est soudain mis à pleuvoir. L’horreur. Mais finalement, pas une goutte au cours de la parade !
Au rendez-vous de Montparnasse, après trois minutes de défilé, j’aperçois Nicolas, un ami de Bruxelles, en train de danser en slip sur le toit d’une cabine téléphonique au son des basses du char qui se trouve juste en face de lui. Je crie pour l’interpeller, il me salue brièvement, mais conscient du manque d’intérêt qu’il me porte, je ne lui dis pas au revoir et nous passons notre chemin. Il faut dire qu’il a d’autres choses à regarder, d’autres plans à élaborer pour la suite de sa journée… Trémousse-toi donc, Nicolas !
Nous marchons en remontant le boulevard Montparnasse depuis un petit moment, quand après avoir croisé François Hollande, rouge comme un steak, entouré de cinq gardes du corps, un autre bruxellois passe à nos côtés. Décidément ! C’est Pierre. Un garçon que j’ai connu il y a 7 ans. Un liégeois qui m’a planté comme un con alors que je pensais pouvoir commencer une histoire… Je le salue. Il s’arrête. Et en moins de cinq minutes, il m’adresse un condensé de méchancetés en enfilade, sur le ton soi-disant de la rigolade. « - T’as les bras tous blancs, hein… », « - C’est quoi cette tenue ? », « - C’est normal que les photographes ne s’intéressent pas à toi ! », « - Ça va pas être évident de te trouver un mec… » etc… Cédric est décontenancé par sa virulence, et me lance des regards inquiets et rassurants. C’est fou comme certaines personnes n’arrivent à se donner une contenance qu’en démolissant les autres. Encore une fois, nous passons notre route. Ce connard m’a complexé pour le reste de ma journée, et Cédric tente, tant bien que mal, de me rassurer sur la blancheur de ma peau.
Il fait chaud, et je n’ai toujours pas de nouvelle du Cédric belge qui venait pour l’occasion sur Paris, qui voulait me rencontrer et peut être pioncer chez moi. Je lui envoie un texto auquel il répond directement par un appel. « - On est aux Halles… C’est pas là le défilé ? ». Je suis sidéré. Si je ne lui avais pas envoyé de sms, il ne m’aurait pas contacté, alors qu’il m’avait dit qu’il m’appellerait dès son arrivée sur la capitale française. On le retrouve en face du 69 du boulevard Saint Michel, et son comportement est étrange. Il est avec des amis, ne sait pas trop quoi me dire, et encense le défilé et les beaux parisiens. Et quand je vois l’un des garçons qui est avec lui, lui mettre la main dans la poche du jeans, tout s’éclaire.
Les mecs sont vraiment trop nuls. Quel idiot je suis de croire que ce petit bout de 20 ans allait être autrement… Il m’a vu, je l’ai intéressé sur le moment et puis finalement, il n’a pas eu les couilles au cul de me dire qu’il s’était trouvé un mec…
Un petit sms envoyé vite fait ( « Visiblement, tu ne dormiras pas chez moi ce soir » ) et le voilà qui revient vers moi. « - Ben, en fait… Je ne sais pas ce qu’on fera ce soir. On va là où il y a un concert. Donc… ». Arrête ton baratin stupide ! Pourquoi ne pas me dire simplement « Ecoute, j’ai un mec, je suis désolé. C’est pas chic de ma part, mais je passerai la soirée avec lui. » ? Ras le bol du manque de respect. Je ne suis pas une merde. On se lève et on continue notre journée ensoleillée.
Un peu avant la Sorbonne, je vois Cyril, mon amant de Dijon, qui marche à côté du petit train de l’association des parents gays. Il me fait signe, je le rejoins. J’ai envie de l’embrasser, mais il tourne sa tête pour que mon baiser se pose sur sa joue. « - Ça me fait plaisir de te voir ! Je te présente mon fils… » Son gamin est superbe. Il est tout souriant, et lance un « C’est qui, lui ? » à son père, en me voyant. Moi, je fond. Je suis habillé en pute de l’espace devant un petit garçon tout mignon. Comment lui expliquer qui je suis pour son père ? Un ami ? Une connaissance ? Je propose à Cyril que l’on se voie dans le courant de la semaine qui suit, et je rejoins Cédric-la-libertine, qui fait toujours autant de ravages, au fil de ses pas aériens sur le bitume brûlant.
Les travestis sont assez vilains dans l’ensemble. Leurs traits sont grossiers, et vu la chaleur, rien n’est fait pour alléger leur état de brillance. On passe le pont, pour arriver sur le dernier grand axe avant la Bastille où Cédric est rejoint par un de ses amants auquel il sourit, mal à l’aise. ( Le gars était visiblement un cas social ! ) Moi je repère un mec assez sex d’une quarantaine d’année qui me mate, entre les nuques qui lui barrent la vue. J’ai envie de le rejoindre, de lui parler, mais je n’en fais rien. Le défilé me pousse vers l’avant. Tant pis. De toute manière, il est bientôt 17h15 et je vais devoir me rendre à la caisse du théâtre pour prendre mon service.
Cédric m’accompagne, puis retourne chercher un ami qui devait le rejoindre durant le cortège mais qui, bien entendu, a changé ses plans au dernier moment, sans prévenir. On se retrouve à 21h30 dans le hall du théâtre ; direction chez moi pour se changer, après avoir mangé un bout au McDonald’s. ( Pourquoi faire original ? )
Gaëtan, c’est comme cela qu’il s’appelle, est assez mimi. Un peu à l’ouest, visiblement, mais j’en ferais bien mon dessert. On verra, la soirée ne fait que commencer, et après une douche bien utile pour me dégourdir, j’enfile un slip neuf et une tenue moins pesante pour aller danser au « Tango ». C’est étrange, ma libido est fort en éveil ces derniers temps. Peut-être est-ce le début de l’été qui me fait-il cet effet ? Ou alors c’est directement lié à la dose élevée de sélénium que je consomme chaque jour en complément alimentaire… En tout cas, je suis chaud. Et comme Cédric n’a pas l’air d’être passionné par Gaëtan, j’ai peut-être une chance ?
Mais c’est sans compter le comportement étrange de ce dernier durant la soirée.
A peine arrivés au Tango, il se lève et envoie toute une série de sms et d’appels, ce qui énerve passablement Cédric. « - Je suis désolé, Antoine. Il n’était pas comme ça, l’autre fois qu’on s’est vus… » Moi, personnellement, ça m’amuse. Et puis de toute manière, je sauterais un frigidaire SMEG ce soir ! Le problème c’est que Gaëtan doit rejoindre un ami d’internet dans le centre du Marais. Nous quittons donc le Tango, et nous voilà seuls, Cédric et moi, au milieu de la rue du temple où nous avons fixé rendez-vous à Gaëtan une heure plus tard.
Je crois que nous aurions fait un beau couple de modèles pour Egon Schiele. « Les esseulés » !
Il est 01h30, nous déambulons côte à côte dans une rue des Archives noire de gobelets en plastiques, jetés par terre par les gym-queens en débardeurs qui comparent leurs tatouages sur les trottoirs, ou qui tentent de rester debout dignement alors que l’alcool les transporte au loin. Encore une fois, l’image que nous renvoie la « communauté » homosexuelle ne nous convient pas. Et comble du comble, il se remet à pleuvoir. Comme deux pauvresses, nous nous abritons sous un porche, nos tracts de soirées dans les bras. Les mecs nous passent devant en nous matant sans conviction… C’est toujours Cédric qui rafle la majorité des suffrages… J’ai l’impression d’être une vieille ringarde. ( Au secours, je n’ai que 27 ans ! ) Mais je crois savoir que ma coiffure est la cause de mon non succès. Le fait d’avoir plaqué mes cheveux en arrière ne me mets pas à mon avantage. Plus de raison de s’inquiéter, il est trop tard. Et comme, lorsque je lui ai dit que je mourrais d’envie de l’embrasser, Gaëtan a compris que je parlais de Cédric, je ne suis pas prêt de chanter victoire. Un mec de 38 ans passe deux fois devant nous, puis une troisième. Il a flashé sur Cédric. ( Qui l’eut cru ? Lol. ) Il s’appelle Stéphane. On discute un peu avec lui, et il se fait qu’il a bossé à Bruxelles, ville qu’il adore. En fait, il est l’un des premiers patrons du Bonsoir Clara Restaurant. Cool.
Il est temps de retrouver Gaëtan.
Retour à l’appartement. Et dans la cage d’escalier, alors que Cédric est resté dehors avec son Stéphane, je pose mes lèvres sur celles de Gaëtan. Pas de refus. Je continue.
On monte, Cédric sonne pour monter à son tour. « - Je l’ai pas embrassé. J’ai pas pu. » me chuchote-t-il, alors que Gaëtan est dans la salle de bain. On installe le lit d’appoint. On se couche. Gaëtan dormira à côté de moi. Cédric s’isole sous ses boules Quiès, et moi j’embrasse longuement Gaëtan avant de sombrer dans un sommeil profond…
Je n’ai pas humidifié mes cheveux avant de me coucher…
Je vais avoir une de ces gueules demain au réveil !
Vive l’homosexualité.
Il faut dire qu’on a eu très peur en début de journée, lorsque juste après avoir entendu qu’il n’allait pas faire moins de 28 degrés, il s’est soudain mis à pleuvoir. L’horreur. Mais finalement, pas une goutte au cours de la parade !
Au rendez-vous de Montparnasse, après trois minutes de défilé, j’aperçois Nicolas, un ami de Bruxelles, en train de danser en slip sur le toit d’une cabine téléphonique au son des basses du char qui se trouve juste en face de lui. Je crie pour l’interpeller, il me salue brièvement, mais conscient du manque d’intérêt qu’il me porte, je ne lui dis pas au revoir et nous passons notre chemin. Il faut dire qu’il a d’autres choses à regarder, d’autres plans à élaborer pour la suite de sa journée… Trémousse-toi donc, Nicolas !
Nous marchons en remontant le boulevard Montparnasse depuis un petit moment, quand après avoir croisé François Hollande, rouge comme un steak, entouré de cinq gardes du corps, un autre bruxellois passe à nos côtés. Décidément ! C’est Pierre. Un garçon que j’ai connu il y a 7 ans. Un liégeois qui m’a planté comme un con alors que je pensais pouvoir commencer une histoire… Je le salue. Il s’arrête. Et en moins de cinq minutes, il m’adresse un condensé de méchancetés en enfilade, sur le ton soi-disant de la rigolade. « - T’as les bras tous blancs, hein… », « - C’est quoi cette tenue ? », « - C’est normal que les photographes ne s’intéressent pas à toi ! », « - Ça va pas être évident de te trouver un mec… » etc… Cédric est décontenancé par sa virulence, et me lance des regards inquiets et rassurants. C’est fou comme certaines personnes n’arrivent à se donner une contenance qu’en démolissant les autres. Encore une fois, nous passons notre route. Ce connard m’a complexé pour le reste de ma journée, et Cédric tente, tant bien que mal, de me rassurer sur la blancheur de ma peau.
Il fait chaud, et je n’ai toujours pas de nouvelle du Cédric belge qui venait pour l’occasion sur Paris, qui voulait me rencontrer et peut être pioncer chez moi. Je lui envoie un texto auquel il répond directement par un appel. « - On est aux Halles… C’est pas là le défilé ? ». Je suis sidéré. Si je ne lui avais pas envoyé de sms, il ne m’aurait pas contacté, alors qu’il m’avait dit qu’il m’appellerait dès son arrivée sur la capitale française. On le retrouve en face du 69 du boulevard Saint Michel, et son comportement est étrange. Il est avec des amis, ne sait pas trop quoi me dire, et encense le défilé et les beaux parisiens. Et quand je vois l’un des garçons qui est avec lui, lui mettre la main dans la poche du jeans, tout s’éclaire.
Les mecs sont vraiment trop nuls. Quel idiot je suis de croire que ce petit bout de 20 ans allait être autrement… Il m’a vu, je l’ai intéressé sur le moment et puis finalement, il n’a pas eu les couilles au cul de me dire qu’il s’était trouvé un mec…
Un petit sms envoyé vite fait ( « Visiblement, tu ne dormiras pas chez moi ce soir » ) et le voilà qui revient vers moi. « - Ben, en fait… Je ne sais pas ce qu’on fera ce soir. On va là où il y a un concert. Donc… ». Arrête ton baratin stupide ! Pourquoi ne pas me dire simplement « Ecoute, j’ai un mec, je suis désolé. C’est pas chic de ma part, mais je passerai la soirée avec lui. » ? Ras le bol du manque de respect. Je ne suis pas une merde. On se lève et on continue notre journée ensoleillée.
Un peu avant la Sorbonne, je vois Cyril, mon amant de Dijon, qui marche à côté du petit train de l’association des parents gays. Il me fait signe, je le rejoins. J’ai envie de l’embrasser, mais il tourne sa tête pour que mon baiser se pose sur sa joue. « - Ça me fait plaisir de te voir ! Je te présente mon fils… » Son gamin est superbe. Il est tout souriant, et lance un « C’est qui, lui ? » à son père, en me voyant. Moi, je fond. Je suis habillé en pute de l’espace devant un petit garçon tout mignon. Comment lui expliquer qui je suis pour son père ? Un ami ? Une connaissance ? Je propose à Cyril que l’on se voie dans le courant de la semaine qui suit, et je rejoins Cédric-la-libertine, qui fait toujours autant de ravages, au fil de ses pas aériens sur le bitume brûlant.
Les travestis sont assez vilains dans l’ensemble. Leurs traits sont grossiers, et vu la chaleur, rien n’est fait pour alléger leur état de brillance. On passe le pont, pour arriver sur le dernier grand axe avant la Bastille où Cédric est rejoint par un de ses amants auquel il sourit, mal à l’aise. ( Le gars était visiblement un cas social ! ) Moi je repère un mec assez sex d’une quarantaine d’année qui me mate, entre les nuques qui lui barrent la vue. J’ai envie de le rejoindre, de lui parler, mais je n’en fais rien. Le défilé me pousse vers l’avant. Tant pis. De toute manière, il est bientôt 17h15 et je vais devoir me rendre à la caisse du théâtre pour prendre mon service.
Cédric m’accompagne, puis retourne chercher un ami qui devait le rejoindre durant le cortège mais qui, bien entendu, a changé ses plans au dernier moment, sans prévenir. On se retrouve à 21h30 dans le hall du théâtre ; direction chez moi pour se changer, après avoir mangé un bout au McDonald’s. ( Pourquoi faire original ? )
Gaëtan, c’est comme cela qu’il s’appelle, est assez mimi. Un peu à l’ouest, visiblement, mais j’en ferais bien mon dessert. On verra, la soirée ne fait que commencer, et après une douche bien utile pour me dégourdir, j’enfile un slip neuf et une tenue moins pesante pour aller danser au « Tango ». C’est étrange, ma libido est fort en éveil ces derniers temps. Peut-être est-ce le début de l’été qui me fait-il cet effet ? Ou alors c’est directement lié à la dose élevée de sélénium que je consomme chaque jour en complément alimentaire… En tout cas, je suis chaud. Et comme Cédric n’a pas l’air d’être passionné par Gaëtan, j’ai peut-être une chance ?
Mais c’est sans compter le comportement étrange de ce dernier durant la soirée.
A peine arrivés au Tango, il se lève et envoie toute une série de sms et d’appels, ce qui énerve passablement Cédric. « - Je suis désolé, Antoine. Il n’était pas comme ça, l’autre fois qu’on s’est vus… » Moi, personnellement, ça m’amuse. Et puis de toute manière, je sauterais un frigidaire SMEG ce soir ! Le problème c’est que Gaëtan doit rejoindre un ami d’internet dans le centre du Marais. Nous quittons donc le Tango, et nous voilà seuls, Cédric et moi, au milieu de la rue du temple où nous avons fixé rendez-vous à Gaëtan une heure plus tard.
Je crois que nous aurions fait un beau couple de modèles pour Egon Schiele. « Les esseulés » !
Il est 01h30, nous déambulons côte à côte dans une rue des Archives noire de gobelets en plastiques, jetés par terre par les gym-queens en débardeurs qui comparent leurs tatouages sur les trottoirs, ou qui tentent de rester debout dignement alors que l’alcool les transporte au loin. Encore une fois, l’image que nous renvoie la « communauté » homosexuelle ne nous convient pas. Et comble du comble, il se remet à pleuvoir. Comme deux pauvresses, nous nous abritons sous un porche, nos tracts de soirées dans les bras. Les mecs nous passent devant en nous matant sans conviction… C’est toujours Cédric qui rafle la majorité des suffrages… J’ai l’impression d’être une vieille ringarde. ( Au secours, je n’ai que 27 ans ! ) Mais je crois savoir que ma coiffure est la cause de mon non succès. Le fait d’avoir plaqué mes cheveux en arrière ne me mets pas à mon avantage. Plus de raison de s’inquiéter, il est trop tard. Et comme, lorsque je lui ai dit que je mourrais d’envie de l’embrasser, Gaëtan a compris que je parlais de Cédric, je ne suis pas prêt de chanter victoire. Un mec de 38 ans passe deux fois devant nous, puis une troisième. Il a flashé sur Cédric. ( Qui l’eut cru ? Lol. ) Il s’appelle Stéphane. On discute un peu avec lui, et il se fait qu’il a bossé à Bruxelles, ville qu’il adore. En fait, il est l’un des premiers patrons du Bonsoir Clara Restaurant. Cool.
Il est temps de retrouver Gaëtan.
Retour à l’appartement. Et dans la cage d’escalier, alors que Cédric est resté dehors avec son Stéphane, je pose mes lèvres sur celles de Gaëtan. Pas de refus. Je continue.
On monte, Cédric sonne pour monter à son tour. « - Je l’ai pas embrassé. J’ai pas pu. » me chuchote-t-il, alors que Gaëtan est dans la salle de bain. On installe le lit d’appoint. On se couche. Gaëtan dormira à côté de moi. Cédric s’isole sous ses boules Quiès, et moi j’embrasse longuement Gaëtan avant de sombrer dans un sommeil profond…
Je n’ai pas humidifié mes cheveux avant de me coucher…
Je vais avoir une de ces gueules demain au réveil !
Vive l’homosexualité.
Wednesday, June 14, 2006
HIV Negative.
Négatif encore une fois.
Et pourtant, je ne peux pas dire que j’ai fait preuve d’une prudence exemplaire au cours des nombreux rapports sexuels qui ont épicés ma deuxième année parisienne. Enfin… Je respire.
C’est fou ce que les dépliants culturels gratuits proposés par le ministère semblent remplis d’articles inintéressants quand on les lit en patientant dans la salle d’attente d’un centre de dépistage VIH. Et comme se reporter sur le fascicule spécial été du TÊTU + n’a rien de réconfortant, j’ai attendu trois quarts d’heure sans bouger, assis sur ma chaise en plastique. Mon baladeur m’avait bien servi, une semaine plus tôt, lorsque j’attendais pour la prise de sang, mais là je n’avais aucune envie d’écouter chanter Cher en boucle. Certaines situations ne se prêtent pas à la musique…
A part la voix automatisée de la dame de l’accueil dont les « On va le faire de façon anonyme… » resteront à jamais gravés dans ma mémoire, le silence régnait en maître dans la pièce et on aurait pu entendre les mouches voler. C’est étrange comme Paris est calme à certains endroits. La tension était presque palpable, et je suis certain que les frissons devaient succéder aux coups de chaleur chez beaucoup d’autres que moi à l’annonce des numéros appelés. 11154… 11328… et puis tout à coup ça y est 11291.
Je me lève et je rejoins le médecin qui me sourit. Une seconde suffit pour faire défiler cent quarante sept mille questions dans mon esprit. Son sourire se veut-il réconfortant ? Compatissant ? Mon cas est-il différent de ceux dont il a l’habitude ? Et une minute plus tard je suis assis en face de lui qui tient l’enveloppe contenant ma feuille de résultats.
Bilan : Je suis séronégatif et je n’ai pas la syphilis.
Il me rappelle brièvement les chiffres alarmants de la re-progression du virus depuis deux ans dans la capitale française, puis dépité me précise que malheureusement c’est à nouveau dans la communauté homosexuelle que l’augmentation des contaminations est la plus forte. Ça ne va rien faire pour arranger les amalgames, évidemment.
Je pose une question : « Où en est-on par rapport au vaccin contre le Sida ? » et pour toute réponse, droit dans les yeux il me dit « N’y comptez pas. » Je suis un peu étonné, parce que ce n’est pas ce que nous clament les médias à longueur de Sidaction et autres émissions pour la récolte de fonds. Mais son explication terre à terre vient tout clarifier : « Vers la fin des années 80 ils ont dit « D’ ici dix ans, on devrait avoir un vaccin » et puis rien. Puis vers la fin des années 90 ils ont redit « D’ ici dix ans, on devrait avoir un vaccin ». Nous sommes dix ans plus tard, et toujours rien… Alors, maintenant, ils nous disent encore « D’ ici dix ans… » ! Mais n’y croyez pas. La seule véritable avancée en matière de Sida, c’est qu’on est presque arrivé à faire de cette maladie directement fatale il y a vingt ans, une maladie chronique aujourd’hui. C’est tout. »
Je suis dégoûté. Un exemple de plus qui vient accroître mon désespoir face aux mensonges permanents d’un monde dans lequel j’ai de moins en moins envie de vivre.
C’est marrant, l’autre jour je lisais dans « Le danseur de Manhattan » d’Andrew Holleran, que l’auteur aurait bien du mal à redonner confiance en la vie à quelqu’un qui lui annoncerait son envie de suicide. Je me suis vraiment senti hyper concerné par ce passage, tant j’aurais moi aussi, du mal à trouver de la couleur dans le sombre monde qui m’entoure… Tout s’effondre tous les jours davantage et il me semble qu’en réalité, les états n’ont aucune envie de faire changer quoi que ce soit. Simplement pour les questions de pouvoirs et profits…
Avant de partir, je discute encore un instant avec le médecin qui me confie qu’une fellation avec préservatif c’est quand même pas super agréable, malgré qu’il ne veuille plus du tout cautionner que le risque de contamination par cette voie soit à considérer comme moindre. Les deux derniers résultats positifs qu’il vient de remettre ont en effet été contractés par simple fellation… « Faites donc très attention. Le risque EST là »
Et le voilà qui me file une poignée de capotes devant le nez. « J’arrête d’être délicat, de toute façon, ils sont là pour ça ! »
Je repars plus léger qu’une heure avant.
Me voilà donc avec un nouveau crédit de vie. Une nouvelle période qui se présente devant moi, dans laquelle je n’aurai pas à stresser dès que j’ai un peu plus mal au ventre que d’habitude ou qu’une blessure dans ma bouche ne cicatrise pas aussi rapidement qu’à l’ordinaire. Comme une sorte de nouvelle partie de flipper.
Les garçons auront défilé dans mon année à vitesse moyenne ou plus rapide, mais aucun n’est resté dans ma vie, même si je me souviendrai très bien de chacun d’entre eux. ( Le steward de la Lufthanza dont j’ai oublié le nom qui m’a dit que mes parents avaient été « généreux » avec moi à la naissance, Sébastien, Cédric, Hans, Laurent, Cyril, Krys, le type louche du sauna, et l’autre de quarante ans qui ne voulait pas parler, Christophe, Patrizzio, Remy et Grégory, Fréderic, Jéremy, Eytan, Arnaud qui m’a appris tous les codes du sexe hard, Franck, Pablo, Jean, Fabrice le militaire… ) Certains ont pris plus d’importance que d’autres, mais aucun projet à long terme avec qui que ce soit. Mon corps est en parfaite santé et ma libido assouvie, mais je ne suis visiblement pas près de m’endormir plus de dix nuits dans les bras d’un même homme…
Entre temps les caisses du déménagement se remplissent, j’ai déjà démonté quelques meubles, la fête de la musique s’est déroulée sous la pluie, j’ai pris froid et la gay pride est dans deux jours !
Et pourtant, je ne peux pas dire que j’ai fait preuve d’une prudence exemplaire au cours des nombreux rapports sexuels qui ont épicés ma deuxième année parisienne. Enfin… Je respire.
C’est fou ce que les dépliants culturels gratuits proposés par le ministère semblent remplis d’articles inintéressants quand on les lit en patientant dans la salle d’attente d’un centre de dépistage VIH. Et comme se reporter sur le fascicule spécial été du TÊTU + n’a rien de réconfortant, j’ai attendu trois quarts d’heure sans bouger, assis sur ma chaise en plastique. Mon baladeur m’avait bien servi, une semaine plus tôt, lorsque j’attendais pour la prise de sang, mais là je n’avais aucune envie d’écouter chanter Cher en boucle. Certaines situations ne se prêtent pas à la musique…
A part la voix automatisée de la dame de l’accueil dont les « On va le faire de façon anonyme… » resteront à jamais gravés dans ma mémoire, le silence régnait en maître dans la pièce et on aurait pu entendre les mouches voler. C’est étrange comme Paris est calme à certains endroits. La tension était presque palpable, et je suis certain que les frissons devaient succéder aux coups de chaleur chez beaucoup d’autres que moi à l’annonce des numéros appelés. 11154… 11328… et puis tout à coup ça y est 11291.
Je me lève et je rejoins le médecin qui me sourit. Une seconde suffit pour faire défiler cent quarante sept mille questions dans mon esprit. Son sourire se veut-il réconfortant ? Compatissant ? Mon cas est-il différent de ceux dont il a l’habitude ? Et une minute plus tard je suis assis en face de lui qui tient l’enveloppe contenant ma feuille de résultats.
Bilan : Je suis séronégatif et je n’ai pas la syphilis.
Il me rappelle brièvement les chiffres alarmants de la re-progression du virus depuis deux ans dans la capitale française, puis dépité me précise que malheureusement c’est à nouveau dans la communauté homosexuelle que l’augmentation des contaminations est la plus forte. Ça ne va rien faire pour arranger les amalgames, évidemment.
Je pose une question : « Où en est-on par rapport au vaccin contre le Sida ? » et pour toute réponse, droit dans les yeux il me dit « N’y comptez pas. » Je suis un peu étonné, parce que ce n’est pas ce que nous clament les médias à longueur de Sidaction et autres émissions pour la récolte de fonds. Mais son explication terre à terre vient tout clarifier : « Vers la fin des années 80 ils ont dit « D’ ici dix ans, on devrait avoir un vaccin » et puis rien. Puis vers la fin des années 90 ils ont redit « D’ ici dix ans, on devrait avoir un vaccin ». Nous sommes dix ans plus tard, et toujours rien… Alors, maintenant, ils nous disent encore « D’ ici dix ans… » ! Mais n’y croyez pas. La seule véritable avancée en matière de Sida, c’est qu’on est presque arrivé à faire de cette maladie directement fatale il y a vingt ans, une maladie chronique aujourd’hui. C’est tout. »
Je suis dégoûté. Un exemple de plus qui vient accroître mon désespoir face aux mensonges permanents d’un monde dans lequel j’ai de moins en moins envie de vivre.
C’est marrant, l’autre jour je lisais dans « Le danseur de Manhattan » d’Andrew Holleran, que l’auteur aurait bien du mal à redonner confiance en la vie à quelqu’un qui lui annoncerait son envie de suicide. Je me suis vraiment senti hyper concerné par ce passage, tant j’aurais moi aussi, du mal à trouver de la couleur dans le sombre monde qui m’entoure… Tout s’effondre tous les jours davantage et il me semble qu’en réalité, les états n’ont aucune envie de faire changer quoi que ce soit. Simplement pour les questions de pouvoirs et profits…
Avant de partir, je discute encore un instant avec le médecin qui me confie qu’une fellation avec préservatif c’est quand même pas super agréable, malgré qu’il ne veuille plus du tout cautionner que le risque de contamination par cette voie soit à considérer comme moindre. Les deux derniers résultats positifs qu’il vient de remettre ont en effet été contractés par simple fellation… « Faites donc très attention. Le risque EST là »
Et le voilà qui me file une poignée de capotes devant le nez. « J’arrête d’être délicat, de toute façon, ils sont là pour ça ! »
Je repars plus léger qu’une heure avant.
Me voilà donc avec un nouveau crédit de vie. Une nouvelle période qui se présente devant moi, dans laquelle je n’aurai pas à stresser dès que j’ai un peu plus mal au ventre que d’habitude ou qu’une blessure dans ma bouche ne cicatrise pas aussi rapidement qu’à l’ordinaire. Comme une sorte de nouvelle partie de flipper.
Les garçons auront défilé dans mon année à vitesse moyenne ou plus rapide, mais aucun n’est resté dans ma vie, même si je me souviendrai très bien de chacun d’entre eux. ( Le steward de la Lufthanza dont j’ai oublié le nom qui m’a dit que mes parents avaient été « généreux » avec moi à la naissance, Sébastien, Cédric, Hans, Laurent, Cyril, Krys, le type louche du sauna, et l’autre de quarante ans qui ne voulait pas parler, Christophe, Patrizzio, Remy et Grégory, Fréderic, Jéremy, Eytan, Arnaud qui m’a appris tous les codes du sexe hard, Franck, Pablo, Jean, Fabrice le militaire… ) Certains ont pris plus d’importance que d’autres, mais aucun projet à long terme avec qui que ce soit. Mon corps est en parfaite santé et ma libido assouvie, mais je ne suis visiblement pas près de m’endormir plus de dix nuits dans les bras d’un même homme…
Entre temps les caisses du déménagement se remplissent, j’ai déjà démonté quelques meubles, la fête de la musique s’est déroulée sous la pluie, j’ai pris froid et la gay pride est dans deux jours !
Tuesday, June 13, 2006
Chaleur, Starbucks et cheveux qui poussent...
On ne peut pas dire que le mois de mai ait été à la hauteur de ce qu'il se doit d'être dans le déroulement normal des saisons ! ( Cad un régulateur thermique nous permettant de nous réhabituer progressivement aux températures estivales... )Du coup l'arrivée des grosses chaleurs de ces quelques derniers jours nous a tous surpris, tant on s'habitue finalement à tous les dérèglements météorologiques dont les dont les reportages télé se plaisent à nous rappeler que nous sommes la cause !
Mes journées paraissent un peu longuettes, vu que je n'ai rien à faire jusqu'aux environs de 17h, moment de mon départ pour le travail. Alors, je m'applique à me trouver des occupations m'aidant à faire filer un peu plus rapidement les heures, et je dois bien dire que la découverte du Frappuccino saveur café, assis dans un canapé derrière la vitrine du Starbucks de la rue des Archives, m'a complètement séduite ! A trois reprises déjà, je m'y suis rendu pour admirer les garçons qui passent devant moi l'air de ne pas y toucher, mais dont le regard bifurque toujours vers l'intérieur du coffe house. Et, mon livre à la main, je lis une à une avec délice les pages du "Danseur de Manhattan" de Andrew Holleran, en sirotant mon breuvage glacé. Le soleil tape, les esprits s'échauffent...
Tout dans Paris retrouve une couleur différente. Et -c'est sans doute mon départ très prochain qui veut cela- j'ai des envies de découverte. Du coup je me balade comme jamais, longeant les rues, tout seul avec mon baladeur dans lequel passent et repassent mes chansons favorites. ( Pour le moment j'écoute en boucle la bande originale de "Viva Paradis", l'avant-dernier spectacle du Paradis Latin )
J'aimerais avoir ma main dans celle de quelqu'un qui se promènerait à mes côtés, mais je me suis un peu résigné, tant j'ai du mal à croire que je finirai pas trouver quelqu'un qui voudra partager plus que ses nuits avec moi.
Mais quelles nuits !
Il faut dire qu'avec le soleil, les phéromones se remettent à voyager dans l'air, et le corps exulte dès qu'il en trouve la possibilité. Je croise des visages, des mains, des torses, des bites et des culs aussi... Parfois c'est long, parfois tout est fait en dix minutes... Rien de difficile à cela. Il suffit de comprendre les règles du jeu et de s'y tenir.
Je crois qu'à force de ne pas trouver quelqu'un qui m'aime, je reporte mon besoin d'affection sur mon potentiel sexuel. Le sexe est ma substance psychotrope !
Mes cheveux poussent à vive allure !
Il faut dire que je les aide au maximum. Forcapil tous les matins et levure de bière trois fois par jour depuis un mois et demi... Je veux avoir les cheveux longs, et cette fois je vais tenir le coup le temps qu'il faudra ( Même si dans une page précédente je faisais constat de mon manque de volonté en cette matière. ) La casquette Nike en velours beige clair, et le chapeau jazzy de chez Citadium que je me suis récemment acheté, font la part belle à la période de transition entre le court et le longs, bien que je redoute un peu les jours chauds qui se pointent !
J'ai changé la présentation de mon blog, parce que j'avais envie d'oublier le côté strict de l'ancien...
Le jokari m'attend dans le jardin...
Mes journées paraissent un peu longuettes, vu que je n'ai rien à faire jusqu'aux environs de 17h, moment de mon départ pour le travail. Alors, je m'applique à me trouver des occupations m'aidant à faire filer un peu plus rapidement les heures, et je dois bien dire que la découverte du Frappuccino saveur café, assis dans un canapé derrière la vitrine du Starbucks de la rue des Archives, m'a complètement séduite ! A trois reprises déjà, je m'y suis rendu pour admirer les garçons qui passent devant moi l'air de ne pas y toucher, mais dont le regard bifurque toujours vers l'intérieur du coffe house. Et, mon livre à la main, je lis une à une avec délice les pages du "Danseur de Manhattan" de Andrew Holleran, en sirotant mon breuvage glacé. Le soleil tape, les esprits s'échauffent...
Tout dans Paris retrouve une couleur différente. Et -c'est sans doute mon départ très prochain qui veut cela- j'ai des envies de découverte. Du coup je me balade comme jamais, longeant les rues, tout seul avec mon baladeur dans lequel passent et repassent mes chansons favorites. ( Pour le moment j'écoute en boucle la bande originale de "Viva Paradis", l'avant-dernier spectacle du Paradis Latin )
J'aimerais avoir ma main dans celle de quelqu'un qui se promènerait à mes côtés, mais je me suis un peu résigné, tant j'ai du mal à croire que je finirai pas trouver quelqu'un qui voudra partager plus que ses nuits avec moi.
Mais quelles nuits !
Il faut dire qu'avec le soleil, les phéromones se remettent à voyager dans l'air, et le corps exulte dès qu'il en trouve la possibilité. Je croise des visages, des mains, des torses, des bites et des culs aussi... Parfois c'est long, parfois tout est fait en dix minutes... Rien de difficile à cela. Il suffit de comprendre les règles du jeu et de s'y tenir.
Je crois qu'à force de ne pas trouver quelqu'un qui m'aime, je reporte mon besoin d'affection sur mon potentiel sexuel. Le sexe est ma substance psychotrope !
Mes cheveux poussent à vive allure !
Il faut dire que je les aide au maximum. Forcapil tous les matins et levure de bière trois fois par jour depuis un mois et demi... Je veux avoir les cheveux longs, et cette fois je vais tenir le coup le temps qu'il faudra ( Même si dans une page précédente je faisais constat de mon manque de volonté en cette matière. ) La casquette Nike en velours beige clair, et le chapeau jazzy de chez Citadium que je me suis récemment acheté, font la part belle à la période de transition entre le court et le longs, bien que je redoute un peu les jours chauds qui se pointent !
J'ai changé la présentation de mon blog, parce que j'avais envie d'oublier le côté strict de l'ancien...
Le jokari m'attend dans le jardin...
Tuesday, May 23, 2006
If you reach for the stars, all you get are the stars !
Retour vers Paris dans quelques heures.
Dernière ligne droite avant le déménagement.
Dernière ligne droite avant le déménagement.
Friday, May 19, 2006
Eternal Sunshine for...
La petite escapade professionnelle bruxelloise se termine tout doucement.
Les jours n'auront pas été de tout repos, mais c'est pour la bonne cause ! Je ne m'en plains aucunement.
Le travail avec les élèves d'Hélène Theunissen et ceux de Daniel Hanssens s'est très bien déroulé. Et malgré la différence des deux projets artistiques, il m'a été tout aussi intéressant de plancher sur l'un que sur l'autre.
J'aimerais vraiment pouvoir redonner cours de mouvement. J'adore chercher et trouver avec les élèves. Essayer plein de propositions de mouvements, et puis parfois tout effacer pour aller vers autre chose.
Du coq à l'âne, maintenant...
Hier, nous avons eu la première répétition technique de FEVER pour la représentation spéciale qui se tiendra le 21 mai pour les 10 ans du théâtre de la Toison d'or. Tout se fera au Louise Gallery. ( Une boîte branchée de la capitale )
Le problème, c'est que nous devons jouer avec des micros car l'endroit est énorme, et techniquement, c'est assez désagréable. ( On ne s'entend pas, on entend les voix des gens dans les coulisses, il y a les questions de larsen, etc... )
On s'est appliqué et on ne sait pas vers où on va, mais le principal sera de s'amuser.
Je n'ai pas vraiment hâte de revenir sur Paris. Mais l'idée de n'y être plus que pour deux mois me réjouis heureusement...
Les jours n'auront pas été de tout repos, mais c'est pour la bonne cause ! Je ne m'en plains aucunement.
Le travail avec les élèves d'Hélène Theunissen et ceux de Daniel Hanssens s'est très bien déroulé. Et malgré la différence des deux projets artistiques, il m'a été tout aussi intéressant de plancher sur l'un que sur l'autre.
J'aimerais vraiment pouvoir redonner cours de mouvement. J'adore chercher et trouver avec les élèves. Essayer plein de propositions de mouvements, et puis parfois tout effacer pour aller vers autre chose.
Du coq à l'âne, maintenant...
Hier, nous avons eu la première répétition technique de FEVER pour la représentation spéciale qui se tiendra le 21 mai pour les 10 ans du théâtre de la Toison d'or. Tout se fera au Louise Gallery. ( Une boîte branchée de la capitale )
Le problème, c'est que nous devons jouer avec des micros car l'endroit est énorme, et techniquement, c'est assez désagréable. ( On ne s'entend pas, on entend les voix des gens dans les coulisses, il y a les questions de larsen, etc... )
On s'est appliqué et on ne sait pas vers où on va, mais le principal sera de s'amuser.
Je n'ai pas vraiment hâte de revenir sur Paris. Mais l'idée de n'y être plus que pour deux mois me réjouis heureusement...
Saturday, May 06, 2006
Bonne question !
Je ne sais pas si c'est la décision de mon retour en Belgique ou une humeur plutôt aventurière qui me pousse, mais ces derniers temps je suis en pleine découverte du Paris "interdit". J'avais depuis longtemps envie de savoir à quoi ressemblaient les cruising-bars gays de la capitale française, mais le courage d'y entrer me lâchait en général lorsque je me trouvais devant la porte.
C'est du passé ! Je suis entré, j'ai vu et... J'aime ça !
Oui, je dois bien admettre que je me reconnais davantage dans ce milieu un peu "hard" que dans celui des fashion-victims habillées en Gucci et Prada. Car, au-delà des nombreux codes vestimentaires et comportementaux qui font l'essence même du milieu "Cuir & Latex", en quelques visites seulement, j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens vrais, ayant simplement envie d'assumer leurs envies sexuelles. Une fois les codes dépassés, il y a une véritable écoute et un échange que je ne pensais pas trouver là, à priori.
Alors bien entendu, il faut accepter de voir passer des hommes nus tenus en laisse par leur maître, d'être assis à côté de gars torse-nu se travaillant les tétons, et de sentir des mains se poser sur son entre-jambes de temps en temps, mais au moins quand on leur adresse la parole, les hommes de ce type de bars ont plus qu'un caillou dans la tête, et on des choses à partager, si ce n'est à vous apprendre. ( Tant au niveau sexuel que de la vie de tous les jours d'ailleurs )
On dira ce qu'on voudra, c'est quand même souvent là où on ne s'y attend pas qu'on trouve ce qu'on cherchais depuis un moment...
C'est du passé ! Je suis entré, j'ai vu et... J'aime ça !
Oui, je dois bien admettre que je me reconnais davantage dans ce milieu un peu "hard" que dans celui des fashion-victims habillées en Gucci et Prada. Car, au-delà des nombreux codes vestimentaires et comportementaux qui font l'essence même du milieu "Cuir & Latex", en quelques visites seulement, j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens vrais, ayant simplement envie d'assumer leurs envies sexuelles. Une fois les codes dépassés, il y a une véritable écoute et un échange que je ne pensais pas trouver là, à priori.
Alors bien entendu, il faut accepter de voir passer des hommes nus tenus en laisse par leur maître, d'être assis à côté de gars torse-nu se travaillant les tétons, et de sentir des mains se poser sur son entre-jambes de temps en temps, mais au moins quand on leur adresse la parole, les hommes de ce type de bars ont plus qu'un caillou dans la tête, et on des choses à partager, si ce n'est à vous apprendre. ( Tant au niveau sexuel que de la vie de tous les jours d'ailleurs )
On dira ce qu'on voudra, c'est quand même souvent là où on ne s'y attend pas qu'on trouve ce qu'on cherchais depuis un moment...
Thursday, April 20, 2006
La vie continue.
Rien de bien passionnant à l’horizon. Les vacances scolaires françaises ne remplissent pas les salles de spectacles comme on aurait pu l’espérer ( A se demander s’il est encore un évènement particulier qui le fasse ! ). Les responsables de production continuent à brader le prix des places, mais la fréquentation reste faible. Désintérêt du public face au trop grand nombre de spectacles à l’affiche ? Piètre qualité desdites productions ? Goût de déjà vu ?
En tout cas, ça n’engage pas au positivisme, et du coup, entre les heures d’arrivées des spectateurs, j’ai le temps de lire et de lire encore…
Je bouffe du livre comme jamais auparavant. Moi qui pensais ne pas aimer la lecture, je me rends compte que je suis passé à côté de beaucoup de choses durant toutes ces années où je ne lisais pas. « La vérité est dans les livres », dit le proverbe ! Et c’est bien vrai.Le temps passe tellement plus vite quand on lit. C’est très bien. Qu’il passe au plus vite…
Dans cinq jours : Londres ! Ma sœur n’y a encore jamais été, et mes parents lui offrent le voyage. Je lui servirai de guide.
J’ai envoyé ma lettre de préavis de départ à mon propriétaire, il y a une semaine. Ça y est, c’est décidé, je quitte l’appartement co-loué pour… la Belgique ! Paris n’est pas le bon endroit. Cette ville est sale, triste et remplie d’egos surdimensionnés. On m’avait prévenu : C’est chacun pour sa gueule et tous les coups sont permis. Surtout les plus bas. Ce qui manque visiblement, c’est la rigueur ! Et finalement, je crois que lucrativement, il est plus intéressant de faire du porno que de s’essayer à l’écran ou la scène, tant on se moque de votre travail.
Avec le recul de ces -bientôt- deux années, je n’ai l’impression d’avoir enchaîné qu’arnaques et déceptions. Mais même si le constat est difficile à faire, parce que j’aurais aimé que tout se passe autrement, il me permet de me rendre compte de mes priorités, de mon intégrité et de la relativité de ce que veux dire « s’épanouir ». J’en sors grandi quoi qu’il arrive. Et l’avantage, c’est que j’ai encore toute la vie devant moi pour recommencer et relancer d’autres projets ; ce que d’autres n’ont plus. Je vais en profiter. Et puis, il est temps de faire de mes défauts des qualités.
Ca va bouger.
En tout cas, ça n’engage pas au positivisme, et du coup, entre les heures d’arrivées des spectateurs, j’ai le temps de lire et de lire encore…
Je bouffe du livre comme jamais auparavant. Moi qui pensais ne pas aimer la lecture, je me rends compte que je suis passé à côté de beaucoup de choses durant toutes ces années où je ne lisais pas. « La vérité est dans les livres », dit le proverbe ! Et c’est bien vrai.Le temps passe tellement plus vite quand on lit. C’est très bien. Qu’il passe au plus vite…
Dans cinq jours : Londres ! Ma sœur n’y a encore jamais été, et mes parents lui offrent le voyage. Je lui servirai de guide.
J’ai envoyé ma lettre de préavis de départ à mon propriétaire, il y a une semaine. Ça y est, c’est décidé, je quitte l’appartement co-loué pour… la Belgique ! Paris n’est pas le bon endroit. Cette ville est sale, triste et remplie d’egos surdimensionnés. On m’avait prévenu : C’est chacun pour sa gueule et tous les coups sont permis. Surtout les plus bas. Ce qui manque visiblement, c’est la rigueur ! Et finalement, je crois que lucrativement, il est plus intéressant de faire du porno que de s’essayer à l’écran ou la scène, tant on se moque de votre travail.
Avec le recul de ces -bientôt- deux années, je n’ai l’impression d’avoir enchaîné qu’arnaques et déceptions. Mais même si le constat est difficile à faire, parce que j’aurais aimé que tout se passe autrement, il me permet de me rendre compte de mes priorités, de mon intégrité et de la relativité de ce que veux dire « s’épanouir ». J’en sors grandi quoi qu’il arrive. Et l’avantage, c’est que j’ai encore toute la vie devant moi pour recommencer et relancer d’autres projets ; ce que d’autres n’ont plus. Je vais en profiter. Et puis, il est temps de faire de mes défauts des qualités.
Ca va bouger.
Sunday, April 09, 2006
La symphonie des adieux
Hé bien…
« La symphonie des adieux » aura vraiment été le plus fastidieux à terminer des trois tomes de la bio d’Edmund White. A plusieurs reprises j’ai eu envie de laisser tomber la lecture, mais l’ayant trop fait au cours de mes années de scolarité avec les bouquins imposés par mes professeurs, je me suis dit qu’en adulte accompli il était temps de mener mes initiatives jusqu’au bout. J’avais acheté la trilogie, je la lirais ! J’ai donc avalé les 575 pages du dernier épisode sans broncher.
Ce qui m’avait un peu déconcerté dans les deux premiers m’a été carrément insupportable dans celui-ci. L’esprit digressif de l’écriture fonctionne en effet sur une trois-centaine de pages, mais sur le double c’est un peu usant. On saute d’une description à une rencontre, en passant par un souvenir ou une métaphore, puis une expérience, pour revenir sans transition à la description du départ. Mais bien que la multitude de rencontres faites par l’auteur fassent la richesse de ce livre de clôture, j’aurais aimé pouvoir m’installer davantage dans la lecture, n’aurait-ce été que dans deux ou trois chapitres…
Et puis la fin trop rapide a un côté frustrant que ne donnaient pas les aventures de départ. Les descriptions se font traînantes durant dix chapitres, les corps se touchent sans qu’on ne l’apprécie vraiment ( ni l’auteur ni nous ), puis finalement tout le monde s’éteint dans le onzième à une vitesse éclair. Ne soyez pas déçu de connaître la fin avant d’avoir lu, car le dernier chapitre est celui qu’utilise le résumé fait sur la couverture arrière. On sait donc la fin avant d’avoir démarré.
Cela étant, ça ne remet en rien en cause le talent de Monsieur White. Simplement, « La symphonie des adieux » offre moins de surprise.
Et au sortir d’un livre, rien ne vaut mieux que de plonger dans un autre.
Je suis donc passé aux « Mots à la bouche » et chez « Blue Books » faire le plein de lecture pour le mois à venir. Petite sélection de romans plus courts. « La nuit des princes charmants » de Michel Tremblay, « J’apprends l’Allemand » de Denis Lachaud, « Le fil » de Christophe Bourdin,"Les cowboys de la nuit" de Michel Dorais et je viens d’entamer le délicieux « 50 façons de dire fabuleux » de Graeme Aitken.
Ah ! Et à propos, c’est mon anniversaire.
Cette année je n’en n’ai rien, mais alors absolument rien à cirer. Je me suis réveillé comme tous les autres matins, avec seulement l’envie que la journée soit déjà terminée et l’appréhension des futurs coups de téléphone. Téléphone que je n’ai branché qu’aux environs de 12h00. Etrange. Tout continue à s’affadir.
Hier soir, je regardais mon visage dans le miroir en y appliquant de la crème, avant d’aller me coucher, en me demandant ce que je valais, qui j’étais vraiment, et à quoi je servais vraiment. J’ai de ces cernes ! Effrayant. Ça m’a rappelé qu’en 2001, pendant les vacances, Julie Loriaux me l’avait déjà fait remarquer en me disant même qu’on avait l’impression que quelqu’un m’avait fait un œil au beurre noir.
J'ai tellement envie de ne pas me réveiller...
« La symphonie des adieux » aura vraiment été le plus fastidieux à terminer des trois tomes de la bio d’Edmund White. A plusieurs reprises j’ai eu envie de laisser tomber la lecture, mais l’ayant trop fait au cours de mes années de scolarité avec les bouquins imposés par mes professeurs, je me suis dit qu’en adulte accompli il était temps de mener mes initiatives jusqu’au bout. J’avais acheté la trilogie, je la lirais ! J’ai donc avalé les 575 pages du dernier épisode sans broncher.
Ce qui m’avait un peu déconcerté dans les deux premiers m’a été carrément insupportable dans celui-ci. L’esprit digressif de l’écriture fonctionne en effet sur une trois-centaine de pages, mais sur le double c’est un peu usant. On saute d’une description à une rencontre, en passant par un souvenir ou une métaphore, puis une expérience, pour revenir sans transition à la description du départ. Mais bien que la multitude de rencontres faites par l’auteur fassent la richesse de ce livre de clôture, j’aurais aimé pouvoir m’installer davantage dans la lecture, n’aurait-ce été que dans deux ou trois chapitres…
Et puis la fin trop rapide a un côté frustrant que ne donnaient pas les aventures de départ. Les descriptions se font traînantes durant dix chapitres, les corps se touchent sans qu’on ne l’apprécie vraiment ( ni l’auteur ni nous ), puis finalement tout le monde s’éteint dans le onzième à une vitesse éclair. Ne soyez pas déçu de connaître la fin avant d’avoir lu, car le dernier chapitre est celui qu’utilise le résumé fait sur la couverture arrière. On sait donc la fin avant d’avoir démarré.
Cela étant, ça ne remet en rien en cause le talent de Monsieur White. Simplement, « La symphonie des adieux » offre moins de surprise.
Et au sortir d’un livre, rien ne vaut mieux que de plonger dans un autre.
Je suis donc passé aux « Mots à la bouche » et chez « Blue Books » faire le plein de lecture pour le mois à venir. Petite sélection de romans plus courts. « La nuit des princes charmants » de Michel Tremblay, « J’apprends l’Allemand » de Denis Lachaud, « Le fil » de Christophe Bourdin,"Les cowboys de la nuit" de Michel Dorais et je viens d’entamer le délicieux « 50 façons de dire fabuleux » de Graeme Aitken.
Ah ! Et à propos, c’est mon anniversaire.
Cette année je n’en n’ai rien, mais alors absolument rien à cirer. Je me suis réveillé comme tous les autres matins, avec seulement l’envie que la journée soit déjà terminée et l’appréhension des futurs coups de téléphone. Téléphone que je n’ai branché qu’aux environs de 12h00. Etrange. Tout continue à s’affadir.
Hier soir, je regardais mon visage dans le miroir en y appliquant de la crème, avant d’aller me coucher, en me demandant ce que je valais, qui j’étais vraiment, et à quoi je servais vraiment. J’ai de ces cernes ! Effrayant. Ça m’a rappelé qu’en 2001, pendant les vacances, Julie Loriaux me l’avait déjà fait remarquer en me disant même qu’on avait l’impression que quelqu’un m’avait fait un œil au beurre noir.
J'ai tellement envie de ne pas me réveiller...
Thursday, March 16, 2006
The Produceeeeeeers Leo and Maaaaaaaaax
Heureusement, hier je suis allé me taper deux heures quart de bonheur à la séance de 13h00 de la sortie de "The Producers"...
Deux heures de bonheur et de répit.
Deux heures de bonheur et de répit.
Y avait longtemps...
Et voilà le moral bas qui refait surface ! Il m’aurait fort étonné que Paris reste lumineuse bien longtemps. Je ne sais vraiment pas ce que je suis venu foutre dans cette ville de cons ! Il est temps que je me barre. Pour aller où, je n’en sais rien, mais je ne supporte plus l’ambiance ici. Ca transpire l’égo surdimensionné, la suffisance et l’arrivisme. Les gens sont obnubilés par l’apparence. L’intérêt qu’on vous porte passe avant tout par l’analyse de votre compte en banque et j’en ai marre de me dire que pour arriver à quelque chose il faut lécher les bottes de connards qui vont se moquer de vous dès que vous aurez le dos tourné parce qu’ils vous auront bien entubé et s’en mettrons plein les poches.
Je lutte constamment pour garder le sourire, rester positif, mais la saleté, l’odeur insupportable de la ville et l’incapacité des gens à communiquer sont bien trop pesantes. Paris est déprimante. Tout le monde veut tellement y être une star que ça devient pathétique de le vouloir aussi. Je voudrais trouver un boulot qui rapporte beaucoup d’argent. Sortir la tête de l’eau. J’en ai marre de ne pas respirer. Ça y est, j’ai cessé définitivement de rêver. Pas génial comme constat. Surtout dans une ville que j’ai intégré pour les possibilités artistiques qu’on prétend qu’elle peut offrir…
Pourquoi je vais mal depuis que je suis ici ? Pourquoi je pense à des choses qui ne m’étaient même jamais passées par la tête avant ? Pourquoi je ne me trouve plus intéressant ? Pourquoi je m’éteins ? Pourquoi je ne suis pas productif ? Pourquoi je ne fais plus attention à moi ? Pourquoi n’ai-je plus envie qu’on s’intéresse à moi ? Pourquoi je ne m’étonne plus de rien ? Pourquoi j’ai plus envie de rien ? Pourquoi ma libido s’efface ? Pourquoi mon corps ne réagit pas ? Pourquoi ma sexualité se résume à la pornographie regardée vite fait avant d’aller essayer de m’endormir ? Et pourquoi jouir ne me fais plus grand-chose ? Pourquoi j’ai pas envie de répondre quand on se moque de moi ? Pourquoi j’ai l’impression d’ennuyer jusqu’à mes parents avec les propos négatifs que je tiens ? Pourquoi je ne vois pas de solution ? Pourquoi j’ai envie de pleurer tous les soirs quand je me couche seul après avoir à nouveau passé une journée seul ? Pourquoi j’envoie plus de sms parce que de toute manière on ne me répondra pas ? Pourquoi j’ai envie de me foutre en l’air ? Pourquoi je me trouve moche ?
J’ai envie d’avoir quelqu’un dans ma vie qui soit là au quotidien. J’ai envie de parler quand je rentre chez moi après le boulot. J’ai envie de partager ce que je suis. J’ai envie de faire l’amour et qu’on me fasse l’amour. Envie de prendre des bains avec la personne que j’aime. J’ai envie de sentir que je compte pour quelqu’un de particulier. J’ai envie de pleurer dans des bras qui me serrent. J’ai envie qu’on me surprenne positivement. Je suis en train de moisir ici, dans cette stupide métropole à cheval sur ses valeurs conservatrices et réactionnaires. J’étouffe !
Je lutte constamment pour garder le sourire, rester positif, mais la saleté, l’odeur insupportable de la ville et l’incapacité des gens à communiquer sont bien trop pesantes. Paris est déprimante. Tout le monde veut tellement y être une star que ça devient pathétique de le vouloir aussi. Je voudrais trouver un boulot qui rapporte beaucoup d’argent. Sortir la tête de l’eau. J’en ai marre de ne pas respirer. Ça y est, j’ai cessé définitivement de rêver. Pas génial comme constat. Surtout dans une ville que j’ai intégré pour les possibilités artistiques qu’on prétend qu’elle peut offrir…
Pourquoi je vais mal depuis que je suis ici ? Pourquoi je pense à des choses qui ne m’étaient même jamais passées par la tête avant ? Pourquoi je ne me trouve plus intéressant ? Pourquoi je m’éteins ? Pourquoi je ne suis pas productif ? Pourquoi je ne fais plus attention à moi ? Pourquoi n’ai-je plus envie qu’on s’intéresse à moi ? Pourquoi je ne m’étonne plus de rien ? Pourquoi j’ai plus envie de rien ? Pourquoi ma libido s’efface ? Pourquoi mon corps ne réagit pas ? Pourquoi ma sexualité se résume à la pornographie regardée vite fait avant d’aller essayer de m’endormir ? Et pourquoi jouir ne me fais plus grand-chose ? Pourquoi j’ai pas envie de répondre quand on se moque de moi ? Pourquoi j’ai l’impression d’ennuyer jusqu’à mes parents avec les propos négatifs que je tiens ? Pourquoi je ne vois pas de solution ? Pourquoi j’ai envie de pleurer tous les soirs quand je me couche seul après avoir à nouveau passé une journée seul ? Pourquoi j’envoie plus de sms parce que de toute manière on ne me répondra pas ? Pourquoi j’ai envie de me foutre en l’air ? Pourquoi je me trouve moche ?
J’ai envie d’avoir quelqu’un dans ma vie qui soit là au quotidien. J’ai envie de parler quand je rentre chez moi après le boulot. J’ai envie de partager ce que je suis. J’ai envie de faire l’amour et qu’on me fasse l’amour. Envie de prendre des bains avec la personne que j’aime. J’ai envie de sentir que je compte pour quelqu’un de particulier. J’ai envie de pleurer dans des bras qui me serrent. J’ai envie qu’on me surprenne positivement. Je suis en train de moisir ici, dans cette stupide métropole à cheval sur ses valeurs conservatrices et réactionnaires. J’étouffe !
Sunday, March 12, 2006
Pédé !
La première fois que ça m’a fait du mal j’avais neuf ans.
Je m’étais bien fait frapper une fois ou deux dans la cour de récréation parce que je sautais à la corde, que j’avais un parapluie avec des oursons imprimés ou que je gardais mes collants de laines sous mon short au cour de gymnastique, mais à l’époque je n’avais pas lié les choses entre elles. Je prenais cette violence pour de la jalousie. Sans doute parce que j’arrivais à aborder les filles, à faire partie de leur groupe, alors que les autres garçons ramassaient des claques quand ils jouaient à Bise ou Baffe avec elles, en les pourchassant comme des chiens fous entre deux parties de mini-foot. Moi, ça me paraissait normal d’aller à leur rencontre, parce que mon univers de petit garçon était rempli d’un grand nombre de choses qui remplissaient le leur. On avait des points communs et j’avais envie de les partager. Pour les garçons, tout n’était que football, autocollants Pannini à échanger ( Ah, cette marque ! ) et nouvelles baskets « à scratch » pour courir plus vite. Courir après quoi, d’abord ? J’avais neuf ans donc, quand j’ai compris que j’étais différent. Pas parce que je sentais la différence, mais plutôt parce qu’on m’a mis devant. D’un seul mot. Il s’appelait Lionel. Je pourrais même vous donner son nom de famille, mais ça ne servirait à rien, si ce n’est peut-être lui donner du crédit -ce que je ne souhaite pas. On est souvent étonné de la capacité qua notre mémoire d’effacer les passages douloureux de notre existence. Pourtant le visage de Lionel, ce soir là, dans le chalet suisse de la station de ski où je passais des vacances, n’a jamais quitté ma pensée. Il est fixé comme une cicatrice. Celle d’un coup de cutter dans la joue, qu’on vous vous aurait fait sans que vous ne voyez rien venir.
La journée sur les pistes avait été animée par les cris de joies et de frousse, on avait dîné dans le grand réfectoire aux vitres embuées par la condensation de la neige qui s’évaporait de nos vestes, puis on s’était retrouvé dans les chambres vers huit heures du soir pour nous préparer à une boum que les animateurs organisaient pour notre départ. J’avais d’ailleurs eu très peur de ne pas pouvoir y participer, parce qu’on avait demandé le silence pendant le repas et que j’avais éclaté de rire bruyamment en réponse aux pitreries d’un de mes professeurs. On m’avait sanctionné, et j’avais du m’expliquer en lui demandant de s’amender, sans quoi je restais seul dans le chalet pendant que les autres s’amuseraient toute la soirée. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte de la stupidité de cette punition impossible. Aucun organisateur n’aurait jamais laissé un enfant de 9 ans seul dans un chalet en pleine montagne enneigée… Mais qu’importe, j’étais excusé et je sortais de la douche. J’avais enfilé ma tenue de fête, un pantalon droit et une chemise chiffonnés d’être restés toute la durée du séjour dans mon sac à dos. Le dortoir était en effervescence. Tous les garçons de mon étage passaient devant le miroir de la minuscule salle de bain pour vérifier à quoi ils ressemblaient.
Les cheveux encore humides de gel, je discutais avec Nicolas de la fille qui allait m’accompagner. Une fille d’un autre groupe scolaire que j’avais rencontré au réfectoire et que je trouvais très jolie. D’elle, je ne me souviens pas du prénom. Comme quoi les choses étaient peut-être probablement déjà inscrites en effet, mais allait-il être nécessaire de me les présenter avec la violence dont Lionel ferait preuve quelques instants plus tard ? Je discutais donc avec Nicolas, observant Lionel coiffer les mèches arrières de ses cheveux blonds, quand nous arrivâmes à hauteur du miroir. Il était en train d’expliquer à l’un de ses comparses l’importance de vérifier que l’arrière de la tête soit aussi présentable que l’avant. Une consigne que sa maman lui avait certainement donnée, sans savoir qu’il deviendrait un jour le jeune homme arrogant de cette jeunesse dorée insupportable qui exige une voiture neuve à dix-huit ans, dont l’aspect fait la personnalité, dont la prétention n’a d’égal que l’épaisseur du compte en banque des parents, et dont le geste qui sauve est de remettre constamment ces mèches blondes en place pour se donner un peu de consistance. Je lui demandai s’il pouvait me prêter son peigne, car je n’avais pas vérifié ma coiffure avec autant d’attention que lui. Il se tourna vers moi et son unique réponse fût « Pédé ! ». Un « pédé » lent, prononcé calmement. Il avait avancé son visage, comme quelqu’un qui souhaite qu’on comprenne bien ses propos. Surpris par tant de limpidité, je souris, puis demandai à nouveau s’il voulait bien me passer son peigne, c’était juste pour un moment. Je le lui rendrais tout de suite après. Mais alors que je formulais ma phrase, il me coupa. « Non ! Pédé.», ses yeux cette fois rivés dans les miens. Je ne riais plus. Je me prenais en pleine figure la haine féroce des homosexuels d’un garçon de neuf ans, sans comprendre. Coup d’œil à Nicolas aussi surpris que moi. « Attends, j’ai une brosse, je te la passe ». J’aurais du lui casser la gueule. Lui sauter dessus, le mordre, me rebeller. J’aurais du griffer son visage pour le marquer de sa bêtise. Le frapper de toutes mes forces. Donner des coups de pieds. J’aurais du engager une bagarre générale dans le dortoir. Après tout on m’avait déjà interdit l’accès à la soirée une première fois. Cette fois, il y aurait une raison valable. J’aurais du cracher, tirer ses cheveux comme n’importe quel autre garçon l’aurait fait à ma place. J’aurais du m’exprimer par les gestes même si je n’avais aucune force et qu’il m’aurait battu à plates coutures. J’aurais du, mais je me suis retourné et suis parti me brosser les cheveux dans la partie du dortoir où se trouvait mon lit, accompagné de Nicolas. J’ai oublié ce que Lionel m’avait dit et j’ai passé une très bonne soirée d’enfant avec cette fille que j’imaginais devenir un jour ma « vraie » petite amie. Nous sommes rentrés de Suisse l’un à côté de l’autre, le lendemain, alors que les places dans les bus du retour étaient désignées par les professeurs. Ça avait été notre défi et j’avais réussi à grimper dans son bus, juste avant qu’il ne démarre. Encore une fois, avec le recul je me rends compte de l’absurdité de mon acte, me demandant comment réagirait un enseignant responsable qui ne me trouverait pas à ma place dans le bus aujourd’hui.
Je n’ai jamais fait mention des propos de Lionel à mes parents car j’apparentais sa méchanceté à un manque d’éducation. Ce n’était qu’un garçon mal élevé qui m’avait sûrement dit des choses grossières pour se donner un genre devant ses amis. Et puis pédé était une insulte dont il ne connaissait certainement pas le sens réel. Du moins je le croyais.
Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Ça ne m’intéresse pas. Mais par la force des choses, il tient une place dans ma vie -je devrais plutôt dire une tâche. Celle du premier à m’avoir fait prendre conscience de ce que j’allais être : un sale pédé. Aimé ou détesté, séduisant ou minable, brillant ou dégoûtant, mais un sale pédé. Que certains regarderaient avec les yeux de la pitié et d’autres avec ceux de l’amour. Dois-je l’en remercier ? Lui en être reconnaissant ? Je ne pense pas. C’est juste un état de fait. C’est lui comme ç’aurait pu être n’importe qui d’autre. Les gens occupent des espaces de notre existence sans le savoir.
Je m’étais bien fait frapper une fois ou deux dans la cour de récréation parce que je sautais à la corde, que j’avais un parapluie avec des oursons imprimés ou que je gardais mes collants de laines sous mon short au cour de gymnastique, mais à l’époque je n’avais pas lié les choses entre elles. Je prenais cette violence pour de la jalousie. Sans doute parce que j’arrivais à aborder les filles, à faire partie de leur groupe, alors que les autres garçons ramassaient des claques quand ils jouaient à Bise ou Baffe avec elles, en les pourchassant comme des chiens fous entre deux parties de mini-foot. Moi, ça me paraissait normal d’aller à leur rencontre, parce que mon univers de petit garçon était rempli d’un grand nombre de choses qui remplissaient le leur. On avait des points communs et j’avais envie de les partager. Pour les garçons, tout n’était que football, autocollants Pannini à échanger ( Ah, cette marque ! ) et nouvelles baskets « à scratch » pour courir plus vite. Courir après quoi, d’abord ? J’avais neuf ans donc, quand j’ai compris que j’étais différent. Pas parce que je sentais la différence, mais plutôt parce qu’on m’a mis devant. D’un seul mot. Il s’appelait Lionel. Je pourrais même vous donner son nom de famille, mais ça ne servirait à rien, si ce n’est peut-être lui donner du crédit -ce que je ne souhaite pas. On est souvent étonné de la capacité qua notre mémoire d’effacer les passages douloureux de notre existence. Pourtant le visage de Lionel, ce soir là, dans le chalet suisse de la station de ski où je passais des vacances, n’a jamais quitté ma pensée. Il est fixé comme une cicatrice. Celle d’un coup de cutter dans la joue, qu’on vous vous aurait fait sans que vous ne voyez rien venir.
La journée sur les pistes avait été animée par les cris de joies et de frousse, on avait dîné dans le grand réfectoire aux vitres embuées par la condensation de la neige qui s’évaporait de nos vestes, puis on s’était retrouvé dans les chambres vers huit heures du soir pour nous préparer à une boum que les animateurs organisaient pour notre départ. J’avais d’ailleurs eu très peur de ne pas pouvoir y participer, parce qu’on avait demandé le silence pendant le repas et que j’avais éclaté de rire bruyamment en réponse aux pitreries d’un de mes professeurs. On m’avait sanctionné, et j’avais du m’expliquer en lui demandant de s’amender, sans quoi je restais seul dans le chalet pendant que les autres s’amuseraient toute la soirée. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte de la stupidité de cette punition impossible. Aucun organisateur n’aurait jamais laissé un enfant de 9 ans seul dans un chalet en pleine montagne enneigée… Mais qu’importe, j’étais excusé et je sortais de la douche. J’avais enfilé ma tenue de fête, un pantalon droit et une chemise chiffonnés d’être restés toute la durée du séjour dans mon sac à dos. Le dortoir était en effervescence. Tous les garçons de mon étage passaient devant le miroir de la minuscule salle de bain pour vérifier à quoi ils ressemblaient.
Les cheveux encore humides de gel, je discutais avec Nicolas de la fille qui allait m’accompagner. Une fille d’un autre groupe scolaire que j’avais rencontré au réfectoire et que je trouvais très jolie. D’elle, je ne me souviens pas du prénom. Comme quoi les choses étaient peut-être probablement déjà inscrites en effet, mais allait-il être nécessaire de me les présenter avec la violence dont Lionel ferait preuve quelques instants plus tard ? Je discutais donc avec Nicolas, observant Lionel coiffer les mèches arrières de ses cheveux blonds, quand nous arrivâmes à hauteur du miroir. Il était en train d’expliquer à l’un de ses comparses l’importance de vérifier que l’arrière de la tête soit aussi présentable que l’avant. Une consigne que sa maman lui avait certainement donnée, sans savoir qu’il deviendrait un jour le jeune homme arrogant de cette jeunesse dorée insupportable qui exige une voiture neuve à dix-huit ans, dont l’aspect fait la personnalité, dont la prétention n’a d’égal que l’épaisseur du compte en banque des parents, et dont le geste qui sauve est de remettre constamment ces mèches blondes en place pour se donner un peu de consistance. Je lui demandai s’il pouvait me prêter son peigne, car je n’avais pas vérifié ma coiffure avec autant d’attention que lui. Il se tourna vers moi et son unique réponse fût « Pédé ! ». Un « pédé » lent, prononcé calmement. Il avait avancé son visage, comme quelqu’un qui souhaite qu’on comprenne bien ses propos. Surpris par tant de limpidité, je souris, puis demandai à nouveau s’il voulait bien me passer son peigne, c’était juste pour un moment. Je le lui rendrais tout de suite après. Mais alors que je formulais ma phrase, il me coupa. « Non ! Pédé.», ses yeux cette fois rivés dans les miens. Je ne riais plus. Je me prenais en pleine figure la haine féroce des homosexuels d’un garçon de neuf ans, sans comprendre. Coup d’œil à Nicolas aussi surpris que moi. « Attends, j’ai une brosse, je te la passe ». J’aurais du lui casser la gueule. Lui sauter dessus, le mordre, me rebeller. J’aurais du griffer son visage pour le marquer de sa bêtise. Le frapper de toutes mes forces. Donner des coups de pieds. J’aurais du engager une bagarre générale dans le dortoir. Après tout on m’avait déjà interdit l’accès à la soirée une première fois. Cette fois, il y aurait une raison valable. J’aurais du cracher, tirer ses cheveux comme n’importe quel autre garçon l’aurait fait à ma place. J’aurais du m’exprimer par les gestes même si je n’avais aucune force et qu’il m’aurait battu à plates coutures. J’aurais du, mais je me suis retourné et suis parti me brosser les cheveux dans la partie du dortoir où se trouvait mon lit, accompagné de Nicolas. J’ai oublié ce que Lionel m’avait dit et j’ai passé une très bonne soirée d’enfant avec cette fille que j’imaginais devenir un jour ma « vraie » petite amie. Nous sommes rentrés de Suisse l’un à côté de l’autre, le lendemain, alors que les places dans les bus du retour étaient désignées par les professeurs. Ça avait été notre défi et j’avais réussi à grimper dans son bus, juste avant qu’il ne démarre. Encore une fois, avec le recul je me rends compte de l’absurdité de mon acte, me demandant comment réagirait un enseignant responsable qui ne me trouverait pas à ma place dans le bus aujourd’hui.
Je n’ai jamais fait mention des propos de Lionel à mes parents car j’apparentais sa méchanceté à un manque d’éducation. Ce n’était qu’un garçon mal élevé qui m’avait sûrement dit des choses grossières pour se donner un genre devant ses amis. Et puis pédé était une insulte dont il ne connaissait certainement pas le sens réel. Du moins je le croyais.
Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Ça ne m’intéresse pas. Mais par la force des choses, il tient une place dans ma vie -je devrais plutôt dire une tâche. Celle du premier à m’avoir fait prendre conscience de ce que j’allais être : un sale pédé. Aimé ou détesté, séduisant ou minable, brillant ou dégoûtant, mais un sale pédé. Que certains regarderaient avec les yeux de la pitié et d’autres avec ceux de l’amour. Dois-je l’en remercier ? Lui en être reconnaissant ? Je ne pense pas. C’est juste un état de fait. C’est lui comme ç’aurait pu être n’importe qui d’autre. Les gens occupent des espaces de notre existence sans le savoir.
Wednesday, March 08, 2006
Edmund White ( Suite )
Ce qui est certain c’est que je ne m’attendais pas à ce que le livre se termine par une description personnalisée de la célèbre émeute du Stonewall Bar en 1969 à New York.
« La tendresse sur la peau », deuxième tome de la trilogie autobiographique d’ Edmund White, bien que toujours placé sous le signe de la culpabilité, m’a davantage plu que le premier. Le personnage y découvre les vices liés à sa sexualité et les descriptions tour à tour lugubres ou poétiques des expériences par lesquelles il passe me l’ont rendu attachant car, d’une certaine manière, je retrouvais en lui des facettes de ma personnalité. ( Non, je ne suis pas en train de dire que j’assouvissais mes pulsions sexuelles dans les toilettes des universités, ni que je fréquente les parcs de nuit… )
L’écriture reste dispersée, l’auteur passant volontiers d’un état d’âme à un fait concret, mais le rythme est mieux soutenu et les réflexions existentielles sont moins lourdes. Les personnages qui composent l’environnement proche du héro sont plus colorés et moins remplis de charge politico-religieuse, ce qui, en limitant les références culturelles, facilite grandement la lecture.
Par des phrases simples, White traduit aussi très justement des émotions que beaucoup d’entre nous ont déjà certainement ressenties.
« J’avais appris à être nostalgique de ma propre jeunesse alors même que je la vivais. »
« Si dans mon enfance j’avais su que toute ma vie allait être aussi douloureuse, je n’aurais jamais accepté de continuer à vivre. »
Le rapport de l’auteur à son propre corps m’interpelle également, car le complexe physique reste un des problèmes majeurs de ma construction identitaire et il influe directement sur la confiance que je peux avoir en moi. Dans les dernières pages de son roman, White exprime la relativité de l’apparence « (…) j’avais fait de mon corps quelque chose de beau, c’était en tout cas ce qu’on me disait (…) Il ne me restait qu’à parcourir le monde (…) m’en remettant à quiconque voudrait bien de moi. »
Allez, je (re)plonge dans « La symphonie des adieux »…
« La tendresse sur la peau », deuxième tome de la trilogie autobiographique d’ Edmund White, bien que toujours placé sous le signe de la culpabilité, m’a davantage plu que le premier. Le personnage y découvre les vices liés à sa sexualité et les descriptions tour à tour lugubres ou poétiques des expériences par lesquelles il passe me l’ont rendu attachant car, d’une certaine manière, je retrouvais en lui des facettes de ma personnalité. ( Non, je ne suis pas en train de dire que j’assouvissais mes pulsions sexuelles dans les toilettes des universités, ni que je fréquente les parcs de nuit… )
L’écriture reste dispersée, l’auteur passant volontiers d’un état d’âme à un fait concret, mais le rythme est mieux soutenu et les réflexions existentielles sont moins lourdes. Les personnages qui composent l’environnement proche du héro sont plus colorés et moins remplis de charge politico-religieuse, ce qui, en limitant les références culturelles, facilite grandement la lecture.
Par des phrases simples, White traduit aussi très justement des émotions que beaucoup d’entre nous ont déjà certainement ressenties.
« J’avais appris à être nostalgique de ma propre jeunesse alors même que je la vivais. »
« Si dans mon enfance j’avais su que toute ma vie allait être aussi douloureuse, je n’aurais jamais accepté de continuer à vivre. »
Le rapport de l’auteur à son propre corps m’interpelle également, car le complexe physique reste un des problèmes majeurs de ma construction identitaire et il influe directement sur la confiance que je peux avoir en moi. Dans les dernières pages de son roman, White exprime la relativité de l’apparence « (…) j’avais fait de mon corps quelque chose de beau, c’était en tout cas ce qu’on me disait (…) Il ne me restait qu’à parcourir le monde (…) m’en remettant à quiconque voudrait bien de moi. »
Allez, je (re)plonge dans « La symphonie des adieux »…
Monday, March 06, 2006
Metro-Boulot... Dodo ?
Première semaine de travail à la caisse du théâtre Le Temple terminée.
Tout se passe bien. Je gère de mieux en mieux le programme Rodrigue sur lequel s’effectuent le comptage et l’impression des billets émis pour les représentations. Au début je faisais quelques boulettes par soirée. ( Vente de billets pour la mauvaise date par erreur de frappe, émission d’invitations à la place de places payantes… ) Mais tout rentre dans l’ordre, et je fais mon boulot avec le sourire, même si le spectateur parisien est fort agressif quand il vient au théâtre. Vient-il s’y détendre ?
Actuellement, les têtes d’affiches qui se produisent dans nos salles sont Booder, Mustapha, Tomer Sisley, Alexandre Pesle, Leny Escudero, Jackie Berroyer et Patrick Adler… Le contact avec est sympa, bien qu’ils ne passent pas tous par la billetterie avant d’entrer en scène.
Le rythme des soirées est assez impressionnant. On enchaîne jusqu’à sept spectacles par soir, dans deux salles. De 18h45 à 23h30, les représentations démarrent, et les spectateurs défilent dans notre petit hall de 25m² avec leurs contremarques valables pour deux personnes. Les formules de réductions sur le prix des places sont nombreuses via les sites internet et le Kiosque-Spectacles.
Les personnalités défilent, parfois sous des lunettes foncées, parfois exubérantes pour être remarquées. J’ai eu l’occasion de saluer Yves Lecoq, Gad El Maleh, Elie Semoun, Jean-Pierre Mocki, et même Véronique de Véronique & Davina * !
Et moi je clique et clique encore, pour faire sortir les billets de ma machine, en compagnie des assistants de production qui me demandent les comptes rendus de leurs recettes, et s’en extasient ou dépriment… ( Parce qu’il y a malheureusement des différences significatives entre les artistes ! )
A part cela, je me suis rendu au cimetière du Père Lachaise que je n’avais encore jamais visité. Perrine et Othmane étaient en vacances sur Paris et on s’est fait une chouette promenade entre les monuments dédiés aux morts célèbres qui y sont enterrés.
Deux jours après, nous avons brunché dans le nouvel appartement de Noémie Dujardin, près des Buttes Chaumont. Un peu de soleil dans la grisaille parisienne ! Bonheur de retrouver notre absurdité nationale autour d’une table bien fournie. Rigolades et déballage de ragots à tout va. Nouvelles du pays et des carrières respectives.
Je termine. Je suis tombé sur la page de London Theater Online, et on y annonce « Wicked » pour septembre 2007 ! Désolé, j’ai des priorités que ma raison ne connaît pas !
* Mais en matière de rencontre de star, rien ne vaut mon petit moment avec Chantal Goya, au Palais des Congrès de Paris lorsqu’Edwige m’a invité à la représentation de son spectacle ! Mon vieux platine de « Guingnol » est enfin dédicacé !
Tout se passe bien. Je gère de mieux en mieux le programme Rodrigue sur lequel s’effectuent le comptage et l’impression des billets émis pour les représentations. Au début je faisais quelques boulettes par soirée. ( Vente de billets pour la mauvaise date par erreur de frappe, émission d’invitations à la place de places payantes… ) Mais tout rentre dans l’ordre, et je fais mon boulot avec le sourire, même si le spectateur parisien est fort agressif quand il vient au théâtre. Vient-il s’y détendre ?
Actuellement, les têtes d’affiches qui se produisent dans nos salles sont Booder, Mustapha, Tomer Sisley, Alexandre Pesle, Leny Escudero, Jackie Berroyer et Patrick Adler… Le contact avec est sympa, bien qu’ils ne passent pas tous par la billetterie avant d’entrer en scène.
Le rythme des soirées est assez impressionnant. On enchaîne jusqu’à sept spectacles par soir, dans deux salles. De 18h45 à 23h30, les représentations démarrent, et les spectateurs défilent dans notre petit hall de 25m² avec leurs contremarques valables pour deux personnes. Les formules de réductions sur le prix des places sont nombreuses via les sites internet et le Kiosque-Spectacles.
Les personnalités défilent, parfois sous des lunettes foncées, parfois exubérantes pour être remarquées. J’ai eu l’occasion de saluer Yves Lecoq, Gad El Maleh, Elie Semoun, Jean-Pierre Mocki, et même Véronique de Véronique & Davina * !
Et moi je clique et clique encore, pour faire sortir les billets de ma machine, en compagnie des assistants de production qui me demandent les comptes rendus de leurs recettes, et s’en extasient ou dépriment… ( Parce qu’il y a malheureusement des différences significatives entre les artistes ! )
A part cela, je me suis rendu au cimetière du Père Lachaise que je n’avais encore jamais visité. Perrine et Othmane étaient en vacances sur Paris et on s’est fait une chouette promenade entre les monuments dédiés aux morts célèbres qui y sont enterrés.
Deux jours après, nous avons brunché dans le nouvel appartement de Noémie Dujardin, près des Buttes Chaumont. Un peu de soleil dans la grisaille parisienne ! Bonheur de retrouver notre absurdité nationale autour d’une table bien fournie. Rigolades et déballage de ragots à tout va. Nouvelles du pays et des carrières respectives.
Je termine. Je suis tombé sur la page de London Theater Online, et on y annonce « Wicked » pour septembre 2007 ! Désolé, j’ai des priorités que ma raison ne connaît pas !
* Mais en matière de rencontre de star, rien ne vaut mon petit moment avec Chantal Goya, au Palais des Congrès de Paris lorsqu’Edwige m’a invité à la représentation de son spectacle ! Mon vieux platine de « Guingnol » est enfin dédicacé !
Saturday, March 04, 2006
Colocation, je t'aime...
Je ne sais pas si ce qui me dérange le plus dans la colocation soit que certains matins je doive attendre avant de passer à la salle de bain et que mon dentifrice se vide par le milieu alors que moi je pousse toujours sur l’extrémité du tube, ou bien le fait que depuis que j’ai emménagé dans cet appartement, il ne se soit pas passé un mois sans que mon colocataire masculin n’invite des amis à dormir dans le salon…
Le dimanche matin, il est déjà suffisamment difficile de se dire qu’on risque de croiser un de ses colocataires alors qu’on sort de notre chambre en pyjama, avec une tête que seul notre miroir est capable de supporter… Mais quand en plus, on se rend compte que la porte du salon est fermée et qu’il faut faire silence dans la cuisine où il fait – 6 C°, et qu’on se dit que la personne qui se douche longuement -parce qu’elle ne sait pas que le réservoir d’eau chaude ne permet pas plus de trois douches- est probablement l’invité qui nous fera face torse nu dix minutes plus tard quand on sortira des toilettes, il y a de quoi se demander si la centaine d’euros supplémentaire qui permettrait de vivre seul n’est pas « worth it » !
D’autant que si les choses s’arrêtaient là, on pourrait encore s’imaginer ne plus passer dans le salon du tout. ( Où de toute façon on ne met déjà plus les pieds parce qu’il est moche, qu’il y fait froid et que la déco est monstrueuse… ) Seulement, en colocation, il y a d’autres petites joies qu’on ne soupçonnait pas. Des exemples ?
- On vous a toujours bien appris que lorsque le linge que vous avez fait tourner dans la machine est propre, il ne faut surtout pas ouvrir le hublot si ce n’est pour sortir les vêtements et les étendre, sans quoi à force de stagner humides dans le tambour, ils commenceront à moisir et auront une odeur des plus déplaisante lors du repassage ? Hé bien, en colocation, c’est systématique : En rentrant d’une journée de travail, si vous aviez lancé un programma avant de partir vous trouvez toujours le hublot ouvert parce que l’un des colocataires aura probablement voulu nettoyer ses affaires mais se sera aperçu que c’est impossible et sera reparti bredouille sans refermer… ( Ni couper le courant, d’ailleurs… )
- Je vous passe les explications sur les joies de la colocation avec des fumeurs lorsqu’on ne l’est pas soi-même.
- Votre sens du nettoyage est affûté depuis l’enfance par une mère aux origines germaniques ? La propreté d’un cabinet de WC et la fraîcheur d’une salle de bain sont pour vous en rapport direct avec le dosage d’eau de javel et de récurent antibactérien utilisé pour les entretenir ? Alors la colocation n’est pas pour vous… Il est en effet surprenant de voir que la notion de propreté varie à ce point d’un être humain à un autre. Et quand vous passerez 45 minutes penché au dessus de la baignoire et des éviers, ou quand vos gants verts plongeront allégrement au fond du pot, souvenez-vous qu’il y va de votre survie, car la semaine suivante, un simple passage à l’eau, sur ce sol que vous vous évertuez à maintenir sain, semblera suffisant à votre coloueur qui laissera juste la fenêtre ouverte pour aérer…
- Une envie de Nuttela en plein milieu de la nuit ? Vous ne résistez plus. Vous êtes en manque affectif. Paris a détruit votre libido et vous vous dites que seules deux ou trois cuillers à café ( A soupe ? ) de cette monstrueuse préparation à tartiner pourront vous réconcilier avec la vie et calmer vos pulsion… Vous vous levez et vous dirigez vers la cuisine ( Après avoir enfilé un pantalon, des chaussettes, des pantoufles, et avoir remis vos cheveux… Vous n’êtes pas complètement chez vous, après tout ! ) et là, stupeur : Vous découvrez que le pot de Nuttela que vous rangez sur votre étage de l’étagère ( Celui qui est toujours fourni car vous faites des réserves de nourritures par prévoyance. ) a été ouvert et qu’on s’est -bien- servi dedans. Et à la cuiller à soupe, naturellement. A défaut d’avoir vos vertus, vos colocataires ont au moins vos vices. Point commun… ou poing dans la gueule ?
- Dois-je vous parler de l’anecdote du colocataire enfermé dans l’appartement et ne pouvant en sortir parce que la clé ne permets pas d’ouvrir de l’intérieur et que le dernier sorti n’avait pas pris le temps de vérifier s’il était seul ?
Et après on s’étonnera que le dimanche matin à 07h05, je fasse tourner mon vieux 33 tours de « Mireille Mathieu chante Francis Laï » à plein volume !
Grizzlyment vôtre !
Le dimanche matin, il est déjà suffisamment difficile de se dire qu’on risque de croiser un de ses colocataires alors qu’on sort de notre chambre en pyjama, avec une tête que seul notre miroir est capable de supporter… Mais quand en plus, on se rend compte que la porte du salon est fermée et qu’il faut faire silence dans la cuisine où il fait – 6 C°, et qu’on se dit que la personne qui se douche longuement -parce qu’elle ne sait pas que le réservoir d’eau chaude ne permet pas plus de trois douches- est probablement l’invité qui nous fera face torse nu dix minutes plus tard quand on sortira des toilettes, il y a de quoi se demander si la centaine d’euros supplémentaire qui permettrait de vivre seul n’est pas « worth it » !
D’autant que si les choses s’arrêtaient là, on pourrait encore s’imaginer ne plus passer dans le salon du tout. ( Où de toute façon on ne met déjà plus les pieds parce qu’il est moche, qu’il y fait froid et que la déco est monstrueuse… ) Seulement, en colocation, il y a d’autres petites joies qu’on ne soupçonnait pas. Des exemples ?
- On vous a toujours bien appris que lorsque le linge que vous avez fait tourner dans la machine est propre, il ne faut surtout pas ouvrir le hublot si ce n’est pour sortir les vêtements et les étendre, sans quoi à force de stagner humides dans le tambour, ils commenceront à moisir et auront une odeur des plus déplaisante lors du repassage ? Hé bien, en colocation, c’est systématique : En rentrant d’une journée de travail, si vous aviez lancé un programma avant de partir vous trouvez toujours le hublot ouvert parce que l’un des colocataires aura probablement voulu nettoyer ses affaires mais se sera aperçu que c’est impossible et sera reparti bredouille sans refermer… ( Ni couper le courant, d’ailleurs… )
- Je vous passe les explications sur les joies de la colocation avec des fumeurs lorsqu’on ne l’est pas soi-même.
- Votre sens du nettoyage est affûté depuis l’enfance par une mère aux origines germaniques ? La propreté d’un cabinet de WC et la fraîcheur d’une salle de bain sont pour vous en rapport direct avec le dosage d’eau de javel et de récurent antibactérien utilisé pour les entretenir ? Alors la colocation n’est pas pour vous… Il est en effet surprenant de voir que la notion de propreté varie à ce point d’un être humain à un autre. Et quand vous passerez 45 minutes penché au dessus de la baignoire et des éviers, ou quand vos gants verts plongeront allégrement au fond du pot, souvenez-vous qu’il y va de votre survie, car la semaine suivante, un simple passage à l’eau, sur ce sol que vous vous évertuez à maintenir sain, semblera suffisant à votre coloueur qui laissera juste la fenêtre ouverte pour aérer…
- Une envie de Nuttela en plein milieu de la nuit ? Vous ne résistez plus. Vous êtes en manque affectif. Paris a détruit votre libido et vous vous dites que seules deux ou trois cuillers à café ( A soupe ? ) de cette monstrueuse préparation à tartiner pourront vous réconcilier avec la vie et calmer vos pulsion… Vous vous levez et vous dirigez vers la cuisine ( Après avoir enfilé un pantalon, des chaussettes, des pantoufles, et avoir remis vos cheveux… Vous n’êtes pas complètement chez vous, après tout ! ) et là, stupeur : Vous découvrez que le pot de Nuttela que vous rangez sur votre étage de l’étagère ( Celui qui est toujours fourni car vous faites des réserves de nourritures par prévoyance. ) a été ouvert et qu’on s’est -bien- servi dedans. Et à la cuiller à soupe, naturellement. A défaut d’avoir vos vertus, vos colocataires ont au moins vos vices. Point commun… ou poing dans la gueule ?
- Dois-je vous parler de l’anecdote du colocataire enfermé dans l’appartement et ne pouvant en sortir parce que la clé ne permets pas d’ouvrir de l’intérieur et que le dernier sorti n’avait pas pris le temps de vérifier s’il était seul ?
Et après on s’étonnera que le dimanche matin à 07h05, je fasse tourner mon vieux 33 tours de « Mireille Mathieu chante Francis Laï » à plein volume !
Grizzlyment vôtre !
Tuesday, February 28, 2006
Doucement...
Voilà un petit temps déjà que je n’avais rien écrit sur ma page blog…
Toutes mes excuses. Les dernières semaines ont été fort remplies.
Mais je ne m’en plaindrai pas car le moral remonte. Doucement, certes, mais il remonte.
Pas mal de choses à raconter donc, en ce 28 février.
Et tout d’abord, l’arrêt de ma formation au sein de l’école Richard Cross.
Rien n’aura été moins facile à décider, même si depuis un petit temps je me rendais compte que le rythme de la classe n’était plus celui qui me convenait. Il faut dire que mon retour en Belgique pour Fever m’a fait retrouver le plaisir d’être sur un plateau et d’y exercer mon métier, et que les nouvelles sensations amenées par le concert au Botanique m’ont donné envie de me concentrer à nouveau sur l’écriture de projets. Alors, même si la reprise des cours à Paris s’est bien déroulée, j’ai aujourd’hui envie d’avancer plus vite. Et comme les motivations artistiques de mes camarades de classe ne sont pas forcément les mêmes que les miennes – ce qui est tout à fait normal, du reste –, j’ai compris que ce dont j’avais besoin et envie, c’était de cours particuliers axés sur mes problèmes vocaux spécifiques. J’en ai touché mot à Richard qui a très bien compris, et l’idée sera donc de travailler en sessions privées avec les membres de son équipe pédagogique, à raison de deux ou trois fois par mois.
Je serai donc libre en journée pour travailler et payer mon loyer à partir du premier mars prochain… Je viens d’ailleurs de décrocher un poste d’agent de caisse dans un théâtre de la capitale. ( J’adore cette formulation pompeuse pour dire caissier sans froisser l’ego de l’employé ! ) Une bonne nouvelle, puisqu’en plus de proposer un emploi quotidien, déclaré et en règle, ma fonction me permet de travailler à partir de 18 heures et de conserver suffisamment de disponibilité pour les autres possibilités de boulot en journée.
Je retourne à Londres dans un mois avec Stéphanie et Nicolas. Petite escapade d’une nuit sur place, le temps de retourner voir « Mary Poppins », « Billy Elliot » et de découvrir « The Woman in White » pour décompresser…
Avant cela, il y aura la soirée des anciens du lycée Mater Dei, le 19 mars. J’appréhende un peu de revoir les têtes des gens qui étaient dans mon année scolaire, car j’imagine que les parcours des uns et des autres auront de quoi étonner ! Entre les mariages -et peut-être déjà les ruptures -, les enfants, les plans de carrières et les changements de directions, il va y avoir beaucoup de choses à raconter. En espérant que les gens présents seront ceux avec qui j’avais des affinités à l’époque, parce que retrouver le premier de classe de la section « Sciences Fortes » risque de n’avoir rien de passionnant, à part pour créer de nouveaux personnages théâtraux…
Il faut que je déménage !
L’appartement me déplait de plus en plus, je ne m’y suis jamais senti chez moi, et puis je commence à en avoir plus que marre de me geler le matin, à cause du système de chauffage dysfonctionnant et de la réserve d’eau chaude épuisée après une douche et demi... Surtout qu’on est trois à devoir en prendre une ! ( Maudits radiateurs électriques qui surconsomment l’énergie ! ) J’aimerais pouvoir être parti en juillet, et mon pote Benoît m’a dit qu’il serait d’accord de co-louer avec moi. Ne reste qu’à trouver un endroit sain, contenant deux pièces isolées, à un tarif locatif raisonnable. Les hauts plafonds à la peinture craquelée, les couches de nicotine sur le vilain papier peint, les traces de moisissures dans les murs de la salle de bain, la fenêtre des toilettes qui ne ferme pas, la cuisine digne des arrières salles de restos chinois pas en règles, et l’esp ace de deux centimètres entre les fenêtres du salon et leurs chambranle ne seront, bientôt j’espère, plus que de mauvais souvenirs.
En attendant, pour oublier, je lis !
Je me suis plongé tout récemment dans l’œuvre d’Edmund White. Lors d’un passage au rayon librairie du Virgin Megastore, je suis tombé sur quelques exemplaires de ses écrits et comme « Les états du désir » m’avait bien plu, je me suis dit que ce serait sympa de découvrir le reste. Je suis donc rentré avec « La tendresse sur la peau », « La symphonie des adieux » et « Ecorché vif », sans avoir manqué de commander « Un jeune américain » qui m’est arrivé une semaine plus tard. J’avais d’ailleurs déjà lu une centaine de pages de « La symphonie… » avant de découvrir que c’était le troisième volet de la trilogie au dos de ma commande ! Edmund White a une écriture simple, un peu digressante comme si on était avec lui dans son esprit, mais le propos me parle suffisamment pour que je suive cette autobiographie avec un réel intérêt, même si je me demande parfois par quel chemin l’auteur emmène ses lecteurs.
Cette façon de parler des corps des garçons ou de leurs attouchements et de s’en empêcher ensuite sur une quinzaine de pages, comme s’il était coupable de péché, traduit fort bien la honte de la découverte de la sexualité différente de l’adolescent qu’il a été. Passages crus font suite aux moments de questionnement identitaire. Mais visiblement, l’homosexualité restera difficile à assumer pour le personnage tout au long des trois volumes. Je viens à peine d’entamer « La tendresse sur la peau » et il y est déjà question de solitude… On verra bien.
Il y a deux semaines, je suis allé applaudir Fabrice Lucchini dans « L’arrivée à New York » de Louis-Ferdinand Céline, à la Comédie Montparnasse, et jeudi dernier, Judith Magre dans « Histoires d’hommes » de Xavier Durringer à la Pépinière Opéra.
Deux spectacles riches d’intensité dramatique. Deux comédiens incroyables.
Le débit de Lucchini avait cependant quelque chose d’agaçant à certains moments, parce qu’il appuyait quelques passages du texte en haussant le volume vocal, alors que ça ne semblait pas vraiment nécessaire.
Judith Magre est belle ! C’est terrifiant. Cette femme a une présence magique. Une aura. Pour moi, Judith Magre, c’était cette vieille comédienne si drôle dans « Le déclin de l'empire américain » et surtout, cette voix suave, ce nez proéminent et cette chevelure volumineuse. Je m’attendais à un théâtre un peu affaissé, et j’ai tout simplement été subjugué par la jeunesse, la souplesse et la beauté de cette grande femme. Le texte de Durringer, écrit pour elle dans un langage hyper contemporain, est rendu de manière intelligente et réaliste, et il y a fort à parier que les représentations se prolongent… Vive la femme boa !
J’ai changé la coupe de mes cheveux !
Je m’étais dit pour la cent vingt-deuxième fois que je laisserais bien pousser pour « voir ». Et pour la cent vingt-deuxième fois j’ai vu ! C’est la catastrophe : Je ressemble plus à un Ewok qu’aux modèles de Karl Lagerfeld. Aussi ai-je demandé à Marie de me couper les cheveux à l’aide de la tondeuse que je me suis achetée il y a quatre ans. Résultat tout à fait probant : Marie est un as ! J’ai un petit look très porn-star, mais ça, ça doit être parce que je lui avais montré une image de Kevin Williams, dont j’apprécie particulièrement la coiffure depuis son come-back. Faudra qu’elle revienne faire les retouches de temps en temps.
Paris est froide pour le moment. Le vent glacé frappe les visages, les crèmes pour les mains s’appliquent à cadence soutenue ( Surtout sur les miennes ! ) et les cœurs sont réfrigérés. On a l’impression que tout fonctionne sans le son. Et vu qu’il n’y en a déjà pas des masses en période normale, ça fait vraiment tout drôle. J’essaie de faire un maximum de mes trajets à pied ; ça rafraîchit les idées. Je marche, le baladeur sur dans les oreilles, et je regarde les rues dans lesquelles je passe, au rythme de mes comédies musicales favorites. Je rêve un peu ces derniers temps. Je suis ailleurs. 2006 s’ouvre doucement…
Toutes mes excuses. Les dernières semaines ont été fort remplies.
Mais je ne m’en plaindrai pas car le moral remonte. Doucement, certes, mais il remonte.
Pas mal de choses à raconter donc, en ce 28 février.
Et tout d’abord, l’arrêt de ma formation au sein de l’école Richard Cross.
Rien n’aura été moins facile à décider, même si depuis un petit temps je me rendais compte que le rythme de la classe n’était plus celui qui me convenait. Il faut dire que mon retour en Belgique pour Fever m’a fait retrouver le plaisir d’être sur un plateau et d’y exercer mon métier, et que les nouvelles sensations amenées par le concert au Botanique m’ont donné envie de me concentrer à nouveau sur l’écriture de projets. Alors, même si la reprise des cours à Paris s’est bien déroulée, j’ai aujourd’hui envie d’avancer plus vite. Et comme les motivations artistiques de mes camarades de classe ne sont pas forcément les mêmes que les miennes – ce qui est tout à fait normal, du reste –, j’ai compris que ce dont j’avais besoin et envie, c’était de cours particuliers axés sur mes problèmes vocaux spécifiques. J’en ai touché mot à Richard qui a très bien compris, et l’idée sera donc de travailler en sessions privées avec les membres de son équipe pédagogique, à raison de deux ou trois fois par mois.
Je serai donc libre en journée pour travailler et payer mon loyer à partir du premier mars prochain… Je viens d’ailleurs de décrocher un poste d’agent de caisse dans un théâtre de la capitale. ( J’adore cette formulation pompeuse pour dire caissier sans froisser l’ego de l’employé ! ) Une bonne nouvelle, puisqu’en plus de proposer un emploi quotidien, déclaré et en règle, ma fonction me permet de travailler à partir de 18 heures et de conserver suffisamment de disponibilité pour les autres possibilités de boulot en journée.
Je retourne à Londres dans un mois avec Stéphanie et Nicolas. Petite escapade d’une nuit sur place, le temps de retourner voir « Mary Poppins », « Billy Elliot » et de découvrir « The Woman in White » pour décompresser…
Avant cela, il y aura la soirée des anciens du lycée Mater Dei, le 19 mars. J’appréhende un peu de revoir les têtes des gens qui étaient dans mon année scolaire, car j’imagine que les parcours des uns et des autres auront de quoi étonner ! Entre les mariages -et peut-être déjà les ruptures -, les enfants, les plans de carrières et les changements de directions, il va y avoir beaucoup de choses à raconter. En espérant que les gens présents seront ceux avec qui j’avais des affinités à l’époque, parce que retrouver le premier de classe de la section « Sciences Fortes » risque de n’avoir rien de passionnant, à part pour créer de nouveaux personnages théâtraux…
Il faut que je déménage !
L’appartement me déplait de plus en plus, je ne m’y suis jamais senti chez moi, et puis je commence à en avoir plus que marre de me geler le matin, à cause du système de chauffage dysfonctionnant et de la réserve d’eau chaude épuisée après une douche et demi... Surtout qu’on est trois à devoir en prendre une ! ( Maudits radiateurs électriques qui surconsomment l’énergie ! ) J’aimerais pouvoir être parti en juillet, et mon pote Benoît m’a dit qu’il serait d’accord de co-louer avec moi. Ne reste qu’à trouver un endroit sain, contenant deux pièces isolées, à un tarif locatif raisonnable. Les hauts plafonds à la peinture craquelée, les couches de nicotine sur le vilain papier peint, les traces de moisissures dans les murs de la salle de bain, la fenêtre des toilettes qui ne ferme pas, la cuisine digne des arrières salles de restos chinois pas en règles, et l’esp ace de deux centimètres entre les fenêtres du salon et leurs chambranle ne seront, bientôt j’espère, plus que de mauvais souvenirs.
En attendant, pour oublier, je lis !
Je me suis plongé tout récemment dans l’œuvre d’Edmund White. Lors d’un passage au rayon librairie du Virgin Megastore, je suis tombé sur quelques exemplaires de ses écrits et comme « Les états du désir » m’avait bien plu, je me suis dit que ce serait sympa de découvrir le reste. Je suis donc rentré avec « La tendresse sur la peau », « La symphonie des adieux » et « Ecorché vif », sans avoir manqué de commander « Un jeune américain » qui m’est arrivé une semaine plus tard. J’avais d’ailleurs déjà lu une centaine de pages de « La symphonie… » avant de découvrir que c’était le troisième volet de la trilogie au dos de ma commande ! Edmund White a une écriture simple, un peu digressante comme si on était avec lui dans son esprit, mais le propos me parle suffisamment pour que je suive cette autobiographie avec un réel intérêt, même si je me demande parfois par quel chemin l’auteur emmène ses lecteurs.
Cette façon de parler des corps des garçons ou de leurs attouchements et de s’en empêcher ensuite sur une quinzaine de pages, comme s’il était coupable de péché, traduit fort bien la honte de la découverte de la sexualité différente de l’adolescent qu’il a été. Passages crus font suite aux moments de questionnement identitaire. Mais visiblement, l’homosexualité restera difficile à assumer pour le personnage tout au long des trois volumes. Je viens à peine d’entamer « La tendresse sur la peau » et il y est déjà question de solitude… On verra bien.
Il y a deux semaines, je suis allé applaudir Fabrice Lucchini dans « L’arrivée à New York » de Louis-Ferdinand Céline, à la Comédie Montparnasse, et jeudi dernier, Judith Magre dans « Histoires d’hommes » de Xavier Durringer à la Pépinière Opéra.
Deux spectacles riches d’intensité dramatique. Deux comédiens incroyables.
Le débit de Lucchini avait cependant quelque chose d’agaçant à certains moments, parce qu’il appuyait quelques passages du texte en haussant le volume vocal, alors que ça ne semblait pas vraiment nécessaire.
Judith Magre est belle ! C’est terrifiant. Cette femme a une présence magique. Une aura. Pour moi, Judith Magre, c’était cette vieille comédienne si drôle dans « Le déclin de l'empire américain » et surtout, cette voix suave, ce nez proéminent et cette chevelure volumineuse. Je m’attendais à un théâtre un peu affaissé, et j’ai tout simplement été subjugué par la jeunesse, la souplesse et la beauté de cette grande femme. Le texte de Durringer, écrit pour elle dans un langage hyper contemporain, est rendu de manière intelligente et réaliste, et il y a fort à parier que les représentations se prolongent… Vive la femme boa !
J’ai changé la coupe de mes cheveux !
Je m’étais dit pour la cent vingt-deuxième fois que je laisserais bien pousser pour « voir ». Et pour la cent vingt-deuxième fois j’ai vu ! C’est la catastrophe : Je ressemble plus à un Ewok qu’aux modèles de Karl Lagerfeld. Aussi ai-je demandé à Marie de me couper les cheveux à l’aide de la tondeuse que je me suis achetée il y a quatre ans. Résultat tout à fait probant : Marie est un as ! J’ai un petit look très porn-star, mais ça, ça doit être parce que je lui avais montré une image de Kevin Williams, dont j’apprécie particulièrement la coiffure depuis son come-back. Faudra qu’elle revienne faire les retouches de temps en temps.
Paris est froide pour le moment. Le vent glacé frappe les visages, les crèmes pour les mains s’appliquent à cadence soutenue ( Surtout sur les miennes ! ) et les cœurs sont réfrigérés. On a l’impression que tout fonctionne sans le son. Et vu qu’il n’y en a déjà pas des masses en période normale, ça fait vraiment tout drôle. J’essaie de faire un maximum de mes trajets à pied ; ça rafraîchit les idées. Je marche, le baladeur sur dans les oreilles, et je regarde les rues dans lesquelles je passe, au rythme de mes comédies musicales favorites. Je rêve un peu ces derniers temps. Je suis ailleurs. 2006 s’ouvre doucement…
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